Après GF38 – Jura Sud (4-0) : Grenoble penche à droite
En signant son 7ème succès consécutif à domicile, le Grenoble Foot 38 continue de faire la course en tête du classement, en attendant l’officialisation de ses points de retrait et la mise à jour du calendrier – ses 7 premiers poursuivants comptant un ou deux matchs en retard. Une efficacité domestique qui ne doit pas masquer le manque de manière affiché face à Jura Sud. Pour atteindre le National, il faudra faire mieux.
Depuis le nul houleux concédé face à Villefranche (2-2), Selim Bengriba et ses partenaires ont enchaîné 7 victoires consécutives au Stade des Alpes, affichant l’improbable moyenne de 4 buts marqués par match quand dans le même temps seul Belfort parvenait à faire trembler les filets isérois. Des succès acquis en grande partie contre des mal-classés (les 3 derniers de l’actuel classement + Auxerre 14ème et Chasselay 12ème) et face à deux outsiders de ce championnat (Jura Sud et surtout Raon).
Une performance à donc déjà relativiser même si elle reste remarquable. Dans tous les cas, les Isérois respectent l’engagement pris début 2013 de tout gagner à la maison jusqu’à la fin de la saison. Nancy B, Montceau, Strasbourg et Mulhouse sont prévenus et l’impact psychologique de cette série sur les équipes qui se déplacent au Stade des Alpes n’est sans doute pas anodin.
Un acquis sur lequel il ne faudrait pourtant pas se reposer. On ne se fait d’ailleurs pas trop de soucis à ce sujet. A l’issue du match face à JSF, staff & joueurs étaient les premiers à reconnaître que leur prestation avait été un brin poussive.
Défensivement pas grand chose à redire même si les trois buts inscrits rapidement ont sans coupé les jambes et l’envie jurassienne et évité des situations de contre pour le reste du match. Grenoble, dans le sillage de son capitaine Bengriba magistral dans les duels ce jeudi, s’est montré solide. A part quelques relances pas suffisamment soignées, gardien et défenseurs ont fait leur taff et l’ont fait plutôt bien.
L’animation offensive fut en revanche plus laborieuse. Le 4-3-3 isérois n’a pas toujours été efficace depuis le début de la saison. Mais avec un côté gauche orphelin de Yahia-Bey et M’Baiam on peut se questionner sur son utilité. Le jeu a ainsi complètement penché à droite – même la montée d’un cran de Farès Hachi au début du second acte (pas une mauvaise idée en soi vu les qualités offensives du bonhomme d’ailleurs) n’a que peu changé la donne.
Il se trouve que Fayçal Lebbihi, à l’exception de deux ou trois mauvais choix excusables, a fait un excellent match, martyrisant le défenseur gauche jurassien toute la partie, sans jamais rechigner à ses tâches défensives. Une prestation qui aurait bien mérité un but mais Lebbihi, le seul véritable ailier de l’effectif alpin, se « contentera » de deux passes décisives.
Reste que ce jeu stéréotypé n’a pas permis d’étirer la défense des visiteurs et que finalement Descamps n’a jamais pu être trouvé en position favorable, son but résultant d’un enchaînement très favorable.
Quand il n’était pas déserté, le côté gauche a été le plus souvent occupé par un Hugo Cianci sur une jambe, qu’il aurait peut être été plus judicieux de laisser au repos mais qui était apparemment indispensable en l’absence d’Ayari suspendu. Mais le milieu, dans un rôle d’électron libre, a le plus souvent joué dans l’axe, d’où un déséquilibre flagrant (compensé par quelques montées d’Hachi)…et pas grand chose à se mettre sous la dent jusqu’à l’ouverture du score.
Heureusement Grenoble a appris à être efficace. Notamment sur les coups de pieds arrêtés ce qui est est une très grosse et très profitable nouveauté. Sur toute la saison dernière, aucun but n’avait été inscrit en championnat sur corner. Là, on reste sur trois matchs consécutifs où les Isérois ont marqué suite à un coup de pied de coin (Deletraz contre Raon, Baudet à Sochaux et donc Bengriba). Le travail effectué à l’entraînement dans ce domaine paye.
Et à la limite si Grenoble parvient à se faciliter la tâche à chaque fois grâce à des frappes de 35m ou des buts sur coup de pied arrêtés, tant mieux ! Une montée en National vaut bien une petite carence en spectacle. Mais dans des matchs plus compliqués – on pense notamment aux réceptions de Mulhouse et Strasbourg – que le GF se rappelle qu’il est capable de produire un beau et varié football offensif (on a d’ailleurs vu quelques belles séquences en seconde période, quand les espaces se sont libérés, impliquant notamment Fernandez) et d’ajouter la manière à son efficacité. Personne ne s’en plaindra.
Crédit photo : Alain Thiriet
28 points d’ici la fin
Le sprint final est en tout cas lancé et les objectifs clairement affichés : 6 victoires et 2 nuls d’ici la fin de saison pour espérer monter (ce qui amènerait le club à 97 points auxquels il faudra retirer les points de retrait infligés).
Le classement et les autres résultats de la journée
Le résumé vidéo
Les réactions d’après-match