Quentin Malriq (EA Grenoble) : « Aller le plus loin possible ! »

Quentin Malriq (EA Grenoble) : « Aller le plus loin possible ! »

21 juillet 2018, 19h33 – Les bras levés au ciel, Quentin Malriq franchit en premier la ligne d’arrivée du 1500m des Championnats de France Juniors d’Athlétisme à Bondoufle (91). Le Martinérois licencié à l’Entente Athlétique de Grenoble remporte ainsi son premier titre national en individuel en 3’53’’93.




Quentin Malriq, vous êtes champion de France junior de 1500m, quel sentiment cela fait de monter sur la plus haute marche du podium ?

C’est une sensation incroyable. J’avais déjà été champion de France de cross cet hiver mais c’était par équipe. Gagner seul, évidemment, ce n’est pas la même chose. C’est le meilleur des aboutissements pour une longue saison d’efforts et de sueurs.

Il est donc temps pour vous de faire une petite pause et mettre l’athlétisme de côté pour l’été ?

Pas encore. Avant de me reposer il me reste un rencontre internationale en marge des championnats d’Europe junior de Berlin où je vais courir histoire de faire un peu d’exhibition. Du coup même si d’ici là je vais lever un peu le pied, ce n’est pas encore l’heure des vacances pour moi. Après si je m’écoutais, je ne prendrais pas de vacances, j’aime tellement courir que je pourrai faire ça 365 jours par an (rire). Heureusement mes coaches sont là pour me rappeler les bienfaits du repos.

Pas de Championnat d’Europe pour vous du coup cette année ?

Non. Malheureusement pour moi lors des qualifications j’étais blessé au dos, j’ai dû abandonner dès le matin. C’était frustrant car c’était la deuxième année de suite que je n’ai pas ma chance lors de ces qualifications à cause de mon dos.

Ces blessures sont donc quelque chose de récurent dans votre jeune carrière ?

Oui tout à fait. Le truc c’est que je suis naturellement très fin et sec. Je suis donc très sensible aux tendinites par exemple. En plus, n’ayant commencé l’athlétisme à haut niveau que depuis 3 saisons, mon corps n’est pas encore totalement habitué aux efforts de haute intensité comme pourraient l’être certains de mes concurrents qui s’entraînent depuis plus longtemps. D’un côté je suis pénalisé car plus confronté aux blessures mais de l’autre ça me permet aussi de me dire que ma marge de progression reste encore très élevée.

Etre champion de France après seulement 3 saisons au haut niveau, on se doute qu’il y avait un potentiel qui n’attendait qu’à être exploité. Racontez-nous comment s’est produit ce déclic.

Depuis toujours j’aime courir. Au collège, je remportais les cross quand il n’y avait pas d’adversité mais dès que le niveau se corsait un peu, je ne faisais plus rien. Puis un jour, ma mère qui courait un peu également m’a présenté Serge Durieux qui était coach au GUC. Il m’a dit qu’il cherchait un jeune comme moi et que j’avais du potentiel. On a essayé et ça a matché. On a commencé en novembre 2014 et dès les championnats de France Cadet Cross 2015 en mars je fais 60ème sur 400. Une sacrée performance, j’étais ravi. L’histoire était lancée.

Dès lors, vous avez envie d’être fondeur professionnel. Mais ce n’est pas pour autant que vous laissez tomber les études.

Oui voilà. Depuis septembre 2017 j’ai intégré l’IUT Techniques de Commercialisation de Grenoble avec un aménagement spécifique des cours pour que je puisse à la fois concilier le scolaire et le sportif. C’est vraiment super ce que fait l’académie de Grenoble car je n’ai qu’une journée de présentielle par semaine, ce qui me laisse beaucoup de temps pour me focaliser sur la course. Je vois certains de mes concurrents trimer deux, trois fois plus de temps que moi en cours tout en ayant le même rythme d’entraînement. Du coup, sur ce sujet, je suis vraiment très serein.

On ne sait jamais vraiment de quoi est fait le futur.

Exactement. Peut-être que dans un, deux ou trois ans j’arrêterai de courir car je n’y trouverai plus aucun plaisir. Dès lors à ce moment-là je serai bien content d’avoir un diplôme qui me permettra d’envisager plus facilement une reconversion professionnelle. Et de même si je fais une grande carrière, avoir un diplôme en poche peut rendre beaucoup plus simple la préparation de l’après.

Pour finir, la petite voix dans la tête, celle qui vous impose des objectifs à venir, qu’est-ce qu’elle vous dit ?

Aller le plus loin possible ! Continuer à prendre du plaisir et surtout bien écouter mon corps et mon entourage dont particulièrement mes coaches Serge Durieux et Pierre Chevrier sans qui je n’en serais pas là aujourd’hui. A court terme sinon elle me dit aussi que quand je serai en vacance on fêtera comme il se doit cette médaille (rire). Non vraiment, aller le plus loin possible est le rêve de tout sportif de haut niveau.

Propos recueillis par Sébastien Allec

FICHE TECHNIQUE :

Nom : Malriq

Prénom : Quentin

Date de naissance : 25/11/1999 (18ans)

Performances :

  • Champion de France Junior de 1500m en 2018

  • Champion de France Junior par équipe de Cross en 2018

  • Vice-Champion de France Cadet de 3000m en 2016

  • Vice-Champion de France Cadet relais 4x1000m en 2015