Basket – Cyrielle Recoura : « Je suis et je resterai voironnaise de cœur »
Voilà un nom qui parlera aux suiveurs du basket isérois, et pas que sur une génération. Les Recoura ont usé sur leurs semelles sur les parquets doménois, martinérois, grenoblois, voironnais… jusqu’à la « petite » dernière Cyrielle, formée au Versoud puis à Voiron, qui est partie découvrir d’autres horizons après le dépôt de bilan de l’Étoile. Un parcours qui l’a mené outre-Atlantique, à Limoges mais aussi sur la voie de l’écriture ! On vous dit tout dans l’interview ci-dessous.
Cyrielle, peux-tu tout d’abord nous donner un petit aperçu de ton parcours ?
J’ai commencé le basket à onze ans, dans le club du Versoud. Mais j’avais déjà un ballon dans les mains depuis toute petite, puisque mon papa (Alain Recoura) a joué longtemps au GBI, en Nationale 1. Toute ma famille paternelle jouait au basket, j’ai hérité du virus ! Ensuite, je suis passée par le Pôle Espoirs de Voiron, avant de jouer pendant huit ans à l’Étoile de Voiron, au poste d’arrière. C’est là que j’ai décroché mes premiers titres, dont notamment la coupe de France Cadettes à Bercy en 2006, un souvenir exceptionnel ! J’ai aussi connu mes premières années professionnelles, en Ligue 2, avec comme cadeau de départ une superbe qualification au Final 4. Le dépôt de bilan du club en 2012 a coïncidé avec mon départ à Toronto pour mes études, où j’ai joué dans le championnat universitaire canadien pendant un an. À mon retour en France, j’ai signé au club du Limoges ABC, dans lequel je joue depuis maintenant trois ans.
Qu’est-ce que tu retiens de ton expérience à Toronto ?
C’était une aventure extraordinaire ! J’ai adoré cette année à l’étranger : découvrir une nouvelle culture, rencontrer des gens de tous horizons, vivre dans une ville aussi animée que Toronto et voyager sans arrêt… On a une chance folle de pouvoir voyager aussi facilement grâce à nos études, aujourd’hui. Du point de vue basket, le jeu canadien est très différent : plus physique mais moins technique et tactique, cela m’a forcé à m’endurcir. D’ailleurs, en retrouvant le championnat français, j’avais une légère tendance à faire beaucoup de fautes !
A ton retour, tu t’engages donc pour Limoges…
Mes trois années à Limoges ont été riches en apprentissages : la charge d’entrainement était plus importante que ce que j’avais connu auparavant, l’exigence plus élevée et la vie d’équipe pas toujours aussi rose qu’elle l’avait été à Voiron… Mais je me suis retrouvée dans cette éthique de travail et d’abnégation ; toutes ces expériences m’ont permis d’évoluer en tant que joueuse et que personne. Cette année, je suis devenue capitaine, ce qui m’a poussé à m’affirmer un peu plus et à apprendre à dire les choses, même quand elles ne font pas plaisir à entendre…
Comment situes-tu l’équipe et l’engouement autour d’elle à côté de l’homologue masculine, pas trop difficile d’exister ?
On profite largement de l’engouement généré par le CSP, bien plus qu’on en pâtit ! Limoges vit et vibre pour le basket. Notre salle est pleine à chaque match (900 supporters), contrairement à bon nombre de salles de Ligue 2 dont les tribunes sont désespérément vides. On bénéficie d’une très bonne couverture médiatique sur la région : les Limougeauds suivent les résultats dans la presse et n’hésitent pas à nous interpeller dans la rue pour nous féliciter !
Ton départ a été annoncé il y a quelques jours. Qu’est ce qui l’a motivé ?
C’est difficile à expliquer, mais quand on a vécu une superbe expérience à l’autre bout du monde, il est ensuite compliqué de rester en place très longtemps… L’envie de repartir à l’étranger me titillait depuis un long moment donc j’ai décidé de mettre un terme à mon expérience limougeaude pour tenter un nouveau challenge !
Tu as des pistes ou envies concrètes ?
Les recherches sont en cours, avec une petite préférence quand même pour l’Italie !
Est-ce que tu suis toujours un peu les résultats de Voiron et est-ce possible de te voir refouler les parquets isérois un jour ?
Bien sûr, je m’intéresse toujours à leurs résultats ! Je suis et je resterai voironnaise de cœur, j’ai passé des années inoubliables là-bas et je rentre tous les étés pour revoir ma famille et mes amis. Je parviens même à assister à un ou deux matchs du PVBC par an, suivant les caprices de nos calendriers. Pour l’instant, je ne me vois pas revenir à Voiron, le vent me pousse vers d’autres horizons… On verra bien ce que le futur nous réserve !
Ta vie de basketteuse est bien remplie… Pourtant tu as une deuxième vie à côté, peux-tu nous en dire plus ?
Ma deuxième passion, en parallèle du basket, c’est l’écriture ! Je dévore des tonnes de bouquins depuis mon enfance et un jour, cet amour pour la lecture s’est transformé en désir d’écriture. J’ai commencé à griffonner sur des feuilles de papier à l’âge de 18 ans, puis ces esquisses sont devenues un roman intitulé Le Carrousel, que j’ai publié en autoédition il y a tout juste un an. Coup de pouce du destin, je viens de recevoir le prix Coup de Cœur des Lectrices de Femme Actuelle, grâce auquel mon roman va être réédité par les éditions Nouveaux Auteurs. La sortie nationale est prévue pour début juillet, j’ai hâte de vivre cette nouvelle aventure !