A la rencontre de… Najib Tebaï (OC Eybens)

A la rencontre de… Najib Tebaï (OC Eybens)

najib tebaiMalgré une saison dernière à squatter le trio de tête, l’OC Eybens a manqué la montée en PHR, la « faute » à un « bonus-malus » pourtant positif (+1). Décryptage et ambitions avec Najib Tebai, l’atypique et attachant entraîneur local. 

Quel bilan fais-tu de la saison dernière? 

« Un excellent bilan. D’un point de vue de l’état d’esprit comme du sportif, on a fait une super saison. On termine deuxième avec la meilleure défense et seconde meilleure attaque. » 

Un système qui vous agace…

« Pour moi, ce système ne récompense pas les meilleures équipes. On termine quand même en positif (+1) avec, sur la saison, un seul carton rouge écopé après une main dans la surface de réparation! Ça fait déjà trois ans que je conteste le bonus-malus. Je comprends bien sûr qu’il faille combattre contre la violence mais j’opterais alors plus pour le système qu’on voit au rugby. »

C’est-à-dire?

« Que le joueur qui a une parole ou un geste déplacé récolte plusieurs mois de suspensions. Au moins, ça fera réfléchir certains avant de faire des choses s’ils ont envie de continuer à jouer au foot. Là, au final, la peine est quadruple selon moi entre la sanction du carton rouge lors du match, celle des matchs de suspensions, celle qui influe sur toute l’équipe et, enfin, celle qui est financière pour le club. Et je ne parle pas de la sanction d’un spectateur X qui cracherait sur un arbitre, ce qui pourrait nuire à un club auquel il n’a rien à voir… »

Vos joueurs n’ont-ils pas été écœurés?

« Bien sûr que si. Je n’ai rien à leur reprocher en plus. On a perdu seulement trois rencontres en un an! Mais, finalement, on a gardé 95% de nos joueurs tout en renforçant le groupe. C’est d’ailleurs un de ces joueurs, Faycal Abbas, qui a fait que je poursuive l’aventure. » 

Sinon, quelle aurait été votre situation cette saison?

« J’avais décidé, assez tôt dans la saison puisque c’était en février, d’arrêter les séniors pour repartir avec des jeunes joueurs. Je ne m’y retrouvais pas dans cette catégorie faîte de gué-guerre et de copinage. Surtout l’Excellence, où c’est vraiment le combat physique et l’intox qui priment sur le football. Puis, quand Faycal Abbas, qui jouait en D1 de futsal avec Échirolles Picasso a entendu ma décision, il m’a contacté pour me dire que si je restais il revenait au club… »

Avec « Fissoulette », d’autres anciens sont revenus au bercail…

« Oui, il y a Lahouel, Tatu, Pidoux ou encore Chamberlain. Avec leur expérience, ils vont apporter à l’équipe qui était très jeune puisque l’an dernier je jouais avec 12 ou 13 joueurs par matchs âgés de moins de 23 ans. S’ils sont de retour, c’est aussi parce qu’en dehors du terrain, ils sont exemplaires. »

La « surprise » Guillaume Bemenou (ancien gardien de but de Chambéry, FCE, GF38) va aussi jouer un rôle prépondérant…

« Quand il a signé, c’était le jackpot. Il est venu en guide et grand frère. A l’entraînement, il parle déjà beaucoup à ses défenseurs tout en ayant conscience qu’il ne peut pas leur demander ce qu’il demandait à des joueurs de CFA2 ou CFA. »

A l’inverse, le jeune (23 ans) Jérémy Domingues s’est engagé au GF38, une grosse perte? 

« C’est un super joueur et c’est une super opportunité pour lui de rejoindre Grenoble. Il a encore une énorme marge de progression et selon moi, s’il a sa chance, il mérite d’être vu à l’entraînement au moins, avec le groupe CFA. Mais, avant toute chose, à lui de s’imposer en DHR avec la réserve. »

Ce n’est pas le seul départ vers le plus gros club de l’agglomération…

« C’est simple, entre la catégorie U15 et la sénior, on a perdu neufs joueurs qui ont signé au GF38. Ca montre qu’à l’OC Eybens, il y a un travail de pré-formation et de formation qui est très bon. On a en plus de ça trois équipes qui jouent en Ligue! » 

L’OCE a toujours été reconnu pour son travail avec les jeunes, c’est avec eux que vous voulez retrouver la Ligue? 

« C’est sûr qu’on aimerait bien manger à notre propre gâteau. A l’époque, on est monté jusqu’en Honneur avec des mecs d’ici. Aujourd’hui, il suffit de regarder les joueurs du GF38 comme Ahouré ou ceux du FCE comme Chariglione, Benhmida, Besnard, Meyer ou encore Medoukali qui sont tous passés à Eybens. Je pense aussi à Frendo qui est à Chambéry ou Fernandez à Bourgoin. On a la tête sur les épaules et si on sait qu’un jeune peut jouer plus haut, on va le pousser et non chercher à le conserver. » 

En plus de l’OC Eybens, qui voyez-vous, cette saison, comme prétendants à la montée en PHR?

« Je pense déjà au FC2A qui a recruté intelligemment et qui a une bonne équipe de copains, puis je mettrais aussi Varez et Saint-Maurice l’Exil par rapport à la solidarité et la fraternité qu’il existe entre leurs joueurs. »

Ce qui n’est pas le cas dans le sud-Isère?

« Chez nous, il y a malheureusement beaucoup de malhonnêteté et de médisance. »

Un dernier mot sur la Coupe de France où vous affrontez, samedi, Domtac (HR)?

« La Coupe de France est une récompense, avant tout, pour les dirigeants bénévoles qui n’ont plus accueilli d’équipe de ce niveau depuis 4 ans. De notre côté, on ne va jouer ni un match de gala, ni le prendre comme une fête mais en donnant le maximum et à la fin, le meilleur gagnera. Ce qui est sûr, c’est que pour ce match comme depuis le début de saison d’ailleurs, mon groupe est concerné. »

Crédits photo : Ali Djebbas