Brûleurs de Loups. Adel Koudri : « Je veux marquer l’histoire du hockey-sur-glace grenoblois ! »

Brûleurs de Loups. Adel Koudri : « Je veux marquer l’histoire du hockey-sur-glace grenoblois ! »

Adel Koudri fait partie de la longue liste des absents pour la réception de Lausanne ce mercredi. Arrivé à l’âge de 17 ans aux Brûleurs de Loups, il a progressivement gravi les échelons avec son club de cœur tout en devant international français. Un parcours inspirant sur lequel l’attaquant de 26 ans a accepté de revenir dans un entretien long-format. 

Adel, tu n’as pas pu disputer le moindre match officiel cette saison à cause de cette fracture au niveau du pied. Comment évolue cette blessure et comment te sens-tu après l’opération ?

« La blessure évolue dans le bon sens. L’opération s’est bien passée, je n’ai pas eu de douleurs après celle-ci. Le protocole avance plus vite que prévu et j’attends désormais d’avoir les résultats de la dernière radiographie de contrôle et l’avis des chirurgiens pour avoir une date de reprise exacte »

J’imagine que d’assister au début de saison depuis les tribunes a été un crève-cœur. Comment tu as vécu ces premières échéances et notamment le parcours en CHL de tes coéquipiers ?

« Forcément c’est un peu dur à encaisser. Je sais que la CHL est une belle compétition que j’ai eu la chance de vivre à deux reprises par le passé. Cette année, je l’ai vécu différemment en soutenant mes coéquipiers dans les moments un peu plus compliqués. J’ai donc eu un tout autre rôle mais qui n’était pas moins formateur et intéressant »

Malgré cette clause dans ton contrat qui te permet de rejoindre un championnat étranger d’un niveau supérieur à la Ligue Magnus, tu as décidé de prolonger aux Brûleurs de Loups. Peux-tu m’expliquer les raisons de ton choix ?

« J’ai reçu des offres pour un départ à l’étranger cet été mais aucune ne m’a attiré. Le projet sportif à Grenoble, notamment avec la CHL, m’a également donné envie de rester ici. J’ai cette envie de gagner d’autre titres, de continuer à progresser et de marquer l’histoire du hockey-sur-glace grenoblois. Je me sens bien dans cette superbe structure et ce n’est pas forcément mieux à l’étranger. Je joue pour le meilleur club français, un club qui se développe, progresse et s’apparente à un modèle pour les autres clubs de Ligue Magnus ! »

Ce choix de rester à Grenoble intervient après une saison aboutie sur le plan personnel (42 points en 67 matchs) avec notamment un rôle décisif durant la finale contre Angers. Quel regard portes-tu sur ces performances individuelles et collectives ?

« J’ai connu une de mes meilleures saisons avec la confiance du staff qui m’a accordé beaucoup de responsabilités. C’est vrai que j’ai réalisé une très bonne série contre Angers en étant dans une ligne décisive. Dans l’euphorie des matchs, on ne s’en rend pas bien compte mais quand on a pu prendre du recul, on s’est dit qu’on avait réalisé une grosse performance. Il m’a fallu un bon mois pour prendre conscience qu’individuellement mais aussi collectivement on avait été à la hauteur de l’évènement. C’est tout un travail d’équipe qui nous a mené à la victoire ».

Cette saison 2024-2025 a également été marquée par le 10 000e but de l’histoire des Brûleurs de Loups que tu as inscris contre Anglet en octobre 2024. Comment tu as vécu le fait de rentrer dans l’histoire du hockey-sur-glace grenoblois à ce moment-là ?

« Très honnêtement, je n’avais pas pensé avant le match à cette possibilité d’inscrire le 10 000e but de l’histoire du club ce soir-là. Quand j’ai compris que c’est moi qui venais de le marquer, c’est un sentiment de fierté qui m’a envahi. J’ai rejoint ce club à 17 ans et ma relation avec les Brûleurs de Loups va bien au-delà du sportif, c’est ma deuxième famille. Alors pouvoir rentrer un peu plus dans l’histoire de ce club c’est quelque chose de fantastique. J’espère pouvoir contribuer à faire tomber d’autres records aussi bien individuellement que collectivement dans le futur »

Tu parlais de la force du projet grenoblois précédemment. Celle-ci se traduit par un public qui répond présent avec une patinoire Polesud qui affiche plus de 4000 spectateurs à chaque match. J’imagine que c’est une fierté de contribuer à l’attachement des Grenoblois vis-à-vis du hockey-sur-glace ?

« C’est toujours un plaisir d’évoluer dans une patinoire qui est pleine. On s’en rend compte quand on se déplace chez nos concurrents devant un public peu nombreux, on se dit que l’ambiance de Polesud et le soutien du public est une vraie chance. Depuis deux ou trois ans maintenant, le club a fait un gros travail pour remplir la patinoire et créer un lien entre joueurs et supporters. Il faut être conscient que dans la structure ou l’encadrement, Grenoble fait parfois mieux que simplement rivaliser avec des clubs étrangers. C’est un mérite qui revient aux joueurs mais surtout à toutes les personnes qui œuvrent au quotidien pour qu’on puisse évoluer dans les meilleures conditions. Je suis convaincu que c’est ce qui nous permet de noud démarquer de nos concurrents ! »

Outre les Brûleurs de Loups, tu comptes treize sélections avec l’Equipe de France. J’imagine que d’évoluer sous le maillot tricolore est quelque chose qui te rends fier ?

« En effet, j’ai la chance de défendre les couleurs françaises et d’évoluer face à des joueurs du monde entier. C’est un niveau supérieur à celui auquel je peux me confronter en Ligue Magnus mais c’est toujours grisant quand on est compétiteur de prendre part à ces rendez-vous. Je n’ai pas encore eu la chance de faire un mondial avec l’Equipe de France mais j’espère que cela arrivera bientôt, je travaille dur au quotidien pour ça. Je vais rapidement me remettre de ma blessure, retrouver de bonnes sensations afin d’être en forme pour les grosses échéances qui nous attendent »

En parlant de ces échéances avec l’Equipe de France, le mois de février sera marqué par les Jeux Olympiques en Italie. L’équipe masculine de hockey-sur-glace y sera présente pour la première fois depuis 2002. Est-ce que ta participation à cette compétition est un objectif personnel dans ta saison ?

« Pour l’instant j’essaye de me concentrer sur le moment présent. Je vais aborder les matchs les uns après les autres même si les Jeux Olympiques sont dans un coin de ma tête, forcément. Mais je n’oublie pas que je suis avant tout un joueur des Brûleurs de Loups et la saison en club reste le plus important. Et puis il n’y pas de miracle, si tu réalises de belles performances en club alors tu mets toutes les chances de ton côté pour une éventuelle participation à des compétitions majeurs avec l’Equipe de France ».

La semaine s’annonce décisive pour tes coéquipiers avec la réception de Lausanne ce mercredi en CHL. Rassure-nous, les Brûleurs de Loups vont créer l’exploit ?

(Rires). Je crois en mon équipe ! Bien sûr, en comparant les deux effectifs tu peux voir que la rencontre est déséquilibrée sur le papier. Mais on a l’avantage de jouer à domicile avec cette patinoire Polesud qui va nous porter. Je suis persuadé que mes coéquipiers vont avoir la hargne, la motivation et l’envie qui nous caractérisent si bien. Cela va demander des sacrifices mais je suis convaincu que l’équipe peut l’emporter et décrocher une qualification historique ! »