L’Edito de Gre-Sports

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Yvon Pouliquen est donc de nouveau aux manettes du GF38. Le technicien breton est ainsi revenu sur les bords de l’Isère quelques années après avoir été remercié au terme d’une saison qui avait vu le club grenoblois terminer à une très bonne cinquième place.


Yvon Pouliquen est donc de nouveau aux manettes du GF38. Le technicien breton est ainsi revenu sur les bords de l’Isère quelques années après avoir été remercié au terme d’une saison qui avait vu le club grenoblois terminer à une très bonne cinquième place.
Son successeur, Mécha Bazdarevic, a fait monter l’équipe en Ligue 1, l’a conduite en demi-finales de la coupe de France, avant de terminer bon dernier lors d’une deuxième saison catastrophique dans l’élite hexagonale. Et il a donc fallu attendre la cinquième journée de championnat de Ligue 2 pour le faire remplacer par… Yvon Pouliquen. Ce retour à la case départ illustre à merveille les atermoiements et les errements dont peut être victime un club de football professionnel en France. L’exemple grenoblois est révélateur à plusieurs niveaux. Incapable de profiter sportivement et financièrement d’une première saison réussie au plus haut niveau (aussi bien en ce qui concerne l’affluence au stade des Alpes que les résultats), le GF se retrouve à l’échelon inférieur, sans argent, obligé de réduire de manière drastique la masse salariale et de brader de manière honteuse des internationaux. Pire, alors que la relégation en Ligue 2 était pratiquement certaine dès le mois de février, Grenoble achève son mercato de façon grotesque et change d’entraîneur après cinq petites journées. Et, une fois de plus, tout est à reconstruire au cœur de cet amas de ruines…
En ces temps incertains où l’on tire sans sommation sur les joueurs tricolores, les traitant soit de « chèvres » de « grévistes » ou bien encore de « caïds », il faudrait quand même relever l’incompétence chronique des dirigeants de clubs français, qui semblent naviguer à vue à chaque nouvelle saison. Entre les historiques qui deviennent des fantômes (Nantes, Reims, Saint-Etienne voire Strasbourg), les ex-nouveaux riches (Lens) et les mauvais running-gags (Paris), on ne peut s’étonner que les clubs plus modestes suivent ce type d’exemple. Il est toujours délicieux d’entendre tous les week-end les louanges (la plupart du temps justifiés) de la Premier League et de ne tirer aucun enseignement de la réussite des écuries du championnat anglais. La hiérarchie et la chaine de commandement outre-Manche sont clairement établies : les actionnaires, le Board, le manager. En France, l’actionnaire s’approprie des domaines de direction tandis que le président déborde largement sur le sportif. Un club de district passé à la moulinette de la mondialisation, voilà ce qu’est le GF38. Bonne chance à Yvon Pouliquen.

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