Top 14 – Jamie Cudmore garde Grenoble « dans un petit coin de mon cœur »

Ex-joueur du FCG, le deuxième ligne canadien de l’ASM s’apprête à recevoir son ancien club au stade Michelin. Une rencontre qu’il aborde avec une certaine méfiance bien que confiant dans les capacités de son équipe.

Depuis le début du championnat, l’ASM a su prendre les points quand il le fallait (victoires à domicile ainsi qu’à Bayonne et Mont-de-Marsan) et accrocher le haut du classement. Quels sont les objectifs de l’année pour le club ?

Comme les années précédentes, on va viser le haut du classement, à la fois pour le titre et pour la H Cup. On a un très bon groupe qui est capable d’y arriver, et surtout, si on ne vise pas très très haut, on sera déçus à la fin de la saison. Il faut avoir de l’ambition.

Quels seront les secteurs à travailler pour y parvenir ?

Pour commencer, il faut que l’on arrive à garder davantage les ballons. Ensuite, l’important est de rester sur notre base de jeu et de ne pas se laisser prendre par le temps. La défense est aussi primordiale, on a beaucoup travaillé dessus cette semaine d’ailleurs, et je pense qu’on arrivera à atteindre nos objectifs, en restant fidèle à notre base : conserver le ballon, avoir de bons lancers. On a quelques efforts à faire en mêlée, ainsi que sur la discipline, pour éviter les pénalités stupides.

Vous avez gagné avec un petit score face au Stade Montois la semaine dernière (14-6). Que penses-tu des deux équipes promues cette année ?

Grenoble et Mont-de-Marsan sont deux bonnes équipes qui aiment jouer. Peut-être que le FCG est monté en puissance plus vite, dès le début de saison. Mais en regardant en arrière, ce sont deux équipes intéressantes qui jouent au ballon, qui sont accrocheuses dans tous les secteurs de jeu, mais partout où ils vont. Je pense que Grenoble va montrer le même visage que Mont-de-Marsan, avec encore plus de jeu et une meilleure endurance. Il faut se méfier d’eux.

On entend souvent que le Top 14 est un championnat à deux vitesses, et qu’il y a en réalité deux compétitions : celle pour le haut de tableau, et celle pour le maintien. Qu’en penses-tu ?

Ce n’est peut-être pas le cas en début d’année, mais dans la période après Noël, c’est vrai que ça y ressemble beaucoup. Il y a des équipes qui ratent leur début de saison, mais toutes les équipes du championnat peuvent courir le risque de descendre. Cependant, c’est vrai qu’il existe un Top 6, un groupe de tête qui joue les places en H Cup et les phases finales. On peut donc dire qu’il y a deux championnats. Mais nous on ne se pose pas autant de questions, on essaye seulement de rester le plus haut possible tout au long de la saison.

Peut-il quand même y avoir des équipes inattendues, des surprises dans ce Top 6 ?

Bien sûr ! Si on regarde, Grenoble est déjà dans le Top 6 ! Je pense qu’ils ont fait un très gros travail, surtout à l’intersaison. Et ils jouent, partout, sans se poser de questions. Ils ont fait un très bon match à Bordeaux, alors que c’est très difficile d’aller gagner là-bas. J’ai suivi les résultats du FCG, car c’est un club que je garde dans un petit coin de mon cœur, car c’est le premier club français dans lequel j’ai joué.

Justement, avec ton passé grenoblois, le match de ce week-end aura-t-il une signification particulière pour toi ?

Dans mon jeu, ça ne change pas grand-chose. Ce match sera comme chaque semaine. Bien sûr ça a été mon premier club ici, mais désormais les seuls que je connais à Grenoble sont dans le staff. Ça remonte à longtemps ! Je suis content que Grenoble soit monté cette année, mais on ne leur fera pas de cadeau pour autant sur le terrain !

Vous êtes l’équipe de Top 14 avec le moins de points encaissés. Est-ce que cela sera suffisant pour contrer la bonne attaque grenobloise ?

Non, bien sûr, ce n’est pas suffisant. Notre objectif, au-delà de la défense, sera évidemment de marquer plus de points que Grenoble. Mais le championnat est très long, donc une défense bien en place est indispensable pour les matchs serrés, comme contre le Racing ou Mont-de-Marsan. Si la défense n’y est pas, on prend facilement des points. Au final, peu importe si on est la sixième ou septième attaque du championnat, la défense reste le plus important.

Pas moins de onze changements dans le groupe grenoblois, dont de nombreuses recrues. Cela rendra-t-il le match plus difficile à préparer ?

Non je ne pense pas que cela change quoi que ce soit. Ils ne changeront pas leur base de jeu, et garderont le même style, la même endurance. On regarde surtout ces aspects là, on s’en méfie. Mais du fait qu’il y ait des joueurs qui jouent peu, ils montreront peut-être plus de vitesse, d’envie et de fraîcheur, il faudra s’en méfier.

Quels sont tes objectifs personnels pour cette saison ?

De jouer les gros matchs, et de contribuer à accrocher un titre à la fin de l’année. Je suis un peu vieux pour espérer des sélections ! Mais s’ils veulent de moi, pourquoi pas… 

Crédit photo : Cybelvulcans.net