A Grenoble, le Parkour se conjugue aussi au féminin

A Grenoble, le Parkour se conjugue aussi au féminin

19-spin7423Ce week-end, le capitale des Alpes accueillera l’évènement Women In Motion, dont on vous a parlé en détails ICI, organisé par l’AGP, l’association grenobloise de parkour (leur site). Cette dernière a également fait de la pratique féminine, qui reste peu développée à l’échelle nationale, un de ses cheval de bataille. Nicolas, encadrant diplômé, et Aline, la trésorière de l’asso’ nous en disent davantage.

 

Quand on pense Parkour, on a tendance à rapidement tomber dans le cliché, l’imaginaire nourri par les films ou les jeux vidéos qui mettent en scène cet « art du déplacement ». On pense déjà Yamakasi, forcément, ce groupe de potes à l’origine de la discipline. On pense aussi surtout une pratique féminine.

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A l’AGP, on montre au quotidien que le Parkour, c’est plus que ça. « Quand on ne nous connait pas trop, on a droit à des « oh des yamakasi » », reconnaît Nicolas. « On explique alors nos buts, notre cheminement. Que la même passion de l’art du déplacement nous a motivés au départ mais qu’après on trace notre chemin différemment. Les parents peuvent aussi souvent avoir des craintes, après avoir vu des vidéos sur internet c’est légitime, donc on les rassure, on leur dit qu’on est diplômé puis ils viennent en général suivre le 1er entrainement et ça les rassure de voir qu’on commence au sol, qu’on fait des mouvements de base, pas besoin d’aller sur les toits. »

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Il est question de respect de l’environnement, de cheminement personnel, de prendre confiance en soi. Des valeurs spécifiquement mis en œuvre autour du créneau exclusivement féminin ouvert cette année. « Lors des gros rassemblements, ce sont les garçons qui occupent l’espace. Les filles ont plus de mal à trouver leur place, ont du mal à s’imposer, même s’il ne faut pas faire de généralité. Dans ce cadre 100% féminin, elles peuvent plus prendre confiance, entre elles. Elles découvrent un peu plus la pratique et cela nous permet à nous de mieux comprendre leurs envies, leurs attentes. »

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Le succès est en tout cas au rendez-vous. « Cela fait 4 ans que je pratique, au début nous n’étions qu’une dizaine de filles et même seulement 5 à la fin de la première année », se souvient Aline. « Aujourd’hui, on compte une quarantaine de pratiquantes. Notre présence au forum des sports organisé par l’OMS Grenoble à Grand’Place a notamment été très fructueuse ».

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Toutes ne se retrouvent d’ailleurs pas uniquement dans le créneau du jeudi soir. « Il y a que que 12-15 femmes sur ce créneau, certaines préfèrent les créneaux mixtes également. L’idée c’est d’ailleurs de se sentir plus à l’air uniquement entre filles, de prendre confiance et ensuite d’aller vers les autres créneaux. »

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Quand on aborde la question des éventuelles différences entre pratique féminine et masculine, le discours de la jeune traceuse se fait plus ferme. « Pour moi il n’y a pas de différences. Les femmes sont capables de faire la même chose que les hommes. Je pense que la spécificité est dans l’approche pédagogique et la volonté de renforcer la confiance en soi. Souvent les femmes sont considérées comme moins capable d’être dans un effort physique en tant que performeuse. C’est parfois difficile de se donner à soi-même de la confiance. En groupe, en s’enrichissant des parcours et des conseils de chacune, on y arrive plus facilement. »

Débutantes ou déjà sportives accomplies, « toutes les femmes peuvent trouver leur compte dans la discipline. Nos adhérentes ont par exemple de 10 à 44 ans. »

La discipline vous intéresse ? Des initiations tout public sont prévus ce samedi après-midi au Musée de Grenoble dans le cadre de Women in Motion.

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