Alex Monaca : « L’envie est là, mais… »

Alex Monaca : « L’envie est là, mais… »

monaca footstationS’il n’est plus à présenter dans le football isérois, Alexandre Monaca (ici entouré de Cédric de Footisère et Flav’ de RMG) a été, reste et sera toujours présenté comme un des meilleurs canonniers de notre football local (élu notamment meilleur buteur de la Ligue Rhône-Alpes avec Gières en 2011-2012 après 24 buts inscrits). Blessé depuis un an, celui qui reconnaît que « tout le monde vous appelle quand vous marquez des buts mais qu’on tombe vite, pour beaucoup, aux oubliettes lors d’une blessure » est actuellement en difficulté pour récupérer d’une rupture des ligaments du genou. L’occasion d’aller prendre de ses nouvelles et parler football, où Alex est un incollable. Entretien. 

Alex, l’Euro 2016 vient de se terminer. Comment l’as-tu vécu? 

« En tant que supporter de l’Italie, j’ai été agréablement surpris. Sur le papier, l’équipe ne laissait pas forcément présager du bon mais Antonio Conte a réussi à fédérer un vrai groupe sans star surtout offensivement. Après, l’élimination face à l’Allemagne se joue aux tirs au but donc c’est la loterie…J’ai aussi bien aimé sinon la résistance des petites équipes comme le Pays-de-Galle, l’Islande ou l’Irlande avec de bons joueurs pas forcément au premier plan. Le niveau général était assez homogène. » 

Et cette finale Portugal-France, deux pays qui comptent pour toi…

« C’est sûr que c’était spécial. Au Portugal, il y avait des joueurs que j’ai côtoyé comme partenaires (Vieirinha ou Hugo Almeida) ou adversaires comme Cristiano Ronaldo ou Miguel Veloso et Joao Moutinho. Cette équipe a été une belle surprise, très forte défensivement. En face, les Bleus, que j’apprécie aussi en tant que Français même si je suis supporter de la Squadra. Deschamps a trouvé l’équilibre nécessaire et on a senti le retour de l’attachement des Français pour leur équipe. Même si cette équipe a perdu, ses jeunes joueurs sont prometteurs et l’EDF pourrait réaliser une belle Coupe du Monde 2018. »

Supporter son pays de naissance ou son pays d’origine : le débat a fait rage en France durant l’Euro, quel est ton point de vue? 

Personnellement, j’ai un papa qui est un immigré italien et j’ai donc toujours baigné dans cette culture depuis tout petit. Pour moi, chaque personne doit supporter l’équipe ou la sélection qu’il souhaite. On habite à Grenoble mais on ne doit par exemple par forcer les gens à aimer le GF38. Il ne faut pas mettre les gens dans des cases. Par contre, je ne comprends pas les gens qui insultent l’équipe de France et moi je ne cracherai jamais dessus. »

Peux-tu nous rappeler ton histoire avec le Portugal? 

monaca portoJ’y ai vécu trois ans, c’était extraordinaire. J’avais alors 16 ans et demi quand j’ai eu, avec mon ami José Donoso, un contact là-bas pour faire un essai. On jouait ensemble à Echirolles, et avant ça à l’USVO. Au FC Porto, l’essai a été concluant et on a sauté le pas. A cette époque, les U17 venaient de remporter le championnat d’Europe. J’ai beaucoup appris là-bas, j’ai même participé à quelques entraînement avec l’équipe fanion de José Mourinho vainqueur de la Ligue des Champions en 2004. »

Le football, là-bas, c’est quelque chose…

« Honnêtement, la passion n’a rien à voir avec celle d’en France. Il y a trois quotidiens sportifs, on parle beaucoup des équipes équivalentes au niveau CFA et même des petites équipes de district. Ça respire le foot qui est d’ailleurs presque le seul sport, avec l’athlétisme loin derrière, que les Portugais suivent. C’est pourquoi malgré la défaite de la France en finale, j’étais heureux pour ce pays qui le mérite vraiment. »  

Pour revenir à toi, peux-tu revenir sur la blessure qui t’a forcée à faire une saison blanche…

« On jouait le 2e tour de Coupe de France, le 30 août dernier, quand j’ai senti craqué mon genou après un mauvais appuie. L’IRM a rapidement révélé une rupture complète du ligament croisé antérieur et d’une fissure de la corne postérieur du ménisque. C’était minimum 6 mois d’arrêt et lorsque j’ai fait des tests il y a quelques semaines, ça s’est mal passé et j’ai vu que je n’avais pas récupéré et que ma cuisse manque encore de muscle. »

Pourquoi, à l’époque, ce choix de rejoindre le CS Voreppe (promotion d’excellence)? 

« J’avais fini avec Seyssins alors que j’habitais, depuis le mois d’avril, sur Moirans où j’avais déménagé. Je voulais donc me rapprocher, géographiquement, d’où je vivais. A Voreppe, j’avais des amis d’enfance comme Romain Bordier et Christophe Policand (entraîneur-adjoint) qui m’ont convaincu de les rejoindre. J’avais plus l’habitude d’évoluer en Ligue mais à 31 ans et une belle petite carrière, je n’étais pas contre retourner en district et essayer de transmettre mon vécu aux plus jeunes. C’était aussi l’occasion de faire des déplacements moins longs et de profiter plus de ma femme et de mes filles (des jumelles âgées de 6 ans et demi). » 

As-tu pu tout de même suivre tes partenaires? 

« Pas tellement puisque j’ai pris du recul pour vraiment profiter et m’occuper de ma famille après des années à être absent au moins un jour du week-end. J’ai bien sûr suivi les résultats. »

Quel est ton avenir? 

« J’ai repris une licence à Voreppe mais je me laisse vraiment du temps. L’envie est toujours là mais pour l’instant, mon corps ne me permet pas de reprendre. Je ne suis pas malheureux pour autant car j’ai du temps pour ma famille. Si j’arrive à reprendre, mon objectif de compétiteur sera bien sûr de monter en Excellence avec mon club et de marquer le plus de buts possible. »

On te sait fidèle de Footisere.com, comment juges-tu la saison écoulée d’une manière générale? 

« C’est déjà dommage que le GF38 ne soit toujours pas en National. Les descentes de PHR ne sont pas bonnes non plus mais il faut espérer que les nouvelles générations haussent le niveau, surtout que désormais pas mal de clubs ont des outils de travail neufs pour bosser avec plus de sérénité. Quand on parle du football isérois, il faut aussi parler des bénévoles, qu’on oublie souvent au dépend des joueurs, car c’est vraiment grâce à eux que les clubs arrivent à vivre. »

Parmi les bonnes nouvelles, il y a le retour de l’USVO (sénior) avec pas mal d’amis d’enfances à toi…

>> Lire : Les Villageois sont de retour

« Je suis très heureux de voir ce club repartir et de voir qu’il dispose enfin d’un terrain magnifique. Pour la première année, les deux équipes séniors ont terminé championnes. Et, avec le travail de Faycal Ray et d’Abou Dieng, deux amis que je remercie du fond du cœur pour leur soutien, j’espère que ce club retrouvera ses lettres de noblesse.