Rémi Biancardini (FC Bourgoin-Jallieu) :  « Faire monter le club le plus haut possible »

Rémi Biancardini (FC Bourgoin-Jallieu) : « Faire monter le club le plus haut possible »

remi biancardini fcbjRémi Biancardini, formé au Grenoble Foot 38, compte 41 matchs de L2 à son actif avec le Tours FC. Passé par Carquefou (National), cet attaquant de 23 ans a également joué pour trois clubs en Israël. Il a accepté de faire le point sur ses multiples expériences et sur sa récente signature au FC Bourgoin-Jallieu (CFA2), un retour aux sources pour le joueur de 24 ans.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de signer au FC Bourgoin-Jallieu ?

« J’ai dû résilier mon contrat en Israël pour cause familiale car j’ai un fils et je me sépare de mon ex-femme. J’avais très peu de choix dans le sens où pour une garde alternée je dois être proche de l’école de mon enfant. Jérémy Fernandez et Thernand Bakouboula (deux autres recrues estivales du FCBJ, ndlr) sont deux très bons amis à moi, ils m’ont parlé du projet de Bourgoin-Jallieu et m’ont mis en contact avec le coach. Cela m’a plu car c’est un projet intéressant. J’ai signé pour un an, mais j’aimerais m’inscrire dans la durée à Bourgoin. »

Vous allez donc pouvoir reformer le trio avec Fernandez et Bakouboula comme lorsque vous étiez ensemble au GF38 ?

« Oui, et je m’étais aussi entrainé avec eux un mois ou deux quand j’étais à Echirolles avant de repartir en Israël. »

Avez-vous été approché par d’autres clubs ?

« Oui, j’ai eu la possibilité de faire des essais en Ligue 2. Je suis allé à Clermont, mais je m’y suis fait une entorse et j’ai eu une rechute du ligament interne de mon pied droit. Donc je suis rentré et je me suis dit que c’était un signe, qu’il fallait que je reste près de ma maison avec mon fils. J’ai aussi eu deux offres en National mais cela ne m’intéressait pas car c’était loin, pour pas grand chose au final. »

Parlons à présent de votre nouveau club et de ses installations.

« C’est un club familial, et au niveau des installations il y a tout ce qu’il faut. C’est vraiment une bonne première impression. Avec Bourgoin-Jallieu, la reprise de l’entrainement a commencé ce lundi. Mais avec ma blessure, je ne peux pas jouer avant le 1er octobre. »

« Ils sont en train de faire un nouveau synthétique. En attendant on s’entraine sur un autre pour préserver, je pense, le terrain principal qui commence à ressembler à une bonne galette. Moi ça ne me dérange pas. »

Votre intégration devrait donc ne poser aucun problème ?

« Oui, je connais pratiquement huit joueurs dans l’effectif car je suis de la région. Au niveau de l’intégration, je n’ai jamais eu de problèmes, partout où je suis allé cela s’est fait vite. »

Quels objectifs vous fixez-vous sur le plan personnel ?

« Mon objectif c’est d’être prêt pour le 1er octobre. J’espère aider le club à faire quelque chose d’intéressant cette année car on a une très bonne équipe, mais il est encore trop tôt pour parler de montée. Je vais donner mon maximum pour gagner le plus de matchs possible. »

L’ambition sur le long terme c’est peut-être de rebondir ailleurs ?

« Pour être honnête avec vous, « non ». J’aurai toujours le même problème de la garde. Je suis un peu bloqué par ça. J’aurais pu rebondir cette année, mais j’ai préféré faire le choix de ne pas faire d’essais ou de refuser des contrats en National pour mon fils. En décembre, ce sera les mêmes interrogations, et au prochain mercato d’été ce sera pareil. Donc j’ai envie de m’installer à Bourgoin et essayer de faire monter le club le plus haut possible, prendre du plaisir tout en ayant un objectif à la clé. »

Racontez-nous à présent votre expérience en Israël avec trois clubs différents.

« J’ai signé deux ans et demi à l’Hapoël Rishon LeZion. Au bout de six mois j’ai été acheté au FC Ashdod. Là-bas, ça s’est plutôt mal passé dans le sens où je n’ai pas reçu de salaire pendant quatre mois donc j’ai résilié mon contrat. Et j’avais signé pour un an et demi au Maccabi Herzliya dans un club où je m’entendais très bien avec tout le monde. Ils m’ont laissé partir sans problèmes car ils ont compris que j’avais un enfant. J’en garde une très bonne expérience puisque j’ai pu connaître beaucoup de très bons joueurs. C’est un championnat sous-coté, mais il a énormément de qualités comme au niveau du National ici, c’est très technique. »

Pourquoi avez-vous choisi de partir en Israël ?

