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Si ses comptes sont exacts, Jonathan Best enfilera probablement ce samedi, à Montpellier, la tunique du FC Grenoble pour la 200ème fois. De la Fédérale 1 au Top 14, le guerrier Best aura été de toutes les batailles, ou presque, depuis 2005. Le troisième ligne revient pour nous sur quelques souvenirs mémorables qui ont émaillé ses années en Rouge & Bleu.

Le 1er match : Contre Bourg-en-Bresse, en Fédérale 1 (le 21 septembre 2005). Un match gagné 35-0 à Lesdiguières. Les gens se disaient alors que la Fédérale 1 serait facile, qu’on allait survoler le championnat. Je me souviens avec beaucoup d’émotions de ce match. C’était un super moment, devant notre public.

Le meilleur souvenir : C’est difficile de trancher entre les deux matchs pour les montées : la petite finale contre Nîmes à Valence (remportée 32-25), qui nous permet de monter en Pro D2, et le match face à La Rochelle au Stade des Alpes (35-3) qui nous assure du titre de champion et de la montée en Top 14 à trois journées de la fin. Ces deux rencontres ont la même valeur à mes yeux.

Le pire souvenir : Je n’aime pas la défaite donc tous les matchs perdus sont des déceptions ! Après cela reste un match que je n’ai pas pu disputer : la demie contre Bordeaux-Bègles en Pro D2 que je commentais à la radio. Mais c’était d’autant plus frustrant de ne pouvoir influer en rien. C’était vraiment une énorme déception pour tout le club et pour tous les supporters.

La plus grosse victoire : Sur le score peut-être face à Albi l’année de la montée en Top 14 (55-10), sur le plan de l’importance, cette même année je pense que les victoires à Mont-de-Marsan et Carcassonne nous ont vraiment mis sur la bonne dynamique pour pouvoir monter.

La plus grosse fessée : Sans doute à Toulon (39-3) l’an passé, le genre d’équipe contre qui il ne faut rien laisser passer sous peine d’immédiatement le payer.

Le 1er essai : Je ne pourrais pas le dire, pourtant je n’en ai pas marqué souvent (rires) ! Peut-être 7 ou 8 en 199 matchs.

Le plus bel essai : Là par contre sans aucun doute face à Aurillac, on m’en parle encore ! Je récupère le ballon après un regroupement et je tape à suivre. Après une course de 25 mètres et deux rebonds favorables, je récupère le ballon et je vais aplatir. Quitte à ne pas marquer souvent, autant que ce soit mémorable !

Le plus gros tampon pris : Pas vraiment un tampon mais une belle poire. C’était face à Beaurepaire contre qui j’ai d’ailleurs pris le seul rouge de ma carrière. C’était parti en bagarre général, on s’était battus comme des chiffonniers. Un très mauvais souvenir.

Le meilleur public (hors Grenoble) : A égalité Clermont et Toulon, pourtant deux publics différents mais qui vivent tous les deux rugby. Clermont sera plus à supporter ses couleurs là où le public toulonnais va davantage haranguer. Mais en tout cas des belles expériences avec des publics de folie, qui changent des matchs joués devant 500 personnes.

Le plus beau stade : Je ne vais pas me faire que des amis en disant ça mais le Stade des Alpes. Déjà parce que beaucoup de très bons souvenirs y sont liés. Et puis on y entend vraiment les réactions du public, on sent son soutien. J’adore vraiment y évoluer.

L’adversaire le plus impressionnant (qualité de joueur) : Pas un joueur en particulier mais une équipe, Toulouse, lors du match joué là-bas lors de la dernière journée l’an passé, même si les conditions étaient particulières. On avait cette impression d’être toujours en retard, qu’il y avait toujours la passe supplémentaire qui arrivait quand on pensait les avoir stoppés. C’était assez fabuleux dans l’organisation et c’est ce que j’ai vu de mieux jusqu’à présent.

L’adversaire le plus impressionnant (physique) : Le Toulonnais Danie Rossouw. Quand je l’ai croisé cette saison dans le couloir du Stade des Alpes, je me suis dit « oulala cela n’a pas l’air d’être un marrant » (rires).

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour les 200 prochains matchs avec le FCG ? Un titre ? Cela me paraît difficile. Il faut rester réaliste et modeste. Dans le rugby aujourd’hui le titre de champion tourne entre quelques équipes. On va plutôt dire de pouvoir jouer justement 200 matchs de plus avec ce club ! En tout cas je jouerai tant que mon corps le permettra.