A la rencontre de… Gabriel Coulet (ski alpin)
On poursuit notre série de portraits d’étudiants sportifs avec le skieur Gabriel Coulet, étudiant à Sciences Po Grenoble, champion de France Universitaire il y a quelques semaines, qui nous parle de son parcours, de sa saison, des difficultés de combiner études et sport de haut niveau et de son avenir.
Son parcours : J’ai d’abord habité à Paris et à Lyon donc j’ai commencé assez tard le ski, enfin pour quelqu’un qui a envie de pratiquer à haut niveau, à l’âge de 6 ou 7 ans. J’ai été en ski études au lycée, dans la vallée de Chamonix. Durant ces années lycée j’ai commencé à pratiquer le ski à un très bon niveau, j’ai commencé à faire des courses dans les grandes catégories. Je suis rentré à Science-Po l’année dernière à la suite de mes 4 années de lycée, et je continue à pratiquer le ski en même temps.
La combinaison Ski/Études : C’est un peu une première, nous sommes deux à être entrés à Science-Po cette année. C’est la première fois que des skieurs alpins de haut niveau arrivent à rentrer dans ce type de grandes études. C’est vrai que c’est assez compliqué. On est obligé de faire des compromis tout le temps, on n’a pas beaucoup de temps de libre pour faire le travail demandé, on doit toujours être à fond dans ce qu’on fait, que ce soit le ski ou les cours. Depuis le collège je dois faire ça, mais c’est vrai que ça devient de plus en plus compliqué en prenant de l’âge. On m’a souvent dit que je devrais faire un choix entre le sport à haut niveau et les études, mais on essaye de repousser cette barrière le plus longtemps possible. On veut prouver qu’on peut pratiquer d’un côté ce sport très compliqué et de l’autre réussir à suivre un cursus scolaire important.
Sa saison : Malgré ce gros compromis j’ai tout de même réalisé une saison satisfaisante, je n’ai malheureusement pas réussi à me qualifier pour les coupes d’Europe, mais c’était quand même beaucoup de plaisir. Il y a eu aussi ce titre de champion de France universitaire qui symbolise justement cette fusion entre le sport et les études. C’était important pour moi de participer à cette course et encore plus de la remporter.
Son départ pour les Etats-Unis : Le super avantage qu’il y a dans ce voyage c’est que je vais accomplir une première année de fac là-bas, je vais pouvoir valider ma deuxième année de Science-Po en même temps. Et l’année prochaine je déciderai si je reviens ou pas en France à Science-Po, même s’il est normalement prévu que je revienne. En général les sportifs peuvent partir mais en Europe, moi avec ce statut un peu particulier j’ai réussi à avoir cette place là-bas. J’ai vraiment de la chance d’aller dans un pays où le sport est vraiment inscrit dans la culture de l’université. Il y a des horaires aménagés, ça va me changer de la France, je vais en profiter un maximum. Je pense que la France devrait s’inspirer du modèle américain en matière de sport à l’université.
Son avenir : Il y a toujours une frontière fine entre le rêve et puis le réel en sport, il y a d’abord les objectifs proches qui vont devoir être remplis pour poursuivre la progression et ensuite pourquoi pas, on ne sait jamais, atteindre le plus haut niveau.
Crédits photo : Jean-Claude Liprandi / CRSU Grenoble