« Quand j’ai résilié mon contrat avec Tours, j’avais des propositions en France, mais je suis parti là-bas surtout pour le plan financier. C’était beaucoup plus avantageux, il ne faut pas se le cacher. Je venais d’avoir mon petit, on me proposait plus d’argent, donc je suis parti là-bas tout simplement. »

« En France il y a énormément d’impôts et de charges pour les clubs. Quand on est joueur étranger et qu’on va à l’étranger, nous sommes souvent exonérés de charges les cinq premières saisons. En tout cas c’était mon cas en Israël, et financièrement par rapport à la France cela n’a rien à voir car il y a un gros écart. »

Comment s’est terminée l’histoire de ces quatre mois non payés ?

« Très bien. Le président avait des problèmes avec ses entreprises donc nous n’avons pas été payés. Je leur ai simplement expliqué que même s’ils avaient mis de l’argent pour moi avant, je ne pouvais pas rester, car j’ai un enfant, et quatre mois c’était trop, c’était invivable. J’ai reçu mon argent il y a trois ou quatre mois. »

Parlez-nous du championnat en Israël.

« Le FC Ashdod est vraiment un gros club. C’est dommage qu’il ait connu des problèmes parce que sans cela je serais resté. C’est un championnat très technique, et moins physique qu’en France. J’ai joué en National et en Ligue 2, et c’est vrai qu’il y a beaucoup d’entraineurs ou d’équipes qui se basent sur le « reviens défendre ». En Israël, c’est plus comme en Espagne où on attaque avant tout, et où on essaie de marquer plus de buts que l’adversaire, et non pas en encaisser un de moins. »

Cela correspondait donc très bien à votre profil.

« Oui, en effet. En Ligue 2, j’avais eu la chance d’avoir un coach qui jouait énormément au ballon et qui misait sur la possession. Je ne suis pas un joueur qui peut défendre tout un match donc c’était vraiment plaisant de jouer en Israël. Et je pense que dans quelques années, il y en aura deux ou trois qui perceront là-bas au niveau international. »

Décrivez-nous l’engouement autour du foot sur place.

« Ce sont des passionnés de foot. L’affluence ressemble à celle du National en France, sauf que là-bas, ce sont vraiment des supporters, et pas des spectateurs. En France, on a un peu tendance à siffler quand un joueur rate une passe ou quand il y a but d’encaissé. Il n’y avait pas plus de monde qu’en France, mais il y avait plus de ferveur. »

Quels souvenirs gardez-vous de vos 41 matchs de Ligue 2 avec le Tours FC ?

« J’en garde de très bons souvenirs. J’ai commencé avec Peter Zeidler, un coach allemand qui a lancé beaucoup de jeunes pendant que j’y étais. Ma première saison s’est vraiment très très bien passée car j’ai joué pratiquement tous les matchs après novembre, et quand Bernard Blaquart, mon formateur à Grenoble, a repris l’équipe, un petit peu moins bien. Je pense qu’on était dans un rapport un peu trop affectif, père-fils, et au final j’ai pu ne pas comprendre certaines décisions. J’ai un peu moins joué la deuxième saison. Et la troisième année, je suis parti en prêt. C’est peut-être le mauvais choix que j’ai fait. J’aurais dû rester et me battre pour ma place quand Olivier Pantaloni a repris l’équipe. »

« Quand j’ai joué en Ligue 2, des clubs de Ligue 1 se sont intéressés à moi. J’ai été appelé pour le tournoi de Toulon pour ma première saison, mais à cause d’une douleur à l’adducteur je n’ai pas pu y aller. Le foot c’est beaucoup lié à la chance, et moi elle a souvent tourné autrement, soit avec une blessure avant un match important, ou une occasion qui aurait dû aller dedans. Mais il faut l’accepter, je suis fier de ce que j’ai fait. »

Pour fini, un petit mot sur votre club formateur. Espérez-vous tout de même rejouer un jour sous les couleurs du GF38 ?

« On verra comment ça se passe. Je m’entends très bien avec Max Marty. Cela ne s’est pas fait cette année car je pense qu’il avait d’autres joueurs en tête. Je ne suis pas fermé, mais j’aimerais bien m’insérer à Bourgoin et jouer quelque chose dès cette année pour pouvoir peut-être jouer en CFA l’année prochaine. Je ne ferme aucune porte. J’ai proposé mes services cette année, mais Max Marty m’a dit que je n’étais pas la priorité. Donc j’ai préféré ne pas attendre et signer directement à Bourgoin et gommer le stress par rapport au foot et me concentrer sur la garde. »