CFA – GF38 2–2 Yzeure : le jeu et les joueurs
Les footballeurs grenoblois n’ont pas montré leur meilleur visage pour leur première sortie officielle de la saison au Stade des Alpes même si leur seconde partie de rencontre les a vu relever la tête après une entame calamiteuse.
Daniel Jaccard : encaisser deux buts en n’ayant pratiquement pas touché le ballon, il y a mieux pour la confiance. Souvent hésitant, dans ses sorties notamment, il n’a pas contribué à rassurer sa défense lors de la difficile première demi-heure. La suite fut de meilleur acabit même s’il fut nettement moins mis à contribution. Il a toutefois suffisamment d’expérience pour se relever de cette mauvaise expérience et pour montrer aux supporters grenoblois son véritable niveau.
La défense : un prix de gros pour l’arrière-garde alpine qui présentait pourtant l’avantage de bien se connaître. Là aussi on peut dissocier la première demi-heure catastrophique où les défenseurs isérois ont semblé dépassés sur la plupart des actions et la suite du match où elle a retrouvé quelques unes de ses qualités. La vitesse des deux pointes yzeuriennes (Gbadamassi et Cuskic) a quand même continuer à poser des soucis à la charnière. Romain Villard a sans doute produit sa plus mauvaise mi-temps depuis son retour dans la capitale des Alpes (mésentente avec Jaccard, relance dans les tribunes…) avant de revenir progressivement dans son match. Petit + pour la seconde période de Bengriba niveau agressivité défensive et participation offensive dans son couloir gauche. A noter : la permutation de Deletraz et Tissot-Rosset à la mi-temps que nous aborderons dans notre analyse du match.
Le milieu : on oubliera la prestation très « compliquée » de Giraudon, remplacé après à peine plus de 20 minutes. Globalement, la qualité technique a été présente sur certaines séquences et Flo Mich’ a montré un côté « accrocheur » intéressant sur certaines actions. A côté de ça les maladresses dans les transmissions et la fâcheuse tendance à porter le ballon là où le GF aurait gagné à accélérer le jeu n’ont pas permis aux milieux d’influer positivement sur la rencontre. La chaleur accablante et l’encaissement de la préparation physique expliquent aussi que physiquement Perez et consorts aient eu du mal à tenir un rythme constant. Le fait que les attaquants aient parfois dû redescendre bas pour chercher le ballon montre enfin que le milieu isérois n’a ni réussi à jouer son rôle de relais ni apporter suffisamment de percussion.
L’attaque : Yahia-Bey a alterné le bon et le moins bon. Si son utilisation de la profondeur – avec énormément d’appels, qui ont notamment débouché sur une belle occasion au quart d’heure de jeu – fut intéressante, il a eu plus de mal quand il évoluait sur un côté. Il aurait également parfois gagné à moins tenter de faire la différence tout seul. Descamps a fait une entrée remarquée, en vrai attaquant de surface, et a parfaitement tiré son pénalty. A l’inverse de Giraudon, il a seulement joué dans un contexte « favorable » (retour du GF, supériorité numérique) et a donc échappé au naufrage collectif du début de match ce qui influe nécessairement sur la vision globale que l’on peut avoir de sa performance. Enfin M’Baiam a été l’homme du match côté isérois avec un but et un pénalty provoqué. Ce n’est sans doute pas le joueur le plus explosif et son efficacité devant le but aurait pu être meilleur. Mais son activité/abattage (il n’a pas hésité à venir défendre très bas) et sa vision du jeu (plusieurs transversales pour trouver l’attaquant libre qui auraient pu s’avérer décisives) le place comme un titulaire incontournable pour les prochains matchs. D’autant qu’il est un des rares à sembler déjà physiquement au point (il n’avait toutefois pas joué à Mulhouse, peut-être un élément d’explication).
Le coaching : les trois joueurs les plus offensifs du banc sont rentrés. Deux (Descamps et Zoubir) ont remplacé des joueurs moins offensifs qu’eux (Giraudon et Perez). La volonté d’Olivier Saragaglia fut claire. Sa réussite partielle car si les Isérois sont revenus au score, ils n’ont pas profité de leur supériorité numérique en seconde période. Nous sommes déjà revenus sur le cas Descamps auteur d’une bonne entrée. On aurait aimé voir plus d’un Zoubir plus frais et dont la capacité d’élimination aurait pu/dû faire la différence en fin de match. Si ce n’est son tir dévié sur le poteau par Colard, il n’a pas vraiment créé le danger. Diané est entré pour le dernier quart d’heure à la place deYahia-Bey pour amener une présence supplémentaire dans la surface adverse mais a eu du mal à être trouvé.
Si le constat peut sembler sévère, il convient toutefois de le modérer. D’abord du fait de la qualité de cette formation d’Yzeure dont le pressing haut a considérablement gêné le GF en début de match et qui a su ensuite très bien défendu alors qu’elle évoluait à un de moins. Pas grande chose à faire non plus face au coup-franc de Gbadamassi pour le 2-0. Ensuite, l’étouffante chaleur (50° annoncés par l’écran géant du Stade des Alpes au coup d’envoi !) a sans doute joué son rôle (même si l’ASY a bénéficié des mêmes conditions) dans l’entame catastrophique des Grenoblois et explique grandement les difficultés du GF à augmenter le rythme du match en seconde période. Enfin, menée 2-0 et complètement à la rue, l’équipe d’Olivier Saragaglia a réussi à revenir dans la partie, bien poussée par son public, montrant là une force mentale intéressante.
Pour résumer : un match mauvais, un résultat moyen et quelques éléments rassurants pour la suite de la saison.
Vous pouvez retrouver les réactions d’après-match ici et revivre le live de la rencontre là.
Crédit photo : Alain Thiriet