Alexandre Tritta : « On a réalisé quelque chose d’historique »
L’équipe de France de handball est devenue, ce dimanche, championne du monde des moins de 21 ans. Un succès mondial historique puisqu’il s’agit du tout premier pour la France dans cette catégorie d’âge. Parmi les Français présents au Brésil Alexandre Tritta, joueur du Chambéry Savoie Handball, passé par Eybens puis Saint-Egrève lors qu’il était plus jeune. L’arrière droit revient pour Métro-Sports sur ce titre.
Alexandre, comment se sont passés ces derniers jours, depuis l’obtention du titre ?
Vu qu’on a quand même réalisé quelque chose de pas mal, d’historique, il y a eu quelques sollicitations de journalistes à gérer. On n’a malheureusement pas eu beaucoup de temps pour profiter du titre entre nous puisque chacun a dû rapidement retourner dans son club. On a quand même essayé de prendre un peu de temps pour fêter ça.
Tu enchaines tout de suite avec Chambéry ?
Non je vais quand même bénéficier d’une petite semaine avant de reprendre. Même dans cette phase de préparation d’avant-saison on ne peut pas se permettre de couper trop longtemps.
Avant de revenir sur ce championnat du monde, peux-tu nous rappeler en quelques mots ton parcours ?
J’ai commencé le handball à l’âge de 8-9 ans, au club d’Eybens, pour suivre quelques potes qui y jouaient déjà. Je suis ensuite parti jouer à Saint-Egrève avec les – 18 avant d’intégrer le Pôle Espoir puis le centre de formation de Chambéry avant de signer mon premier contrat pro il y a quelques mois pour deux ans avec le CSH.
Parallèlement depuis combien de temps es-tu sélectionné en équipe de France ?
Cela doit faire 4/5ans désormais. On peut dire que je suis bien installé mais c’est une remise en question permanente et il faut tout donner à chaque fois pour pouvoir y rester. Rien est acquis même si on connait les sélections depuis plusieurs années.
Avec quel objectifs vous rendiez-vous au Brésil où se disputaient ces mondiaux ?
On y allait très modestement. La France n’était pas un des favoris. Il faut savoir qu’hormis la France A c’est le tout premier titre de champion du monde obtenu. C’est vraiment quelque chose d’historique et on a tous ressenti ça comme quelque chose de grand d’être les premiers à le faire. Nous nous sommes donc rendus là-bas sans prétention, avec juste la volonté de prendre les matchs les uns après les autres et de voir où ça nous menait. On peut dire que cela nous a plutôt réussi.
Comment expliques-tu les difficultés rencontrées par la France chez les jeunes alors qu’elle domine en senior ?
Je pense que le joueur français éclos plus tardivement. La formation est plus longue. Dans d’autres nations il n’est pas rare que des jeunes joueurs atteignent très rapidement le haut niveau dans les championnats de leur pays.
Quelles sont les nations traditionnellement fortes chez les juniors ?
Généralement dans le top 4 on va retrouver systématiquement des Scandinaves (Suède, Danemark), l’Allemagne, qui est toujours une nation forte du handball, et un pays slave qui propose un jeu plus rude, plus physique, en général efficace dans cette catégorie.
Pas encore de nations émergentes au niveau mondial ?
Si justement on a eu une petite « surprise », avec des guillemets, cette année avec l’Egypte qui a terminé 4ème de la compétition. C’est une équipe vraiment très accrocheuse – on a pu s’en rendre compte lors de notre demie – qui a sorti la Suède un des favoris de la compétition. Et surtout qui joue avec ses armes à elle, qui sont différentes du jeu européen.
Comment s’est déroulée plus précisément votre compétition ?
On a eu un premier match très difficile face à l’Algérie. On est mené d’un but et on réussit à renverser la situation dans les 30 dernières secondes (Tritta se sacrifie d’ailleurs à ce moment là et se blesse en obtenant un pénalty, blessure qui l’handicapera pour le reste de la compétition, ndlr). A mes yeux le premier match d’une compétition est toujours le plus difficile, celui là l’a confirmé. Après on a réussi à maîtriser notre sujet (la France bat d’ailleurs assez facilement le Danemark en poule, ndlr). Après la Norvège en huitième et la Roumanie en quart, on dispute une demie très accrochée face à l’Égypte (32-30). En finale on retrouve le Danemark. On mène d’un bout à l’autre du match mais ils ne sont jamais très loin et nous ont fait douter jusqu’au bout.
Penses-tu que ce succès mondial va changer quelque chose à ton image au club ?
Non, cette victoire va faire jolie sur un CV, c’est une petite valorisation mais une fois le retour en club c’est oublié. Il faudra se donner à 200% tous les jours, comme avant. Ce n’est pas du tout le même contexte.
Quelle va être ton ambition justement cette année avec Chambéry ?
Sur un plan collectif un titre ! Au niveau du championnat on sait que cela va être compliqué vu la concurrence mais on tâchera du faire du mieux possible. On peut également viser une coupe et j’espère qu’on sera capable de faire un beau parcours au niveau européen, pourquoi pas un quart ou une demie, il y a la place. Sur un plan personnel je veux devenir plus régulier dans mes performances avant tout. C’est quelque chose qui s’apprend avec l’âge mais j’espère que cette année je franchirai un cap à ce niveau là.
Te verra-t-on lors des Masters de Grenoble les 15 & 16 août prochains ?
Oui je serai là avec Chambéry. C’est toujours particulier pour moi d’évoluer à « domicile », je vais revoir tout le monde, beaucoup de gens que j’ai pu côtoyer dans le monde du handball.
Chambéry est tenant du titre, c’est toujours important de gagner mais à ce stade de la préparation, alors qu’on n’a pas encore trop de hand dans les jambes, le résultat ne sera pas forcément très significatif. Il y aura certainement des petites choses à en tirer mais on ne pourra pas tirer de grandes conclusions.
Alexandre Tritta en bref :
Né le 09/12/1994
Arrière droit
Clubs successifs : Eybens, Saint-Egrève, Chambéry