A la rencontre de… Grigorios Ioannou (GSMH38)

A la rencontre de… Grigorios Ioannou (GSMH38)

Surnommé « Greg », Grigorios Ioannou est un joueur du Grenoble Saint-Martin-d’Hères Métropole Isère Handball (GSMH38) depuis cette saison. Ce Grec au français parfait nous raconte son parcours atypique, de son arrivée en France à son transfert à Grenoble cet été.

Peux-tu te présenter brièvement pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas ?

J’ai 23 ans, je suis né en 1995 en Grèce et non en 1996 comme indiqué sur le site de la Ligue Nationale de Handball ! (rires) Je suis arrivé en France à l’âge de 16 ans à Pontault-Combault (région parisienne) où j’ai joué plusieurs saisons en Proligue (D2). Là-bas j’ai d’abord intégré le centre de formation, puis l’équipe réserve. Par la suite j’ai commencé à m’entraîner avec l’équipe professionnelle et petit à petit j’ai intégré le groupe élite.

Comment s’est fait ce transfert ? Comment un Grec peut-il intégrer un club de handball français à un si jeune âge ?

C’est moi qui ai pris l’initiative de quitter mon pays. J’ai fait des tests dans différents clubs français. Un ami qui habitait à Nanterre m’a mis en relation avec les clubs de Créteil et Pontault-Combault. Je suis resté 6 ans à Pontault, de mon arrivée en 2012 jusqu’à cette année et mon transfert à Grenoble. Là-bas j’y ai signé mon premier contrat professionnel à l’âge de 20 ans. Je reste donc très attaché à ce club qui m’a très bien accueilli à mes débuts en France.

Justement peux-tu nous en dire plus sur ton arrivée dans un nouveau pays ? Tu étais jeune, sans ta famille, tu ne parlais pas la langue…

Je ne te cache pas que c’était un peu compliqué au début. Je parlais un peu le français pour l’avoir appris à l’école en Grèce, mais c’est totalement autre chose de le pratiquer dans le pays. Quand l’entraîneur expliquait un exercice, je me mettais en retrait car je ne comprenais pas forcément tout. Il n’y avait pas de traducteur. Je parlais anglais mais ça n’était pas le cas de tous mes coéquipiers. Pour autant les gens étaient très chaleureux et m’ont quand même très bien accueilli. Ça restait un grand changement pour moi et cela m’a pris du temps pour m’adapter.

La suite s’est très bien passée. J’ai eu mon baccalauréat en France et j’ai poursuivi mes études (NDLR : il a obtenu une licence en génie urbain l’an dernier, et poursuit cette année par un master à distance).

Quel est ton poste ? Quel type de joueur es-tu ?

Je joue ailier droit et aussi un petit peu arrière droit. Mon poste requiert d’être bon à la finition et je pense que c’est un de mes points forts. Après j’aime bien la montée de balle, le jeu rapide. J’apprécie combiner avec mes coéquipiers et contribuer à des passes décisives.

La France est une nation majeure du handball mondial, quelle comparaison fais-tu entre le niveau en Grèce et ici ?

Il y a un grand écart entre les deux pays. La France est une référence mondiale, que ça soit avec l’équipe nationale et de plus en plus avec le championnat de la Lidl Starligue (D1). Cela contribue à faire progresser le niveau général et donc les divisions inférieures.

En Grèce le niveau est moins bon qu’ici notamment à cause des problèmes financiers des clubs. Néanmoins un club comme l’Olympiakos a le niveau haut de tableau D2 voir bas de tableau D1 française. Mais il y a un écart entre un tel club et le reste du championnat grec qui est moins compétitif.

Le handball est donc un sport mineur en Grèce comparé au football ou au basketball ; comment es-tu arrivé à ce sport ?

Quand j’étais petit j’ai essayé beaucoup de sports, un peu comme tout le monde. J’ai fait du tennis, du basket, du foot. Dans mon école j’avais un professeur de sport qui était entraîneur de handball. Il m’a incité à essayer, j’ai bien aimé et j’ai continué le handball.

Tu es arrivé cette année à Grenoble, comment trouves-tu la ville ?

C’est totalement différent de Pontault où j’étais en banlieue de Paris. Pour se déplacer dans le centre-ville il fallait au moins une demi-heure alors que ici tout est à côté. Il y a aussi les montagnes qui sont assez pittoresques. On peut y passer un week-end, aller se balader ; des choses qu’on ne peut pas faire à Paris.

Après Paris reste la capitale où on peut y faire plein de choses. Ici c’est plus limité mais ça me plaît car on est plus tranquille.

Comment s’est déroulé ton transfert du club de Pontault-Combault à celui du GSMH38?

Avec Pontault on est monté l’année dernière et le club joue désormais en Lidl Starligue. Cela faisait six ans que j’étais au club et j’avais besoin d’un changement. J’avais parlé avec les dirigeants et on avait un accord : c’était la fin de mon voyage avec le club. Après je ne voulais pas forcément partir l’année où on monte ! (rires) Cependant je ne regrette pas mon choix car ce transfert m’a aussi permis de m’épanouir. Travailler dans différentes conditions, avec de nouveaux entraîneurs et coéquipiers ; j’avais besoin de ce renouvellement.

Néanmoins je reste en contact avec mes amis de Pontault, joueurs et dirigeants, je suis toujours leurs résultats.

Le GSMH38 est promu dans cette Proligue que tu connais bien, quelle analyse fais-tu du club depuis ton arrivée ?

Je pense qu’on se porte plutôt bien même si on aurait pu faire mieux. Il y a des matchs où on a manqué d’expérience, on découvre le niveau. Il faut passer par là et ne pas se frustrer. Le club est novice dans le monde professionnel mais il s’adapte bien. Pour l’instant tout se passe pour le mieux, j’espère que ça va continuer et surtout qu’on va se maintenir.

L’équipe est actuellement relégable, quel bilan individuel fais-tu de tes performances ?

Je trouve que je me suis bien adapté. J’ai eu du mal au début avec des blessures qui m’ont freiné. Mes coéquipiers m’ont toujours soutenu et notamment les plus anciens m’ont bien aidé. Je pense avoir répondu aux attentes du club et j’espère qu’ils sont contents de moi. Je sais que je peux donner beaucoup plus, évoluer et progresser encore énormément. J’apprends tous les jours. Pour l’instant mon bilan personnel est plutôt positif.

Vous affrontez Strasbourg ce week-end, une formation juste au-dessus de vous au classement à seulement 1 point, comment le groupe aborde de match ?

En deuxième partie de saison on a eu quatre matchs au cours desquels on a joué contre les grosses équipes du championnat, Chartres et Limoges entre autres. On entame désormais un deuxième cycle contre les concurrents directs, c’est des rencontres où il ne faut pas se louper. Il ne faut pas se mettre trop de pression même si ça reste des matchs primordiaux. On connaît l’importance de ces adversaires, il faut rester concentré et jouer à fond.

Merci Greg ! Bonne saison et allez le GSMH38!

Crédit photos : GSMH38