Josué Ahouré  (GF38) : « Je ne faisais pas de foot du tout »

Josué Ahouré  (GF38) : « Je ne faisais pas de foot du tout »

Est-ce que tu aspires toujours à mieux malgré le parcours qui t’a mené ici ?

Je me dis que je suis arrivé là, donc pourquoi pas continuer, j’espère forcément mieux mais je suis un peu victime de ma progression. Il y a deux, trois ans en arrière, si on m’avait dit que je serai dans le groupe CFA à Grenoble, que je jouerai la Coupe de France, que je marquerai. Je n’y aurai jamais cru… Là je suis vraiment à fond dans le foot. À Echirolles, j’ai d’abord joué avec la réserve. La saison suivante, j’ai intégré le groupe principal et j’y ai disputé pratiquement toute la saison. C’est en intégrant ce groupe en CFA 2 que je me suis dit que je pouvais vraiment faire quelque chose.

Tu es désormais bien intégré au groupe CFA, est-ce que tu sens une pression plus importante qu’avec la réserve par rapport à tes prestations ?

Non, je n’ai aucune pression à avoir vu qu’on ne m’attendait pas là. Ce n’est que du bonus. La seule pression que je me mets, elle est personnelle : j’aime bien faire, je suis très exigeant avec moi-même.

Tu parles d’exigence, elle existe aussi avec l’équipe réserve qui avait des objectifs en début de saison. Ils ont changé par rapport aux résultats ?

Non, l’objectif « montée » est toujours d’actualité. Après, c’est sûr qu’on est frustrés. L’équipe change beaucoup avec les descentes et les montées qu’il y a eu donc ce n’est pas forcément évident. Mais l’objectif premier d’une réserve de CFA, c’est de monter. J’ai totalement confiance en notre effectif. On a un gros potentiel de joueurs, je ne me fais pas de soucis. On parle beaucoup avec Sofian (ndlr : Belbey) et Badji (ndlr : Coulibaly). On a les mêmes ambitions : quand on redescend en réserve, on veut tout arracher, gagner les matchs et avoir une attitude irréprochable vu qu’on vient d’au-dessus, c’est très important.

josue ahoure4

À ce propos, comment se passent les relations au sein du groupe CFA ?

J’ai été très bien accueilli et pris en charge. Il existe une bonne relation entre les anciens, les jeunes et les nouveaux. Les plus expérimentés comme Bruce Abdoulaye ou Guillaume Béménou sont vraiment de bons conseils donc on les écoute. Même si parfois on se fait reprendre, c’est le haut niveau, on prend tous les conseils et on essaie de les appliquer.

Tu parles de Guillaume Béménou… Tu le connais bien puisque tu jouais avec lui à Echirolles la saison dernières, il t’a apporté beaucoup ?

Tous les gens à qui j’ai demandé conseil pour mon avenir m’ont dit que ce serait trop dur de passer de DHR en CFA, donc ça m’a fait peur. Guillaume a été l’une des rares personnes à m’affirmer le contraire, à me soutenir parce que je suis un bosseur. Je l’ai écouté ainsi que mes amis et ma famille… et on s’est retrouvé finalement ici.

Grenoble, c’était la seule alternative que tu avais à Echirolles. Tu ne voulais pas essayer d’autres clubs de la région qui jouent en CFA 2 comme Annecy ?

C’est vrai que je suis d’ici mais pourtant je ne suis jamais passé par la case GF 38. Même quand j’étais petit, j’étais abonné au stade. Je n’étais pas prêt à partir, je voulais tenter ici. La raison me disait de rester à Echirolles, mais le cœur lui voulait me faire aller à Grenoble.

Tu évolues notamment avec un certain Nassim Akrour, une légende au GF 38… Comment tu vis ça ?

C’est impressionnant. On n’ose pas trop parler au début mais on se rend vite compte que les joueurs comme lui sont de gros travailleurs. Malgré son âge, Nassim bosse. Je prends exemple sur ça.

En CFA, tu joues sous les ordres d’un coach qui a connu le niveau professionnel, quels sont vos rapports ?

On prend tous les conseils. C’est un coach très intelligent, de haut niveau mais ça fait bizarre. J’ai été très touché par la chance qu’il m’a donné en tout cas, je ne veux décevoir personne. Je veux rendre sur le terrain tout ce qu’il m’a apporté pour lui prouver qu’il ne s’est pas trompé.

Par rapport aux années précédentes, qu’est-ce qui a changé selon toi qui va faire que cette saison sera la bonne pour la montée en National ?

C’est difficile de dire car je n’ai plus du tout le même regard. Avant, je voyais le groupe de l’extérieur, là j’en fais partie. Je n’ai plus l’œil d’un supporter, je suis vraiment impliqué. Mais je sens qu’il y a une harmonie entre tous les joueurs et le staff, je pense que ça va le faire.

C’est quoi la suite pour toi alors ?

C’est une belle progression pour moi. Je vais essayer de profiter du temps que j’ai pour faire mes preuves, marquer des buts, faire marquer et faire gagner l’équipe. Dans tous les cas, mon seul but, c’est la progression. Si je peux donner et apporter un petit quelque chose à l’équipe, c’est parfait. Je tiens d’ailleurs à rajouter que la phrase de l’année 2015 est pour moi de toujours avoir confiance en son instinct et s’écouter soi-même et pas les autres.