Privé de terrain, le club de roller-hockey des Yeti’s Grenoble pourrait disparaître !

Privé de terrain, le club de roller-hockey des Yeti’s Grenoble pourrait disparaître !

« Je ne veux pas voir ce club mourir ». C’est un cri du cœur, un cri d’alarme qu’a poussé Gilbert Notturno, président du Comité Isérois de roller-hockey et surtout fondateur des Yeti’s Grenoble en 1994, avant d’en être le président pendant près de 25 ans.

Le club de roller-hockey grenoblois, 200 adhérents, vainqueur de deux coupes de France lors des trois dernières saisons mais aussi de deux coupes d’Europe, et fournisseur de nombreux talents pour l’équipe de France (ils sont encore 3 cet été avec les Bleus aux World Roller Games) pourrait ne pas repartir la saison prochaine.
La raison : l’impossibilité de continuer à jouer au Centre Sportif Universitaire et aucune solution possible de repli.
Gilbert Notturno détaille. « L’Université a décidé de refaire le sol du CSU à la rentrée et nous a averti qu’elle ne souhaitait plus que nous y évoluions par crainte que notre structure démontable l’abîme. Sur le fond je ne leur en veux pas, ils font ce qu’ils veulent, ils nous ont déjà bien dépanné pendant 10 ans. Sur la forme, par contre, j’ai trouvé ça un peu cavalier, c’est vraiment comme si on n’existait pas. Thibaut Nier (le président des Yeti’s, ndlr) a été averti par un coup de fil il y a à peine 3 semaines et mis devant le fait accompli. On aurait pu se renseigner, étudier l’option d’un sol tout aussi efficace où nous aurions pu jouer sans problème, il me semble que cela existe. »

Les dirigeants grenoblois s’activent depuis, notamment auprès des élus, pour essayer de trouver une solution, mais le temps presse.

Pas de solution de repli pour le moment

« On a du « soutien », la ville de Grenoble nous soutient, la Métro nous soutient, le Département nous soutient… Mais pour l’instant ce ne sont que des paroles et nous on a besoin d’actes. On a pris une sacrée claque, on se bat au quotidien depuis 25 ans pour faire vivre ce club et là on est sur le point de plus rien avoir du tout. On est obligé de réagir dans l’urgence. L’Université nous a demandé de débarrasser toutes nos structures d’ici le 24 juillet. Il faut savoir qu’on a tout acheté nous même pour être autonome : notre sol, nos cages, les conteneurs, le panneau d’affichage… Pour 105 000€ d’investissement et tout sera perdu si on ne repart pas. »

Quelles sont les solutions qui se présentent aux Yeti’s ? L’antre historique du club, le Gymnase de la Piste (désormais Centre Sportif Jean-Philippe Motte), qui avait brûlé il y a 10 ans, va renaître de ses cendres… mais ne sera plus adapté à la pratique du roller-hockey (!).
La Halle Clémenceau, où le club dispute chaque saison quelques rencontres est une solution « mais on nous propose seulement quelques matchs alors que nous avons besoin d’un terrain pour nos 12 matchs de la saison ».
L’Université a également proposé la mise en place d’une « garantie » au cas où le nouveau sol venait à souffrir de la présence du roller-hockey mais la ville n’a pas souhaité s’engager financièrement jusque là.
L’équipe élite pourrait également commencer sa saison en jouant tous ses matchs à l’extérieur mais ce ne serait que repousser le problème.

« Pour moi la situation est pire que quand notre gymnase a brûlé », conclut un Notturno dépité, qui espère pouvoir ouvrir le dialogue et trouver une solution avec les élus et l’Université. « Nous ne sommes pas Attila, on n’est pas là pour tout brûler. ».

C’est un club historique du mouvement sportif grenoblois, et parmi les plus titrés, qui risque de s’éteindre. Un club encore demi-finaliste du championnat cette saison, qui compte des champions du monde dans ses rangs. Un club qui ne compte pas baisser les bras même si la situation est aujourd’hui critique.