Anthony Gandi (Président FSMD) : « Il y a tout à construire dans le futsal »
Anthony Gandi est président du Futsal Saône Mont D’or (FSMD), un club créé en 2005 et situé à 25 minutes de Lyon. Il a accepté de répondre à nos questions pour évoquer la saison sportive écoulée, faire le point sur les objectifs de l’an prochain et parler de l’aspect plus général de cette discipline.
Tout d’abord quel est votre bilan de l’année 2015-2016 ?
« C’est une très bonne année au niveau sportif. Les équipes seniors ont figuré dans le haut de tableau de leur classement respectif. L’équipe première a réalisé son meilleur parcours puisqu’elle a terminé deuxième du championnat d’Honneur qui est tout de même très exigeant. De son côté, l’équipe réserve a fini troisième et accédera l’an prochain au championnat d’Honneur Régional. Au total, nous avons cinq équipes seniors, et certaines sont plus orientées vers le loisir.»
Pour l’équipe première, vous visez donc la montée en Ligue 2 ?
« Oui, nous espérons réaliser cet objectif d’ici 2018. Mais l’an prochain, nous pourrons nous appuyer sur un effectif de qualité, certainement un des meilleurs. Je ne connais pas l’effectif des autres équipes donc c’est toujours un peu compliqué de se positionner dans ce type de championnat. Chaque année, c’est de la découverte, mais il faut être ambitieux. »
À quelle date reprenez-vous les championnats ?
« Nous reprenons début septembre normalement, mais la date exacte n’a pas encore été confirmée par les ligues. Le club reprendra à la fin du mois d’août. Les groupes seniors partiront en mise au vert le week-end du 27 et 28 août. Je n’ai pas encore déterminé la destination avec nos dirigeants, mais nous ne l’annoncerons pas aux joueurs pour garder la surprise. Cela fait partie de la vie du club et c’est notre petit rituel depuis 4-5 ans. »
Combien d’adhérents visez-vous pour la saison prochaine ?
« Il faut savoir que chaque année, le club gagne une vingtaine de nouveaux membres donc nous devrions être aux alentours des 200 adhérents la saison prochaine. Cette année, nous étions un petit peu plus de 170, de 5 et 50 ans. On devrait connaître une forte progression au niveau des catégories de jeunes. Chez les seniors, nous sommes saturés. À l’heure actuelle, malheureusement nous ne pouvons pas en accueillir plus pour des raisons de qualité d’entrainement. Notre croissance passe donc par les catégories de jeunes. »
Êtes-vous à la recherche de nouveaux éducateurs ?
« Oui, en effet, nous recherchons toujours de nouveaux dirigeants. Notre porte est grande ouverte pour venir nous donner un coup de main pour l’événementiel, l’organisation des matchs, et aussi sur la partie coaching. Il faut savoir que pour chaque équipe, nous avons deux éducateurs. Donc pour l’instant, nous sommes en place, même chose du côté de nos bénévoles. Mais plus nous avons de motivés, mieux c’est. »
Quelle est la proportion de filles dans votre club ?
« Elle est seulement de 5% car nous n’avons pas pu préserver l’équipe féminine. À l’heure actuelle, nous comptons une dizaine de filles réparties dans les catégories U11 et U13. »
Sur le long terme souhaitez-vous développer à nouveau une équipe féminine ?
« Non, pour l’instant ce n’est pas d’actualité. En tout cas, ce n’est pas la stratégie du club chez les seniors. Mais notre club est ouvert à la mixité. D’ailleurs, nous la faisons actuellement sans problème. »
Parlez-nous de vos infrastructures.
« Nous avons la chance d’avoir deux gymnases. Nous sommes plutôt très contents du gymnase Rosa Parks de Neuville-sur-Saône car il possède des tribunes plutôt récentes. Et le gymnase de Saint-Germain-au-Mont-d’Or est quant à lui en travaux. Nous n’y faisons que des entrainements. »
Sur quelles valeurs s’appuient votre club ?
« Les valeurs du FSMD tournent autour du respect des joueurs et de la convivialité. Nous organisons beaucoup d’événements pour la préserver : la mise au vert, le tournoi de Noël, de Poker, des apéritifs… L’objectif est de souder tout le monde et d’avoir une approche familiale. Nous avons la chance d’avoir de plus en plus de jeunes donc nous pouvons les incorporer dans la vie du club. Ils assistent aux matchs des seniors. Ces derniers viennent parfois les entraîner. Mais avec le haut niveau, ce n’est pas toujours évident à gérer. »
Vous organisez de nombreux stages tout au long de l’année ?
