Cédric Rullier (Chambéry SF) : « Frustré de certains résultats mais cela fait partie de notre apprentissage »
En cette pause « confinement », nous avons fait un point avec l’entraîneur du Chambéry Savoie Football Cédric Rullier sur le début de saison de la formation savoyarde, 9ème de sa poule de National 3 au moment de la suspension des compétitions.
Bonjour Cédric, quel regard portes-tu sur le début de championnat de ton équipe ?
Si on sort de l’aspect purement résultat, je considère que le bilan est positif. On voulait construire une équipe avec des mecs qui ont des qualités humaines fortes et sur ça on est totalement satisfait de la composition de notre groupe. Tout le monde s’entend bien, travaille bien ensemble. On mise beaucoup sur la progression des joueurs et de ce que j’ai vu jusque là cela fonctionne puisque l’on a progressé de match en match.
Deux victoires à domicile, trois défaites à l’extérieur : est-ce que le bilan comptable répond également à tes attentes ?
Je trouve que la qualité de cette poule de National 3 s’est considérablement renforcée cette année. C’est une vraie petite N2. Sachant que l’an passé on s’est maintenu in extremis d’un point, on s’est logiquement fixé des objectifs modérés pour ce début de saison même si je pense que ce groupe à la qualité pour intégrer le top 6 de la poule. On commence avec 6 points, c’est satisfaisant dans ce cadre là.
Qu’est ce qu’il manque, selon toi, à l’équipe, pour justement pouvoir intégrer et rester au sein du 1er tiers du classement ?
Comme je te le disais nous sommes partis sur un projet où on mise sur la progression de nos joueurs. On a donc du travail à faire. Déjà avec un premier vrai cap à passer au niveau mental. Aujourd’hui, face à des adversaires qui ont davantage d’expérience que nous, on arrive à rivaliser une grosse partie du match mais dès qu’on prend un but on a tendance à perdre pied. Ce n’est pas tout à fait illogique vu qu’on a une équipe jeune, avec une moyenne d’âge qui est d’à peine 22 ans. Bon c’est vrai que je ne prends pas en compte Nassim (Akrour) pour la calculer (rires).
On a été frustré de certains résultats mais cela fait partie de notre apprentissage et la qualité de ce championnat est idéal pour nous faire progresser.
Le hasard du calendrier fait aussi que vous vous êtes déplacés chez 3 « gros » de la poule…
C’est vrai que Thonon, Ain Sud et Hauts-Lyonnais réalisent un bon début de saison et peuvent être rangé parmi les quelques favoris aux premières places. Maintenant j’estime qu’à chaque fois nous aurions pu nous imposer, ou au moins revenir avec un meilleur résultat. A Thonon on prend un but contre le cours du jeu, derrière on a du mal à réagir puis on prend un rouge et à partir de là nous n’y sommes plus tout. On revient à l’aspect mental que j’évoquais : dès que le scenario est négatif, on a du mal à se remettre dans le contenu.
Hauts-Lyonnais par contre c’est frustrant mais au moins on a montré qu’on avait progressé dans cet aspect mental car nous est resté dedans jusqu’au bout et en convertissant le penalty obtenu en toute fin de match on aurait validé cette progression.
Comment tu perçois la période actuelle avec les incertitudes entourant la possibilité de s’entraîner ou non ?
En ce qui nous concerne je ne sais pas si pour nous ce n’est pas un « plus », avec de gros guillemets si personne ne s’entraîne dans la mesure où déjà certains s’entraînent tous les jours ce qui n’est pas notre cas et ensuite parce que notre collectif, avec des joueurs qui se connaissent déjà tous très bien, nous permettront de repartir très vite. Quant à la progression sur l’aspect mental dont je te parlais elle peut aussi se travaille sur les phases de repos, comme l’athlétique d’ailleurs.
En terme d’équité, si seules certaines réserves peuvent s’entraîne par exemple, je suis un peu plus mi-figue mi-raisin. Je comprends la logique, Saint-Etienne ou Clermont sont là pour former des joueurs et les aider à devenir professionnels donc il faut leur laisser l’opportunité de s’entraîner s’ils le peuvent. Après si ses deux équipes là gagnent ensuite tout jusqu’en fin de saison il faudra se poser les bonnes questions. C’est une situation compliquée.
Plus globalement je suis nutritionniste et je suis à mi-temps au centre hospitalier de Chambéry. Je vois donc ce qu’il se passe de près et ça commence à être dramatique. Ça replace bien où sont, où doivent être les priorités aujourd’hui et les efforts à produire pour sortir dès que possible de cette situation.