GF38 – Le Mans (0-1) : l’analyse

Cinq journées. C’est ce qu’il aura fallu au GF38 pour occuper officiellement la dernière place du classement. L’an passé, en Ligue 1, Grenoble n’avait jamais pu se dépêtrer de cette position de lanterne rouge qui semble lui tenir particulièrement à cœur.
Il est des habitudes auxquelles le public du Stade des Alpes ne veut en revanche lui plus goûter. Personne ne pourra lui reprocher de ne pas avoir été patient, compte-tenu des résultats de l’équipe depuis un peu plus d’un an. Mais cette fois-ci le divorce semble définitivement consommé. Mécha Bazdarevic, après les prémices aperçues face à Angers, a rejoint les actionnaires japonais au banc des accusés (les « Bazda démission » ont fusé pendant de longues minutes) et les joueurs sont sortis sous les sifflets (aux exceptions notables de Ravet et Cianci, sortis en cours de match et il est vrai pas avares d’efforts pendant la partie).
Beaucoup plus symbolique, une partie non négligeable du kop a déserté la tribune Ouest avant le coup de sifflet final et quelques supporters sont allés exprimer leur très fort mécontentement à la sortie du stade.

Avant tout cela, il y eut un match. Aussi insipide qu’il fut. Un match auquel n’a finalement pas pris part Pancho Abardonado, non qualifié.
Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, Mécha Bazdarevic a remis une petite fournée de son traditionnel 4-2-3-1. Les joueurs changent, le système reste. Un entêtement absolument pas payant compte-tenu du nombre famélique d’occasions que se sont procurées les coéquipiers de Nicolas Dieuze.
Toutes les combinaisons possibles ont pourtant été essayées. Lasimant a débuté en pointe avant de complètement disparaitre de la circulation sur l’aile gauche en seconde période. Il n’avait de toute façon que relativement peu pesé sur le jeu au cours du premier acte. Il n’a pas les qualités de conservation et de jeu dos au but d’un Ljuboja ni les qualités de finisseur d’un buteur typique. Et il n’a que rarement été trouvé en profondeur, sa principale qualité. Sans faire injure au joueur, qui reste jeune et qui n’a pas ménagé ses efforts, ce n’est pas non plus un hasard s’il a ciré le banc de Sedan toute la saison dernière.
Dos Reis, qui a repris le flambeau en pointe en seconde période a juste montré un peu plus de percussion, sans être pour autant transcendant. Et au cours des 45 premières minutes, seul un rush sans conséquences sur le côté droit sont à signaler. Il fut en revanche très précieux dans le replacement défensif et un positionnement sur le côté semble plus lui convenir de fait.
Finalement le joueur offensif à s’en être le mieux sorti fut Yoric Ravet, de loin le plus saignant des attaquants, notamment en début de match. En position de 9 et demi ou sur le côté gauche, il fut le seul à provoquer et à véritablement percuter et sa frappe de la 11′ minute aurait mérité un meilleur sort. Seul hic, il n’a toujours que 60 minutes dans les jambes et sa baisse de rendement fut sensible au retour des vestiaires.
Pascal Johansen a débuté sur le flanc gauche avant de permuter avec Ravet, évoluant de toute façon à une position avancée. Il a beaucoup cherché à jouer à une touche de balle pour accélérer le jeu dauphinois qui en avait bien besoin mais a eu du mal à trouver ses partenaires. Contrairement à ses 30 très bonnes minutes face à Angers, il est rarement descendu chercher les ballons au cours du premier acte, ce qui s’est ressenti en terme de fluidité de jeu. Son positionnement plus bas en seconde période fut bénéfique à l’animation offensive mais trop court pour avoir réellement un impact. A noter qu’un de ces coup-francs a failli être décisif pour la tête de Paillot (une solution pour la suite ?) et qu’il est rentré directement aux vestiaires lors de sa sortie (mécontentement, blessure ?).
Johansen sevré de ballon au cours des 45 premières minutes, c’est Cianci qui se mit en évidence, touchant énormément de ballon, les bonifiant souvent et ayant un gros volume de jeu. Sans conteste le meilleur isérois du match, sans parler de son envie (à titre d’exemple son pressing en seconde période alors qu’il évoluait un cran plus haut). Mis dans le vent par Cuffaut sur l’action qui amène le penalty, il a encore beaucoup de progrès à faire mais il est incontestablement entrain de gagner sa place de titulaire dans l’équipe.
Son partenaire du milieu Nicolas Dieuze n’a pas non plus démérité et fut à l’origine de la principale occasion grenoblois en arrachant un ballon dans ses propres 30 mètres avant de combiner avec Ravet (plus une balle d’égalisation sur un centre de ce dernier juste après l’ouverture du score, sa reprise à bout portant étant stoppée par Ovono). Bon dans la récupération, il a en revanche été nettement moins à son avantage dans la transmission du ballon.
Derrière Marque fut très solide malgré une passe en retrait qui mis Viviani en difficulté. Paillot fut nettement moins à son aise, souvent pris de vitesse par les attaquants manceaux et paraissant un peu trop nerveux. Les latéraux ont malheureusement très peu participé au jeu offensif – et quand ils l’ont fait le GF se créa à chaque fois des ébauches d’occasions – si l’on oublie les dernières minutes où Mainfroi joua quasiment ailier droit. Mendy est responsable de la faute sur le pénalty. Quant à Viviani il n’eut quasiment rien à faire de la rencontre, le genre de match très frustrant pour un gardien.
L’empilement de joueurs offensifs avec les rentrées de Bourabia et Tinhan n’a rien donné. Grenoble a alors plus évolué en 4-4-2 mais Bourabia n’est définitivement pas un joueur de couloir alors que Tinhan n’est lui pas un attaquant axial, mis à part sur d’éventuelles situations de contre. Le manque global de présence physique dans la surface peut d’ailleurs aussi être un élément explicatif du peu d’occasions que les Isérois se sont créés.
Un but en cinq matches, Ljuboja et Matsui partis, le club a intérêt à sortir une très grosse carte de sa manche au rayon recrue offensive pour sauver ce qui peut encore l’être. La trêve internationale pourrait être à double tranchant pour le technicien bosniaque. Suffisante pour travailler et mettre en place davantage d’automatismes entre les joueurs. Mais aussi suffisante pour trouver un éventuel nouvel entraîneur sans trop se presser. Pour l’instant, Index a toujours signifié sa volonté de faire confiance à Bazdarevic. La vindicte populaire exprimée pourrait peut-être rapidement les faire changer d’avis…

Pour en savoir plus :
Le compte rendu
Les réactions

Leave a Comment