Akim Tafer : « Je n’oublie pas d’où je viens »

Akim Tafer : « Je n’oublie pas d’où je viens »

akim taferFigure historique du sport grenoblois, Akim Tafer a raccroché ses gants il y a déjà quelques années mais n’a pas oublié les valeurs apprises et transmises dans le monde de la boxe. Ni d’où il venait. Principal instigateur de la venue de Zinedine Zidane au Stade des Alpes de Grenoble le 5 juin prochain* – mais pas que – il a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Interview.

*Le 5 juin, à 19 heures, le Stade des Alpes accueillera un match caritatif entre une équipe composée de joueurs du cru (Grenoble, Échirolles…, dirigée très probablement par Olivier Saragaglia) à une équipe « all-stars » menée par Zinedine Zidane.

Akim, pouvez-vous tout d’abord nous rappeler vos grands faits d’armes sportifs ?
Je suis un ancien boxeur de niveau mondial. J’ai été 7 fois champion d’Europe, 3 fois vice-champion du monde, 2 fois champion de France amateur, 2 fois champion de France professionnel, en préparation aux Jeux Olympiques de Séoul. J’ai arrêté la boxe il y a 14 ans. Aujourd’hui je suis vice-président du Ring Grenoblois. 

Le métier que vous exercez en ce moment n’a lui rien à voir avec la boxe ?
Non rien à voir avec la boxe, j’ai deux sociétés, une boîte de nettoyage et une boîte de sécurité. Ça ne marche pas trop mal, ce n’est pas l’euphorie non plus. 

On vous voit régulièrement assister aux matchs du GF38 au Stade des Alpes et vous avez également quelques affinités avec le FCG. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le sport grenoblois ?
En ce moment il se porte pas mal, je crois. Le rugby s’est maintenu en Top 14 cette année, avec une très belle première partie de championnat ; il reste trois matchs à disputer au football, il faut gagner les trois et si on ne nous enlève pas les points de sanction, je pense que le National sera au bout. Le hockey est toujours là également. Certes il n’y a peut-être plus la même médiatisation qu’en 1993 avec le foot, la boxe, le rugby, mais aujourd’hui on essaye de se reconstruire et je pense que dans quelques années tous les clubs grenoblois seront à haut niveau.

On en vient maintenant à ce match de charité que vous organisez, dites nous tout…
Ce match va se dérouler le mercredi 5 juin 2013, au stade des Alpes, à 19 heures. Pourquoi ce match ? Parce que je suis un garçon de cœur, je n’oublie pas d’où je viens, je sors d’un quartier populaire de la ville de Grenoble. Je n’oublie pas mon prochain, donc j’ai voulu monter mon projet, organiser ce match caritatif pour aider les jeunes qui ont envie de partir en vacances, qui ont envie de faire des études ou encore qui ont envie de monter leur société. On sera là pour leur donner un coup de main. Et je crois qu’aujourd’hui, s’il n’y a pas des gens comme nous, des sportifs qui tendons la main aux plus jeunes, personne ne le fera. Il faut aider son prochain, moi on m’a aidé quand j’étais petit, donc je renvoie l’ascenseur. J’ai la chance d’avoir un nom, ça me sert, je suis très ami avec Zidane, d’ailleurs je le fait venir le 5 et il y aura d’autres surprises. Personne ne le sait mais l’année dernière j’ai acheté pour 3000 euros de billets pour aller voir le GF38, que j’ai donné aux jeunes des quartiers populaires. Je n’ai pas attendu le 5 juin pour faire des choses. 

Le fait que cela se passe au stade des Alpes était-il important pour vous ?
Tant mieux oui, mais moi je cherchais surtout un terrain de foot. C’est un match que foot que nous allons faire alors il me fallait juste un terrain. On m’a tout de même donné la gratuité du stade, ça n’est pas rien, je remercie d’ailleurs Marc Baïetto (Président de Grenoble-Alpes Métropole). Aujourd’hui, nous sommes toute une équipe à travailler sur ce projet, c’est beaucoup de travail. Tout ça va être possible grâce à mes relations et aux relations de mes amis. J’ai rencontré ensuite Marc Baïetto, il a tout de suite été enchanté par ce projet. Quand on connait le prix de la location du stade, c’est un beau geste. 

Au-delà de cette vitrine, quelles sont les autres actions que vous menez dont vous voudriez parler ?
Je suis aussi parrain de plusieurs associations et j’essaye d’aider les clubs de foot, de boxe, un peu de tout. Comme je te l’ai dit, si je peux aider mon prochain je le fais avec beaucoup de cœur. 

Pour assister à ce match, comment s’y prendre ?
La billetterie sera ouverte à partir de la mi-mai. Les gens pourront se procurer des places dans toutes les FNAC, les Casino, les Carrefour. Les prix des places seront fixés à 10 euros et à 25 euros. Il y a aussi possibilité de prendre une loge, sur les 16 loges il y en a déjà 12 de vendus, à 3000 euros la loge, avec un service en continue pour les gens, et l’occasion de rencontrer Zinédine Zidane, Olivier Dacourt, Sébastien Chabal, Loulou Nicollin, Éric Di Meco, Bruno Bellone, Mehdi Baala, le comique Ramzy… Et il y a encore des surprises. J’ai essayé de contacter le pape, mais il ne va pas pouvoir venir (rires). 

Un dernier mot pour inciter les gens à venir ?
En réalité, j’aimerais surtout que les gens viennent pour adhérer au projet. C’est à dire donner 10 euros, pour la cause que soutient Akim Tafer et pas forcément QUE pour voir Zidane. Je conçois aussi très bien que le fait de faire venir Zizou sera un avantage énorme. D’ailleurs, c’est extrêmement gentil de sa part, il ne prend rien sur ce match, il paye même son billet d’avion pour venir sur Grenoble. C’est vraiment quelqu’un de très grand. Il n’en serait d’ailleurs pas là aujourd’hui s’il n’avait pas été ce grand monsieur. C’est quelqu’un de vraiment très grand, j’insiste là dessus. J’ai aussi la chance d’avoir un nom qui rassemble les gens et plus il y aura de monde dans le stade, plus de jeunes seront aidés.

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Crédit photos : Alain Thiriet & Ring Grenoblois