Baptiste Amar : « Une énorme déception »

Réaction de Baptiste Amar, capitaine des Brûleurs de Loups, qui a effectué son dernier match sous le maillot grenoblois  et revient avec beaucoup d’émotion sur ses années passées à Grenoble.

« C’est dur, de quoi tu te rappelles, quels sont les sentiments sur ta carrière passée ici, les années passées ici à Grenoble ? Qu’est-ce que tu en retires ?

De tout. Des hauts et des bas. De très belles choses. Mais des soirées difficiles aussi.

Cette fin, ce n’est certainement pas celle à laquelle tu t’attendais ? Elle ne t’apporte pas ce que tu voulais. On a senti ta déception, notamment à la fin …

C’est difficile de choisir vraiment sa fin. En tout cas de l’avoir forcément au bon moment avec un succès au bout. On essaie toujours de donner le maximum pour que tourne bien, mais à des moments, ce n’est pas le cas, ça ne finit pas bien et forcément il y a une énorme déception ce soir.

Malgré tout, vous faites une série où vous allez jusqu’au bout, sur ce match vous faites tout ce qui est possible de faire, les prolongations, les tirs aux buts, on vit aussi des moments de sport pour vivre ces émotions, ce sont des émotions fortes ?

C’est une énorme déception. La déception est d’autant plus forte que ce groupe, et j’y crois encore aujourd’hui, avait un potentiel. Et très franchement, je prends ma part de responsabilité en tant que capitaine, on a été incapables tout le long de l’année d’avoir un minimum, je ne dirais pas de « cohésion », mais de régularité. On s’entendait bien, il n’y avait pas de problèmes en interne. On l’a répété toute l’année, mais c’était la vérité. A un moment donné, on n’a pas réussi à transférer ça sur la glace. Et ça en a été désarmant par moment. C’est pour ça que la déception est à la hauteur du potentiel qu’on avait décelé. C’est ce qui est vraiment très très décevant ce soir. En début d’année j’y croyais vraiment, qu’il y avait un coup à jouer cette année. On n’a pas été capables de le faire. De ce côté-là, c’est un gros échec.

Bon, on retient, champion de France, vainqueur de la Coupe de France, vainqueur d’à peu près tout ce qui traîne dans le hockey français et international, c’est ça qu’on retient ce soir avant tout. Cette décision de mettre un terme à ta carrière, on en avait entendu parler peut-être l’année dernière, l’année d’avant, quand est-ce que c’est venu ? Est-ce ce sont les résultats de Grenoble, est-ce que c’est autre chose ?

Non, c’est la frustration de blessures accumulées. Ce soir encore, je me fais mal à l’adducteur, je joue sur une jambe pendant 50 minutes. Et à un moment donné, le plaisir est de plus en plus dur à aller chercher. Depuis que je suis rentré à Grenoble, que je me suis blessé à la cheville, derrière ça a été très très dur de revenir. J’ai trop peu joué à 100% pour que la frustration ne prenne pas le dessus au bout d’un moment.

Est-ce que tu as maintenant quelques projets ? On sait que tu fais partie des hockeyeurs qui peuvent parfaitement embrayer sur un métier très intéressant, ce n’est pas le cas de tous, c’est ton cas, est-ce que l’appel du hockey sera plus fort, pas forcément très loin d’ici ?

En tout cas, je suis en pleine réflexion sur beaucoup de choses. Je ne pense pas que je resterai impliqué professionnellement parlant dans le hockey sur glace. Par contre évidemment que ce sport qui a été une passion et une grosse grosse partie de ma vie depuis trente et quelques années, je veux forcément essayer de trouver un moyen de rester impliqué. Je n’en sais rien, que ce soit au niveau d’un club, d’une fédération, de jeunes, je n’en sais absolument rien. Dans un premier temps je vais déjà essayer de réussir ma reconversion, mais par la suite, j’ai le souhait fort d’arriver à rester impliqué, et arriver à donner ce que je peux donner.

Un mot pour les supporters de Grenoble qui t’ont toujours soutenu, quelque soit les résultats de l’équipe ? On se rappelle qu’ils sont depuis des années derrière toi. La nouvelle de ton retrait a été tristement commentée partout, que ce soit chez les supporters là depuis 10 ans, ou chez les plus jeunes, un mot pour ton public ?

C’est vrai qu’on a un groupe de supporters extrêmement fidèle, qui nous a toujours soutenu. Je l’ai déjà répété par le passé, mais je me rappelle, l’un des moments forts a été un match à Anglet un 23 décembre, à l’autre bout de la France, et il y avait encore une bonne dizaine de supporters qui étaient là, qui étaient venus nous supporter. A Grenoble on a la chance d’avoir un très très bon groupe de supporters qui nous soutient réellement. Il y a eu des moments difficiles mais je les ai toujours senti derrière nous. J’ai essayé d’en profiter un petit peu à la fin du match, mais c’est comme ça. »