Bilan #2 GF38 : Toujours plus de déception
Pour la quatrième saison consécutive, le GF38 n’a pas réussi à monter à l’échelon supérieur. Deuxième de son groupe de CFA derrière La Duchère, Grenoble continue de décevoir. Ce nouvel échec, le quatrième déjà, n’est toujours pas celui de trop mais il commence à faire beaucoup pour un club de l’envergure du GF.
Tout partait pourtant bien. Le recrutement semble, de prime abord, cohérent avec en plus l’arrivée de Jean-Louis Garcia, coach expérimenté bien que peu habitué aux joutes de CFA depuis son passage à Toulon il y a plus de dix ans. Logiquement, Farès Hachi et Fabien Tchenkoua, entre autre, ont quitté le GF mais le recrutement estival est très vite mis en place avec des arrivées qui, sur le papier, sont plus qu’intéressantes. Bruce Abdoulaye, Damien Tibéri et Ali M’Madi ont déjà connu le niveau professionnel et les arrivées de Vincent Labissière et Florian David amènent un vent de fraicheur à l’effectif. Sur le papier, le GF 38 a tout pour réussir cette saison. La base défensive, l’un des gros points forts du club, est même conservée avec Jimmy Giraudon et Selim Bengriba. Que peut-il alors arriver à Grenoble ?
En termes de résultat, le début de saison est vraiment encourageant même si les trois premiers matchs à l’extérieur sont compliqués (les suites du syndrome de la saison précédente), le GF 38 trouve vite un rythme de croisière impressionnant : 11 victoires en 15 matchs, une seule défaite et pas le moindre point lâché à domicile. Que s’est-il passé alors pour que Grenoble puisse s’effondrer à ce point ?
Les réponses sont à trouver, en partie du moins, lors des mois de Février et Mars. Et notamment au soir d’un 13 février, pourtant soir de victoire. Après ce match, remporté 2 – 0, le GF 38 ne gagnera plus qu’un seul de ses ONZE derniers matchs par deux buts d’écart. Il ne marquera d’ailleurs que 7 buts et en encaissera 8. Face à Sarre-Union le 13 février, le GF 38 a montré pour la dernière fois un visage de patron. Hugo Cianci ouvrait le score sur un coup de pied arrêté, Florian David l’aggravait. Peut-être deux des joueurs qui auront le moins à se reprocher sur cette fin de saison. Parce qu’après tout s’est déréglé.
Les Grenoblois n’ont jamais semblé mettre suffisamment d’engagement et d’impact physique dans un championnat rugueux qui demande parfois de la roublardise. On pense à des fautes qui auraient pu être commises lors des matchs contre La Duchère et l’OL B qui auraient pu éviter d’encaisser deux buts si importants. On pense à une efficacité qui a manqué. Nassim Akrour, cet immense monsieur du football grenoblois, a craqué en fin de saison, n’inscrivant qu’un but sur les treize derniers matchs.
Les problèmes sont nombreux. Les solutions apportées par Jean-Louis Garcia pas suffisantes. L’entraîneur du GF aura pourtant multiplié les entraînements face au but pour que ses joueurs retrouvent la confiance. Sans succès. Après coup, la question se pose forcément : un turn-over plus conséquent aurait-il pu changer les choses ? Pas forcément mais au vu du manque de jus dont on fait preuve les joueurs, on peut se le demander. Un Valentin Focki, certes rarement décisif mais toujours en jambes lors de ses rentrées, aurait-il pu apporter plus ? Les plus jeunes comme Ahouré, Coulibaly n’auraient-ils pas pu avoir un autre rôle à jouer que ceux de troisièmes couteaux ? Il est impossible de nier que cette non-montée est un revers pour l’entraîneur grenoblois. Affirmer cependant qu’il n’avait plus la tête au club est beaucoup plus cruel : les difficultés du GF existaient avant l’existence de la rumeur troyenne.
Mais si l’échec du GF lui incombe en partie, autant qu’elle incombe à la direction (Lire : l’échec de Max Marty), les joueurs ont eux aussi leur part de responsabilité. Il a manqué un esprit de combativité certain au cours de matchs compliqués, une véritable volonté de se battre pour un club, un public qui a beaucoup donné. Seuls deux joueurs se sont présentés face aux supporters grenoblois après le nul contre Montceau qui a condamné les espoirs du club. Sur le terrain, il a manqué de vrais guerriers, des joueurs capables de donner absolument tout. Et puis il y a eu ce recrutement raté. Ces joueurs qui n’ont pas été à la hauteur de ce que l’on attendait d’eux. Offensivement, Ali M’Madi et Damien Tibéri n’ont pas su faire les différences, eux qui viennent du monde pro. Au milieu, le retour de Hamadi Ayari a fait beaucoup de bien en octobre mais derrière un Fred Thomas, capitaine, a semblé subir le poids de l’âge. On a senti une vraie coupure entre le milieu et l’attaque avec une difficulté à se trouver entre les lignes. Trop souvent obligé d’allonger, le GF a beaucoup déjoué en fin de saison. Et quand il a fallu gagner à la hargne, à l’expérience, il n’y a eu personne pour répondre présent.
Cette saison du GF sera celle de la frustration. La frustration de passer une cinquième année en CFA. La frustration de voir que finalement chaque année ressemble à la précédente et qu’il est bien difficile de monter en National. La frustration de se dire que, peut-être, finalement, le GF a bien sa place dans un championnat où il a échoué pour la quatrième saison consécutive. La frustration de voir, encore, ses meilleurs joueurs être convoités et partir. La frustration aussi de voir que ce groupe de joueurs et l’entraîneur n’évolueront plus ensemble la saison prochaine. De chics types qui auront craqué sous la pression. Rendez-vous dans un an, avec, on l’espère, un tout autre scénario. En attendant, bon vent à ceux qui partiront.