Pourquoi l’OL va devenir une grande place du football européen

Pourquoi l’OL va devenir une grande place du football européen

L’un des grands atouts du sport dans la région Rhône-Alpes, c’est sa diversité. De nombreuses disciplines sont pratiquées, et les infrastructures peuvent accueillir des licenciés de tout niveau. Un écosystème sain, qui va des clubs amateurs aux grosses entreprises du sport professionnel.

La figure de proue de cet ensemble est incontestablement l’Olympique Lyonnais, le club présidé depuis deux décennies par Jean-Michel Aulas. Et si l’on s’intéresse de près au projet de développement du club, on s’aperçoit que le président a vu grand, très grand. Déjà listés dans les 20 clubs les plus riches d’Europe, les Gones ont vocation à devenir une puissance de niveau mondial du sport professionnel. Décryptage.

Un changement de stratégie… 

Unique club français coté en bourse, c’est dans les années 2000, pendant la période des 7 titres consécutifs, que Jean-Michel Aulas va mettre au point cette stratégie. L’OL doit s’inspirer des modèles de développement des clubs pros américains, devenir propriétaire de son stade, et, rêve fou à l’époque pour un club hexagonal, en faire un véritable centre de loisir. Faire exploser les revenus, en créer de nouveaux, pour ne plus être dépendant des droits télés, d’une qualification en Ligue des Champions ou de la vente de joueurs.

Et comment financer cette enceinte ? Par la vente de joueurs, formés au club (l’OL a le deuxième meilleur centre de formation au monde) ou repérés par une cellule de recrutement très perfectionnée (comme Ferland Mendy et Tanguy Ndombele, respectivement achetés au Havre et à Amiens). Le président lyonnais commence à vendre les stars de son centre de formation, en commençant par Karim Benzema au Real Madrid. Suivront de nombreux transferts juteux, comme celui de Corentin Tolisso au Bayern Munich ou d’Alexandre Lacazette à Arsenal.

La situation se complique lorsque les travaux sont maintes fois retardés à cause de l’opposition des riverains du site choisi pour la construction, à Décines. Mais le président tient bon et finalement, le 9 janvier 2016 a lieu contre Troyes le premier match de l’équipe professionnelle au Groupama Stadium, enceinte à l’intérieur du Parc OL. La victoire 4-1 contre Troyes, bien qu’anecdotique, semble être de bon augure pour la suite. Le projet fou du président Aulas se réalisait enfin.

Photo par Zakarie Faibis, domaine public

… Pour voir plus grand

La deuxième étape du projet est en cours de réalisation. L’établissement du projet d’un parc de loisir, propulsant l’OL au rang d’empereur du divertissement. Des restaurants sont déjà présents et l’hôtel Kopster vient d’ouvrir ses portes le 1er octobre 2018.

Vont être inaugurés en 2019 un pôle médical ainsi que des immeubles de bureaux. Enfin l’année 2020 verra la dernière pierre à l’édifice avec l’ouverture du centre de loisir. Un musée du sport rhônalpin est également prévu (une anecdote que se doit de mentionner metro-sports.fr). Il faut diversifier les revenus. En témoigne la possibilité qu’ont eu des anonymes de défier les anciennes vedettes du club au poker.

Le parc OL compte déjà 1.4 millions de visiteurs par an, son objectif est d’atteindre les 3 millions. Notamment via l’organisation de concerts par la société OL Event. Le club parle aussi dans sa communication financière d’optimisation des coûts pour améliorer sa rentabilité. Pour le côté sportif, l’OL estime à 70 millions par an le surplus de revenu. Le club commence déjà à recueillir les fruits de cette politique, le président rhodanien ayant annoncé une enveloppe de 70 millions d’euros pour le prochain mercato d’été. Une somme colossale pour un club français. Lyon aura certainement déjà une marge de manœuvre supérieure à celle du PSG, guetté par les sanctions liées au fairplay financier.

L’Olympique Lyonnais, étendard du sport rhônalpin, a donc de (très) beaux jours devant lui. Fruit de la persévérance de Jean-Michel Aulas, président omniprésent qui aura fait passer le club de deuxième division au toit de l’Europe. Toit financier pour le moment, mais tout le monde sait qu’en football, le sportif est amené à suivre tôt ou tard…