Après GF38 – Le Havre : une équipe se crée

Si tout fut loin d’être parfait face au HAC, le GF38 a tout de même pu tirer de ce premier succès de la saison un certain nombre de certitudes. Même si le recrutement n’est à priori pas fini, Mécha Bazdarevic semble ainsi pouvoir s’appuyer sur une base solide, constituée d’éléments appeler à devenir l’ossature de l’équipe cette saison.

La chance commencerait-t-elle à tourner ? Cela faisait en tout cas une éternité que le GF38 n’avait plus remporté une victoire « imméritée » (si l’on considère que la défaite est très sévère pour le Havre). Pas aussi longtemps que le dernier but d’Helton Dos Reis. Mais presque. La toute nouvelle recrue grenobloise n’avait plus marqué en compétition officielle depuis avril 2008. Il a choisi le bon moment, le bon endroit et a mis la manière pour retrouver le chemin des filets et ainsi mettre le public de sa nouvelle équipe dans sa poche.

On a coutume de dire que les équipes naissent tissent des liens forts dans l’adversité et les difficultés. Une victoire semble un vecteur tout aussi puissant (cf la première journée et ce qui en a découlé des deux saisons de Grenoble en L1) et le but de Dos Reis pourrait valoir bien plus que trois points si la confiance et la dynamique qu’il a suscité ne retombent pas comme un soufflet.
Si ce succès peut, doit, devenir un élément symbolique fondateur de ce nouveau GF38, d’autres éléments plus concrets sont également apparus à l’occasion de cette première journée de championnat.

Le destin (et la carrière) d’un gardien tient souvent à peu de choses. A quelques centimètres et deux poteaux près, Jody Viviani aurait pu encaisser un but casquette qui n’aurait pas franchement arrangé sa côte de popularité dans les travées du Stade des Alpes. Au final, le portier isérois a gardé sa cage inviolée, réalisant quelques parades décisives suscitant les encouragements d’un public décidément bien versatile. L’ancien Stéphanois n’est bien sûr pas à l’abri d’une prochaine boulette mais ce match face au Havre lance sa saison sur de bonnes bases. Grenoble a besoin d’un gardien n°1 stable et rassurant ; à Viviani de capitaliser sur sa baraka du moment pour définitivement devenir celui là.
Point suivant, la défense. Là encore, Bazdarevic peut s’appuyer sur une base solide et notamment sur sa charnière centrale. Marque avait réussi un gros match face à Guingamp, Paillot l’a imité contre le Havre. Les carences en vivacité apparues face aux Bretons sont cette fois-ci restées au vestiaire, l’ancien Lyonnais se montrant impérial face à ses adversaires directs. Avec de meilleurs automatismes, la paire Marque/Paillot pourrait faire passer des soirées cauchemardesques à bien des attaquants de Ligue 2.
Sans être encore au niveau de ces deux compères, Mainfroi s’est bien repris après son mauvais match en coupe de la Ligue. Beaucoup plus hargneux, il s’est montré quasiment intraitable sur le plan défensif. Plus discret offensivement, il s’est surtout distingué dans ce domaine par quelques percées dans l’axe et une belle ouverture vers Ljuboja en fin de rencontre. Apparemment, ses consignes sont d’abord de bien défendre. S’il reste constant, il fera en tout cas un titulaire tout à fait crédible à droite cette saison.
Atila Turan n’en est malheureusement pas encore là, même s’il est appelé à le devenir un jour. Il semble encore un peu tendre pour le moment et surtout inhibé, notamment sur ses relances où il ne prend vraiment aucun risque, quitte à balancer le ballon loin devant. Il fut également plusieurs fois pris dans son dos à la grande colère de son entraîneur. Il ne faut pas oublier qu’à seulement 18ans, il est un des benjamins de la L2 et qu’en outre il ne disposait déjà pas d’un statut de titulaire indéboulonnable l’an passé avec la réserve en CFA. Quelle option pour le remplacer à gauche ? Aymen Belaïd devrait signer incessamment sous peu. François Marque peut également se décaler à gauche mais cela serait dommage étant donné sa prometteuse entente avec Paillot.
Le milieu de terrain semble lui aussi se dessiner. Déjà dans sa forme. Bazdarevic a gardé le même schéma tactique que face à Guingamp – avec Dieuze en électron libre souvent offensif devant deux milieux plus défensifs, Cianci remplaçant Taïder poste pour poste. Ces deux derniers pourraient faire de parfaits remplaçants, chacun dans leur registre. La 3e place de titulaire semble en effet promise à Pascal Johansen, qui serait alors le garant technique de l’entre-jeu dauphinois. Justement ce qu’il a encore manqué face au Havre. Une incapacité à mettre le pied sur le ballon, à alterner le style de passe, à donner du rythme à la rencontre. En abusant de longs ballons pendant la première demi-heure, les Grenoblois ont complètement laissé le contrôle du cuir à leurs adversaires, ce qui a failli leur coûter cher.
Reste à définir le trident offensif. Dans le meilleur des mondes, Ljuboja et Matsui resterait au GF38 cette saison et formerait avec Yoric Ravet (voire Laurent Courtois à son retour) un trio redoutable. Derrière, Dos Reis a démontré qu’il pouvait être plus qu’un simple remplaçant et Mécha Bazdarevic semble beaucoup compter sur lui cette saison. Tadic, Bourabia, Tinhan, Lasimant peuvent tous sortir du banc, là encore dans des registres différents. En cas de départ du Serbe et/ou du Japonais, une pointure s’imposerait pour le(s) remplacer mais en l’état actuel des choses, à quelques ajustements près l’effectif semble suffisant pour au moins viser le maintien.
Le plus dur commence toutefois : confirmer. On ne saura vraiment que d’ici quelques matches si une équipe est née.

Pour en savoir plus :
Le compte-rendu du match
Les réactions d’après-match

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