Ligue 2 GF38 – Nîmes (1-0) : l’analyse

La victoire est toujours belle. Mais le succès obtenu face à Nîmes – 5ème match consécutif sans défaite pour le GF38 – ne doit pas masquer certaines carences affichées.

La victoire est toujours belle. Mais le succès obtenu face à Nîmes – 5ème match consécutif sans défaite pour le GF38 – ne doit pas masquer certaines carences affichées.

Grenoble est un club qui aime gonfler les chiffres. Le contraste est par exemple régulièrement saisissant entre le nombre de spectateurs annoncés « officiellement » et les tribunes désertées qui s’offrent à la vue des personnes présentes au Stade des Alpes. Face à Nîmes, la température affichée par les écrans géants est ainsi également passée, en l’espace de quelques dizaines de minutes, de 16 à 22° juste avant le coup d’envoi (on ne saura jamais pourquoi et peu importe finalement).
Grenoble est certainement un club qui aimerait pouvoir gonfler plus de chiffres. Malgré une victoire, malgré une série de 5 matchs sans défaite, le GF38 vient tout juste d’atteindre la barre des 20 points. En 22 journées, ce qui fait un peu moins d’un par journée. C’est très faible pour une équipe encore en L1 l’an passé. Cela veut aussi dire qu’il faudra en marquer 20% de plus en seulement 16 rencontres, en partant du principe que 44 points devraient être suffisant pour se maintenir. Il faudrait en revanche que les adversaires dans la course au maintien baissent un peu de rythme. Ce samedi, Metz, Reims et Angers l’ont par exemple emporté et Grenoble compte toujours 5 points de retard sur le premier non relégable.
Pour en finir avec les chiffres, on peut noter que pour la première fois depuis le 19 octobre, et une victoire contre Metz, le GF38 n’a pas encaissé de but. Jean-Jacques Mandrichi a lui marqué à chaque fois lors des 4 derniers matchs de son équipe.

Ces deux derniers résument bien les points positifs que l’on peut tirer de la rencontre face aux Gardois. Grenoble s’est trouvé un « vrai » buteur, le genre à claquer sa quinzaine de buts par saison. A ce rythme là, l’ancien Nîmois, qui a remis les compteurs à zéro (il avait été l’unique buteur du match aller… pour Nîmes), devrait pouvoir les atteindre assez rapidement. Après des égalisations à Clermont et contre Sedan, le Corse a récidivé dans le côté décisif de ses réalisations en inscrivant cette fois-ci le but de la victoire. Il a surtout été un poison constant pour les défenseurs gardois et il lui a peut-être manqué juste d’un peu plus d’efficacité pour rendre une excellente copie et augmenter ses statistiques personnelles.
A l’autre bout du terrain, son capitaine a été l’autre grand bonhomme de la partie. Pas toujours à son avantage depuis son arrivée dans la capitale des Alpes, Abardonado a cette fois-ci été exemplaire. Ses nombreux jaillissements dans les pieds des attaquants nîmois ont annihilé bon nombre de potentielles actions. Il a par ailleurs souvent prêté main forte à Ayari sur son côté droit et de, par ses encouragements, a galvanisé son jeune coéquipier. C’est toute la défense alpine qui a du coup bien tenu le choc, concédant un minimum d’occasions. Turan progresse match après match sur le plan défensif et, malgré un client en face de lui avec Dieng, s’en est une nouvelle fois très bien tiré. On a eu droit à la systématique énorme erreur de Marque mais mis à part sa bourde et quelques relances manquées, il a lui aussi livré un match solide, se permettant même deux montées rageuses. Ayari a parfois été un peu naïvement effacé mais pour un non arrière droit de formation il a tenu la route, également souvent épaulé par Juan.

Ces bons points (légitimement) distribués, il convient toutefois d’éviter de tomber dans l’euphorie. Les 30 premières minutes offertes par le GF38 ont été parmi les pires de la saison. Mandrichi a marqué sur la première véritable occasion des Isérois et sans ce but libérateur, le match aurait sans doute été tout autre, d’autant plus que Nîmes avaient eu quelques opportunités d’ouvrir le score.
Les Grenoblois ont évolué dans leur 4-4-2 habituel. Mais, quand on regarde le profil des quatre joueurs de couloir on a : un milieu défensif reconverti arrière droit (Ayari), un milieu relayeur (Taïder), un attaquant (Lasimant). Le seul vrai spécialiste est Turan dont le premier débordement n’a eu lieu qu’à la 39ème minute. C’est un gros soucis compte tenu de la volonté d’utilisation des côtés de Pouliquen. Le problème s’était déjà posé contre Sedan avec un Cianci ne touchant pratiquement aucun ballon en première mi-temps et décidant d’évoluer dans une position plus axiale au retour des vestiaires. Contre Nîmes, Taïder a été peu efficace sur son côté. Il est en revanche intéressant de noter que les rares occasions iséroises de la première mi-temps sont intervenues quand il a repiqué un peu plus dans l’axe (frappe écrasée à la 13′, frappe sur le poteau amenant le but de Mandrichi).
Un re-positionnement axial aurait d’autant plus été le bienvenu que la première demi-heure a confirmé que Grenoble manquait d’un vrai milieu relayeur/relanceur, qui puisse apporter un cachet technique que n’ont ni Dieuze, ni Juan, par ailleurs tous les deux précieux dans un autre registre.
Les deux derniers tiers du match ont été bien meilleurs sur le plan collectif. Les joueurs de Pouliquen ont cherché à jouer court, évitant ainsi les longs ballons casse-pipes pour les attaquants, montrant énormément de disponibilité. La tâche leur a été toutefois grandement facilité par la prestation de Nîmois pas au point collectivement, notamment dans leur pressing.

Au final, le GF38 remporte un succès mérité, avec une belle seconde période sur le plan collectif et quelques individualités qui commencent à retrouver leur meilleur niveau. Le système de jeu mériterait en revanche quelques petits ajustements, à moins que l’arrivée de certains joueurs (Courtois, qui a eu droit à sa petite salve d’applaudissements lors de la présentation des équipes, Matsui voire Tinhan et Ravet) offre des solutions plus appropriées et une meilleure utilisation des couloirs.

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Crédit photo : Alain Thiriet

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