« Oui, ces événements ont d’abord pour vocation de faire découvrir notre discipline. Chaque année, nous en organisons entre deux et trois. Lors du stage de Noël par exemple, nous étions une quarantaine. Nous accueillons aussi les entreprises deux fois par an. »
Question budget, où en est le club actuellement ?
« Le club est sain. Nous avons deux salariés. Et chaque année, nous arrivons à finaliser un budget, notamment à travers ces différents événements qui en représentent 30%. Nous organisons aussi un tournoi avec 32 équipes, en extérieur l’été, ou en salle. Il faut savoir que n’avons pas de subventions communales. Le club s’appuie sur la disposition du gymnase, ce qui n’est déjà pas mal. Notre mairie paye 8 000€/ an pour la location du gymnase Rosa Parks, donc elle ne peut pas nous reverser plus. Le gymnase de Saint-Germain-au-Mont-d’Or est de son côté mis à notre disposition gratuitement. »
Quelles sont vos relations avec les autres clubs ?
« Dans l’ensemble cela se passe bien. Mais avec deux ou trois clubs c’est plutôt compliqué. Mais ça fait partie du jeu et de l’aspect concurrentiel. Dans le paysage du futsal, nous avons plutôt une image de club riche. Alors que ce n’est pas le cas. Au contraire, nous travaillons énormément pour boucler notre budget. On peut vite arriver à ce raccourci vis-à-vis de notre club, car en face il n’y a en a pas mal qui sont peu ou pas structurés. Mais notre argent ne tombe pas du ciel. Il provient de nos activités, et du travail de nos dirigeants. Aujourd’hui nous avons des commissions sur les sponsors et la communication. Nous sommes structurés comme un club à onze, donc forcément nous pouvons accueillir beaucoup de licenciés. »
Quel message aimeriez-vous faire passer aux jeunes qui hésitent à se lancer dans cette discipline ?
« Pour des petits, le futsal jusqu’à cinq ans est un outil pédagogique. C’est aussi un vrai sport pour progresser aussi dans le football car on va toucher plus le ballon. On demande une plus grosse technique de rapidité d’exécution. Les aspects tactiques sont eux aussi différents. Nous remarquons d’ailleurs une belle progression chez nos débutants. Pour les parents, c’est intéressant puisque nous sommes dans des conditions d’accueil qui sont optimales. Nous sommes dans une salle, et les enfants ne vont pas se faire la cheville car le sol est plat. Les parents qui souhaitent venir assister aux entrainements sont protégés du mauvais temps. »
Enfin, quelles comparaisons faites-vous avec le football ?
« Les clubs de foot à onze n’ont pas su saisir l’opportunité d’intégrer le futsal dans leur processus de formation. Donc ils l’ont laissé devenir une discipline à part entière avec ses propres compétitions et clubs. Aujourd’hui, ce qui est intéressant pour un jeune, c’est qu’on est aux prémices d’un sport dont on peut rapidement accéder à des niveaux sympas, et où on peut rapidement se faire plaisir. Je vois justement des jeunes qui accèdent à l’Equipe de France alors qu’ils n’auraient jamais pu y accéder en foot. En futsal, nous avons moins de pratiquants. J’ai un jeune qui a fait Clairefontaine, nous avons aussi deux recrues qui étaient au Brésil en championnat universitaire. Je connais très peu de joueurs de foot à onze qui peuvent vivre ces expériences. Il y a tout à faire dans le futsal à condition d’y croire et de se mettre à fond dedans. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes hésitent entre ces deux disciplines. Il faut savoir que dans le futsal il y a des opportunités qui ne seront pas forcément ouvertes dans le foot à onze. »
« Le foot à onze c’est plus bling-bling, mais il y a beaucoup moins de chances d’y arriver. C’est tout de suite l’envie et le rêve pour les joueurs de devenir millionnaires comme Ronaldo et Benzema. Quand on est un bon joueur de foot à onze on peut donc rapidement faire quelque chose d’intéressant dans le futsal. »