Benjamin Thiéry (FCG) : « Un club à sauver »
Après avoir inscrit son premier essai sous le maillot Rouge et bleu, l’arrière polyvalent Benjamin Thiéry revient sur la fin de saison chaotique du FC Grenoble et sur les ambitions déçues de l’équipe…
A tête reposée après le match de la semaine dernière : à l’image de l’équipe, ta seconde mi-temps a été bien plus bonne que ta première…
Oui, on se regardait un peu les pieds on ne savait pas trop, on était sous pression… En première mi-temps on a beaucoup hésité et puis en hésitant on a mal fait. En deuxième mi-temps, on s’est moins posé de questions, on y est tous allés à fond, à 100%. On n’a pas forcément fait les meilleurs choix, mais en y allant à 100% ça devient des choses intéressantes. C’est une chose sur laquelle on peut s’appuyer, maintenant ce weekend il ne faut pas non plus faire tout et n’importe quoi, il faut rester cohérents dans nos choix, de ne pas relancer n’importe quand, de ne pas mettre du « hourra rugby ». C’est un match important, il faut le construire, construire notre victoire. On sait que ça va être dur, parce qu’il y a du lourd en face. On va essayer de bien s’appuyer sur cette deuxième mi-temps, qui nous a fait du bien quand même. Parce qu’on voit qu’on a une occasion franche d’essai pour revenir, on avait 10 points de retard et c’est vrai que si ça passe on est à 3 points d’eux… On a su relever la tête, on a su les mettre un petit peu en difficulté ce qui n’est pas rien, surtout quand il s’agit de Montpellier.
Sur cette fin de match, on a un peu retrouvé le FCG qu’on avait perdu depuis Biarritz…
Oui, on s’est remis la tête à l’endroit. Ce n’était pas évident parce qu’après Biarritz, au fond, on avait l’ambition de jouer les phases finales, d’être dans les six premiers et puis il y a eu une petite descente, une méforme du groupe. Et puis on a compris qu’on ne pouvait plus jouer cette Coupe d’Europe, il a fallu le digérer et se remettre la tête dans le droit chemin. En plus, c’est une période un peu compliquée avec les mutations, les transferts et tout ça… il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu, ce sont des détails et c’est vrai qu’on est des grands garçons aussi, et qu’on se doit d’être professionnels, mais bon c’était pas évident. Tout nous a un peu chamboulés. Je ne trouve pas d’excuse, parce qu’on n’en a pas… Le seul point noir c’est qu’on va avoir des regrets, c’est sûr, quand on voit là où on était il n’y a pas si longtemps.
Est-ce que finalement l’équipe n’a pas besoin d’être sous pression pour sortir ses meilleures prestations ?
Je ne suis pas sûr qu’on s’était déplacés à Toulon avec beaucoup de pression, au Racing non plus… C’est le passé, mais je ne pense pas qu’on ait eu besoin de ça. Par contre, on en aurait plus eu besoin ces dernières semaines, on se laissait un peu aller sur les résultats, ce n’était pas terrible, et le contenu non plus, on ne se faisait pas plaisir, c’était compliqué. Et puis maintenant il y a cette relégation qui trône un peu dans nos têtes et ça fait réfléchir. On a repris la pression et c’est vrai qu’on s’est sortis un peu les doigts. Au moins ce weekend il faut aller chercher ça. Et pour y arriver on connaît les ingrédients à mettre, c’est dur, il faut se faire mal, mais au moins on sait que ça marche.
La réception de Bayonne va sûrement être très différente de celle de Montpellier dans le contenu. A quoi est-ce que tu t’attends au niveau du jeu ?
On va essayer de mettre notre jeu en place, même si on sait que Bayonne est en place défensivement. C’est sûr que ça va être compliqué de passer leur défense, mais ça va se jouer sur des détails. On ne sait jamais à l’avance comment ça va se passer, mais en tout cas il va falloir répondre présent dès la première mi-temps et surtout pendant 80 minutes, parce que ça peut se jouer à pas grand-chose. Et surtout ne rien regretter, pas comme le weekend dernier, où on a regretté de ne pas être rentrés plus tôt dans le match.
Après Bayonne, votre dernier match sera le déplacement à Toulouse, qui n’est toujours pas qualifié pour les phases finales. Ce sera quasiment mission impossible de ramener même un point de là-bas ?
Rien n’est impossible, cette année on l’a démontré. Après… J’ai du mal à me projeter sur Toulouse, c’est loin ce match, c’est beaucoup trop loin. On est vraiment concentrés sur le match qui vient et après on verra bien. Si il faut encore aller chercher des points là-bas, on ira. Mais avant ça, on va tout donner samedi pour vite évacuer cette pression, digérer cette saison et puis faire le point et se servir de ça pour la suite. Mais il y a un club à sauver avant tout et ce n’est pas fait et il va falloir se battre.
Tu es plutôt arrière de formation, est-ce que ce n’est pas un peu frustrant parfois de jouer à un autre poste, où tu as peut-être moins de repères ?
Oui, arrière et 10, quand j’étais plus jeune. Mais je ne me pose pas la question. Quand on est sur le terrain on est content, et il y en a qui ne jouent pas donc par rapport à eux je me dois de ne rien dire et de surtout pas faire de réflexion ou de commentaire !
Crédits photo : FCG