A la découverte de… Marion Gully (Aviron Grenoblois)
Le 8 Féminin de l’Aviron Grenoblois a vécu une année 2013 faste avec deux titres de champions de France (le « classique », sur 2000m, et celui sur sprint, petite nouveauté de la saison passée), les premiers dans l’histoire du club pour un 8 senior.
Nous vous présentons depuis quelques semaines chacune des membres de cet équipage « qui a franchi un cap, montré une cohésion et un état d’esprit exemplaires » selon les mots d’Alain Waché, le directeur sportif de l’AG. Aujourd’hui place à Marion Gully qui nous parle de son double parcours puisqu’elle pratique aussi l’aviron de mer.
Sa découverte de l’aviron :
J’ai commencé l’aviron en 2002 à 14ans à l’AS Fontaine grâce aux initiations proposées par le CEA Grenoble. Je voulais initialement essayer le kayak, mais je me suis finalement rabattue sur l’aviron. J’ai très vite accroché à l’ambiance du club et les sensations sur le bateau. J’ai ensuite signé à l’Aviron Grenoblois en 2007.
Son parcours sportif :
Mon meilleur souvenir reste jusqu’à présent mon premier titre de championne de France en quatre de couple junior en 2006 (avec Sara Prochasson, Nadia Gully, et Aurélie Marillat). Déjà car c’était le premier ensuite c’était extraordinaire car inattendu. La cohésion du groupe sur le plan technique et relationnel formait un très bel équilibre. On avait beaucoup travaillé physiquement et on avait beaucoup de kilomètres ensemble mais pour un petit club comme l’AS Fontaine un titre c’était une image très lointaine ! On ne s’y attendait pas et c’est ce qui rend la victoire encore plus belle.
J’ai également gagné un titre en deux de couple sprint en 2008, c’était ma 1ère association avec Sabine Da Dalt, il y a eu beaucoup de travail technique et physique pour aller chercher ce titre, nous partions de loin. Puis il y a eu le dernier titre en 2013 en huit avec l’aviron Grenoblois, beaucoup d’investissements aussi du fait d’un emploi du temps très chargé.
En parallèle de l’aviron de rivière, je participe également à la saison d’aviron de mer depuis 2008. J’ai gagné en double avec Sabine Da Dalt, 2 titres de vice championne de france (2008-2011), 1 titre de championne de france (2010) et également un titre de vice championne du monde en 2010 à Istanbul. En 2008, c’était mes débuts en mer et je n’avais pas encore su adapter ma technique aux conditions très difficiles de mer (ce jour là le vent soufflait force 5-6), cela a été très dur, je dirais mon pire souvenir en mer tellement c’était dur! Mais on a quand même réussi à finir 2ème : on avait pris un trajectoire complètement différente des autres et c’est ce qui a payé.
Je crois que mon meilleur souvenir restera le titre de championne de France à Sète (2010) car nous avions fait un très belle course avec une très bonne trajectoire, les sensations étaient au top: la cohésion technique était parfaite, on a réussi à prendre beaucoup de surf, physiquement on s’était bien préparées…
Bien sur le titre de vice championne du monde était un très bon souvenir, mais comme ce n’est pas un titre c’est une satisfaction différente. Sur les autres championnats du monde, nous avons terminés 6ème à Bari (Italie) en 2011 après une très grosse erreur de trajectoire. C’était une grande déception car nous visions le titre. Et puis j’ai testé le solo cette année en Suède à Helsingborg pour une jolie 8ème place.
La belle année du huit grenoblois :Je pense que c’était l’année pour monter ce huit, car on n’a pas toujours l’occasion d’avoir un gros collectif motivé et de qualité pour monter un projet comme celui là. Mais la difficulté c’est qu’il faut savoir mixer des rameuses en équipe de France et des rameuses de club. Les entraînements doivent être quotidiens en 8+ le plus souvent possible, car il ne suffit pas d’avoir des individualités très fortes si elles ne savent pas ramer ensemble dans un 8+. C’est toute la difficulté de ce projet.
Cela n’a pas été facile car les contraintes sont multiples pour beaucoup d’entre-nous. Certaines travaillent déjà ou ont un emploi du temps chargé. Mais nous avons réussi à s’organiser au mieux pour sortir en huit le plus souvent possible et ainsi engranger un maximum de kilomètres ensemble. Pour ma part j’ai participé à la préparation depuis mai mais je n’ai pas été intégrée au bateau sur 2000m en juin, par contre j’étais dans le bateau pour les sprints en septembre. Je n’étais pas là aux championnats sur 2000m mais j’ai suivi toutes les étapes encore plus stressée que les filles qui courraient ! Pour la finale j’étais derrière ma TV (c’était retransmis sur Dailymotion) et c’était comme si j’étais dans le bateau ! J’avais vécu toute la préparation avec elles et c’était mon équipe aussi.
Pour les sprints de septembre, nous savions que nous avions une carte à jouer mais avec la pause de l’été il fallait retrouver nos marques, rien n’était gagné d’avance. On a du adapter notre façon de ramer à la distance, c’est à dire ramer à 45 coups par minute pendant 1min30 environ le tout avec une synchronisation parfaite. C’était au final une très belle expérience et les sensations dans un huit qui va vite sont vraiment atypiques.
Ses projets :
Cela fait 3 ans que je suis rentrée dans la vie active et que je tente de poursuivre tant bien que mal les saisons d’aviron. Il est sur que je ne peux plus m’entraîner toute l’année 8-9 fois par semaine mais j’essaie de maintenir un rythme de « croisière » (5 entraînements/semaine) pour rester présente au moment des compétitions. Maintenant mon objectif est différent, je suis là avant tout pour le plaisir et le petit plus ce sont les compétitions.
Le mot d’Alain Waché :Marion, a intégré le bateau lors du titre pour les championnats de France sprints. Dès le début de l’aventure pourtant elle a fait partie de l’équipage à part entière, mais…il y avait neuf filles et autant c’était important de ne pas être juste huit pour pouvoir s’entrainer régulierement, autant il a bien fallu faire un choix dans la constitution des équipes pour les deux championnats.
Toujours attentive aux autres et supportrice de l’équipage,c’est également l’experte en video qui a permis de constituer une petite videothèque de cette année exceptionnelle avec un montage de la finale des sprints comme si vous y étiez :