A la rencontre de… Emrah Cengiz (Pont-de-Claix Futsal)

A la rencontre de… Emrah Cengiz (Pont-de-Claix Futsal)

emrah cengizNouveau pivot du Pont-de-Claix Futsal, promu cette année en D2, le grand et costaud (1m92, 93kg) Emrah Cengiz nous parle de son riche parcours, de son année à la JOGA, de son poste très particulier et de ses objectifs pour cette saison qui s’annonce passionnante pour le club pontois. Interview.

Son parcours

J’ai arrêté le foot de compétition au profit des études. Je jouais par amour du sport mais mon goût du challenge n’était plus que scolaire et professionnel.

J’ai appris avec les meilleurs entraîneurs à l’USVO, Hiram Muñoz que je porte à jamais dans mon cœur qui m’a transmis des valeurs pures du football avec le respect de ses coéquipiers mais surtout de l’adversaire. J’ai aussi connu et eu la chance de pratiquer aux côtés de la génération aux pieds d’or de l’USVO.

J’ai par la suite fait mes armes avec le FC Echirolles en -15 national. J’ai eu l’occasion de signer au club de Galatasaray à l’âge de 17 ans, mais mes parents n’ont pas souhaité que je quitte la famille pour une vie de footballeur. J’ai joué par la suite à Noisy le Sec à l’âge de 20 ans au niveau CFA une demi saison puis j’ai rejoint le Red Star 93 à l’hiver pour être attaquant. Au bout d’un mois, blessé par un coéquipier à l’entraînement et concurrent en attaque j’ai perdu cette passion première du jeu et du collectif.

Mais partout où j’ai vécu sur la planète, le football a été mon principal moyen d’intégration et de rencontre avec des locaux (1ère division en République Dominicaine, en Bulgarie, aux USA) et c’est en Suède que j’ai réellement découvert le futsal grâce au coach russe Alexander Danilin qui m’a pris sous son aile et m’a fait connaître ce sport à un niveau compétition.

Le futsal est une discipline qui est dans les veines de mon quartier d’origine le Village Olympique, où nos anciens ont plusieurs fois remporté la coupe Nationale. Mais les circonstances (gymnase du quartier incendié et remplacé par une piscine) n’ont pas favorisé le bon developpement de cette discipline avec les règles et fonctionnements modernes. Et c’est quelques années auparavant que notre quartier s’est réveillé et a créé son association JOGA, au départ pour des simples demandes de créneaux auprès de la mairie puis de fil en aiguille en grimpant au fur et à mesure de niveaux que l’équipe et l’association s’est structurée. Évidemment moi je ne pratiquais avec eux que lors de mes congés à Grenoble.

Sa saison à JOGA

Mon intégration à JOGA s’est faite en début de saison 2015-2016 quand j’ai senti le besoin de revenir aux sources et proche à nouveau de ma famille. Mes parents se faisant âgés, j’ai eu besoin d’être plus proche d’eux ainsi que de mes amis. Mon amour de ce sport et ma proximité avec tous les clubs de la métropole (Pont de Claix, Picasso, Grinta, Mistral, Martinerois) m’ont vite fait évoluer au sein de mon équipe JOGA pour comprendre les multiples tactiques de déplacements et de placements, car à la moindre occasion où je n’avais pas entraînement j’étais appelé par mes amis des autres clubs pour aller les affronter dans leurs gymnases ou au soccer.

Une richesse énorme pour moi, on a d’excellents talents dans la région et je les remercie chaque jour de m’avoir partagé leur expertise. JOGA c’est la famille, on mange ensemble, on vit ensemble (presque), on sort ensemble, on se soutient, on se supporte et surtout on joue ensemble. C’est un régal de chaque instant.

J’étais venu pour jouer en équipe réserve histoire de reprendre mes repères, mais mon goût du surpassement ont vite pris le dessus et j’ai très rapidement souhaité me faire remarquer par le coach de l’équipe première. C’est réellement en seconde partie de saison que j’ai pu intégrer complètement l’équipe première et là où j’ai pu faire valoir mon jeu. Le coach Houcine Lahouar et le responsable technique Faycal Yadel ainsi que notre préparateur physique Jérôme Boujeat ont été de grands renforts pour moi. Je ne les remercierai jamais assez. Ce sont aussi eux qui m’ont montré la voie pour Pont De Claix. J’ai découvert le poste de pivot au futsal que je ne connaissais absolument pas. Mais quand on est avec les meilleurs c’est plus facile. Quand je m’intéresse à un sujet, j’aime le maîtriser parfaitement. Je ne suis certainement pas un fin technicien, mais je sais jouer avec mes armes.

Le poste de pivot

Le rôle de pivot est un rôle bien connu des équipes de futsal de haut niveau. Il y en a de très bons en France, et encore meilleurs dans les championnats étrangers. Déjà à mon arrivée en France en début de saison dernière Kassem (Hamidèche, président de Pont-de-Claix) et Sofien (Zarioh, coach de PDC) me montraient des vidéos de pivots en me disant que si je travaillais c’est ce poste qui me correspondrait le mieux avec mon gabarit. J’ai oublié de dire que ces deux là sont des amis d’enfance.

Le profil du pivot dépend complètement du besoin de l’équipe, ça peut être un petit de taille et assez vif mais plus souvent, comme dans mon cas, un joueur imposant qui posera des difficultés aux défenseurs adverses. C’est très souvent un joueur qui n’est pas super habile techniquement mais justement on lui demande surtout de perdre le moins de ballons possible pour pouvoir remiser ou se tourner et frapper fort à la cage. Étant proche des défenseurs il a forcément moins de temps pour armer sa frappe, sa puissance peut être un atout.

Le poste de pivot est ingrat car il faut une personne altruiste qui travaille d’abord pour les autres. Il faut donc être solide physiquement et mentalement, les coups peuvent jouer psychologiquement. C’est tout ce que je suis dans la vie, altruiste, solide mentalement, présent physiquement, avec une rapidité d’exécution sans crainte de me sacrifier quand il le faut pour les autres, un poste qui me correspond très bien.

Ses objectifs cette année

Personnellement, mes objectifs sont de donner le maximum chaque instant, que ce soit à l’entraînement ou en compétition. On me donne une confiance, je ne veux pas décevoir. Que ce soit mes anciens coéquipiers qui croient beaucoup en moi et plus encore mes nouveaux coéquipiers. Avec les joueurs incroyables que le président a fait signer je veux faire partie de cette belle équipe et jouer à ce niveau à mon âge est un merveilleux challenge. Je veux que mes coéquipiers aient confiance en moi. Je veux que les adversaires aient peur de moi, mon rêve ultime serait d’être repéré par la sélection turque pour réaliser le rêve de mon père. Après promis j’arrête…