Brice Maubleu : « La montée est tellement attendue depuis trois ans »
« Le foot est cruel » prévient Max Marty cette semaine. Manière pour le manager grenoblois de rappeler que « tant que la fin du match n’est pas sifflée, tout peut se passer. »
À deux journée de la fin, les Isérois sont en position plus que favorable avec six points d’avance sur Le Puy Foot 43 qui avait outrageusement dominé le groupe C de CFA. Avant que Grenoble n’enchaîne neuf victoires d’affilé pendant que les Ponots commençaient à se prendre les pieds dans le tapis. À quelques heures du match qui peut aisément être qualifié de « plus important de l’histoire du GF depuis cinq ans », le portier Brice Maubleu, au GF38 depuis ses 14 ans, qui a connu deux échecs pour la montée, reconnaît que si sa bande est aussi bien placée cette année pour enfin conjurer le sort, c’est parce que « certaines choses ont changé par rapport aux deux années précédentes. »
Comment tu vis cette saison qui pourrait voir le GF38 monter en National après les nombreuses galères que le club a connues ?
Je me sens très bien cette saison et donc je la vis bien. On est en position très favorable pour accéder au National. On est là grâce à notre superbe deuxième partie de championnat. La montée est tellement attendue depuis trois ans…Quand je suis revenu à Grenoble en 2014, j’espérais monter la première année. Alors forcément, je suis impatient qu’on puisse enfin le faire. Même si tout n’est pas joué. Depuis décembre, on ne fait que gagner. Mais cette saison, on a connu des temps faibles. Comme en novembre où on enchaînait les nuls et deux défaites. Mais il ne fallait pas non plus paniquer parce qu’il restait les ¾ de la saison à disputer. On s’est dit les choses. C’est aussi ça qui fait avancer ce groupe.
Raphaël Gherardi a récemment déclaré que si vous ne montiez pas, ce serait « une faute professionnelle », manière de dire que vous êtes idéalement placés, qu’est ce qui a changé cette saison par rapport aux dernières années ?
Pour moi, par rapport à la saison dernière, on a un effectif plus garni. L’année dernière, on était 16. Cette année, on a toujours tourné à une vingtaine de joueurs. Ça permet une meilleure rotation. En plus, je trouve que le niveau est plus homogène. Ce qui fait qu’on peut remplacer les joueurs, mais le niveau sur le terrain reste le même. Du coup, tout le monde est impliqué, la concurrence a forcé chacun à donner le meilleur de soi-même.
Dans le groupe, beaucoup de joueurs ont déjà évolué au niveau pro. Donc forcément, tu es ambitieux. Tu n’as pas trop envie de rester en CFA. Tu espères aussi retrouver, pourquoi pas, un jour le niveau professionnel. C’est une source de motivation supplémentaire.
Ce qui a changé, c’est aussi notre manière de jouer. On a un jeu moins direct que l’année dernière. On a vraiment un jeu de possession avec un coach qui nous force à presser haut pour récupérer le plus vite possible le ballon. Ce style me fait penser à celui de Olivier Saragaglia. Il faut féliciter Olivier Guégan pour sa gestion d’effectif. Parce que ce n’est pas évident de dire à quelqu’un qui a jouer en Ligue 1 ou Ligue 2 d’aller s’asseoir sur le banc en CFA, même pour un seul match.
Et toi personnellement, qu’est-ce que tu as amélioré dans ton jeu pendant ces trois années ?
À Tours, ça ne s’est pas passé comme je le voulais. J’aurais aimé jouer plus. Mais j’ai quand même progressé. Je suis revenu à Grenoble pour le projet. Qui allait aussi me faire progresser. Ce que j’ai le plus amélioré, c’est mon jeu au pied. On est une équipe dominatrice, donc forcément, le gardien est sollicité autrement. Arnaud Genty (l’entraîneur des gardiens) comptabilise le nombre de ballons que je touche au pied par match, ce qui représente les ¾ de mes touches, c’est-à-dire 30/35 par matches. Et le constat, c’est que j’en perds moins depuis deux ans. C’est un avantage de progresser dans ce secteur quand votre coach considère le gardien comme le premier relanceur.
Comment toi en tant qu’historique et en tant que gardien tu prépares cette rencontre ?
Ma préparation n’est pas différente des autres matches. Sur les trois années de CFA que je viens de vivre, j’ai appris que tous les matches étaient importants. En plus, je suis serein. Tout se passe bien en ce moment entre la charnière et moi. On a mis un peu de temps pour trouver les bons automatismes notamment parce que j’étais le seul joueur qui était là la saison passée (Éric Vandenabeele et Maxime Spano Rahou sont arrivés cette saison). On est très solide en défense. Tout le monde se connaît bien sur le terrain. Samedi, il faudra faire attention aux coups de pied arrêtés, notre point faible. Je sais aussi que si je ne prends pas de buts samedi, on est sûr de monter. C’est une responsabilité supplémentaire.