A la rencontre de… Julia Chanourdie (escalade)
Avec deux titres (difficulté et combiné) et une médaille d’argent (bloc) Julia Chanourdie n’a pas fait le déplacement pour rien à Shangaï, où se déroulaient il y a quelques semaines les championnats du monde universitaires d’escalade. L’étudiante de 20 ans nous a accordé une interview où elle est revenue sur sa compétition mais aussi sur son parcours, sur la pratique de la discipline et sur ses prochains objectifs. Interview.
Julia, est-ce que tu peux déjà nous dire quelques mots sur ton parcours et tes principaux résultats ?
Je grimpe depuis que je marche, grâce à mes parents qui tenaient une salle d’escalade nommée « Freetone ». Je suis aujourd’hui licenciée dans le club de Chambéry Escalade depuis quelques années.
Mes principaux résultats :
– 6ème aux championnats du monde à Bercy en 2016
– 5ème à l’étape de la coupe du monde à Puurs (Belgique) en 2015, ma première finale
– 6ème sur les étapes de la coupe du monde à Imst (Autriche) et Xiamen (Chine : celle-ci une semaine après les mondes U), et 8ème sur l’étape à Arco (Italie) en 2016.
– 3 fois 3ème aux championnats du monde jeune 2013, 2014, et 2015.
– 2 fois vice-championne de France en 2015 et 2016.
Quel investissement représente l’escalade aujourd’hui pour toi et comment l’intègres-tu par rapport à tes études ?
Je m’entraîne environ 20-25 heures par semaine. Je me déplace beaucoup pour les compétitions mais surtout pendant la saison internationale. Sur la saison nationale, je suis obligée de les sélectionner, sinon je ne m’arrête jamais !
Je suis actuellement en première année STAPS à Chambéry, et je bénéficie d’un cursus aménagé, j’ai d’ailleurs décidé d’étaler ma première année sur deux ans, je suis donc sur ma deuxième première année.
Tu as été médaillée en difficulté et en bloc lors des mondiaux U. Peux-tu nous expliquer les nuances entre ces épreuves ?
En difficulté comme en bloc, l’objectif est d’aller le plus haut.
Le bloc : Cette discipline se pratique sur des structures d’escalade ne dépassant pas les 4 mètres de haut. Les grimpeurs y grimpent sans corde ni baudrier, et chutent sur des gros matelas de réception. En compétition, chaque bloc présenté possède un itinéraire de prises différent et inconnu aux grimpeurs. L’objectif est de réaliser les blocs proposés (en tenant la prise finale) avec le moins d’essais possible et en un temps donné. C’est en général une escalade très intense, aléatoire et technique, qui demande beaucoup de force, technique, souplesse, coordination.
La difficulté : Cette discipline de l’escalade est la plus ancienne. Elle se pratique sur un mur de 15 mètres de haut en moyenne, les grimpeurs sont équipés de baudriers et corde. L’objectif de la difficulté est d’aller au sommet de la voie proposée. Ici encore, les voies sont chaque fois uniques et inconnues des grimpeurs. C’est la discipline endurante de l’escalade.
J’adore ces disciplines autant l’une que l’autre, mais je suis plus spécialisée en difficulté pour le moment.
Quel était le niveau de ces mondiaux universitaires ? Est-ce que le « contrat » que tu t’étais fixé a été rempli ?
Sur ces championnats Universitaires, il n’y avait pas les meilleures mondiales dans ma discipline de prédilection, mais tout de même des filles qui tournent à l’international et qu’on retrouve sur les coupes du monde.
Je savais que je pouvais gagner la difficulté, c’était mon objectif. En bloc c’était très dur de savoir car je ne connaissais pas mon niveau par rapport aux autres. Il y avait d’ailleurs un niveau élevé : Fanny Gibert qui gagne a réalisé plusieurs finales et podiums en coupe du monde de bloc et Chloé Caulier de Belgique a elle aussi déjà fait une finale de coupe du monde de bloc. Je savais que je pouvais aller en finale, mais le résultat final, je n’en savais rien. Je suis vraiment très heureuse d’être devenir vice-championne du monde de bloc ! Pour le combiné, je ne cherchais pas à savoir où je me situais, j’ai pris la compétition étape par étape sans me poser de questions, et bien sur encore une belle médaille d’or qui m’a fait très plaisir !
Quel a été ton programme depuis et quels sont désormais tes prochains objectifs ?
Suite à ces championnats, j’ai enchaîné avec la coupe du monde de Xiamen en Chine une semaine après, et j’ai terminé 6ème. Maintenant, je continue de m’entraîner pour la dernière étape de la coupe du monde de la saison à Kranj en Slovénie à la fin du mois de novembre, et j’en ai aussi profité pour retourner grimper en falaise car j’adore ça !