CFA2 – Le GF38 n’y arrive plus
Certes, les footballeurs grenoblois ont rapidement renoué avec le succès suite à leur faux-pas à Toulon Le Las. Certes, la position de Grenoble au classement est plus que confortable et amplement méritée. Mais on peut attendre mieux d’une formation qui a une nouvelle fois balbutié son football face à Grasse.
Certes, les footballeurs grenoblois ont rapidement renoué avec le succès suite à leur faux-pas à Toulon Le Las. Certes, la position de Grenoble au classement est plus que confortable et amplement méritée. Mais on peut attendre mieux d’une formation qui a une nouvelle fois balbutié son football face à Grasse.
En tout cas pendant 45 minutes. Le petit bijou d’Aïssa Yahia-Bey pour l’ouverture du score a complètement changé la donne. Les Grassois, obligés de sortir, ont alors laissé des boulevards aux attaquants alpins. Yahia-Bey en a profité pour inscrire un deuxième but sur une offrande de Romain Marion dont on peut saluer l’altruisme. Le manque de lucidité, selon les mots du coach isérois après la rencontre, ont empêché le GF38 de corser l’addition.
La première mi-temps fut en revanche beaucoup plus laborieuse. Face à une formation grassoise très limitée techniquement, Grenoble a pourtant paradoxalement présenté un visage théorique séduisant. La défense, relativement peu mise en danger, s’est montrée solide. Le bon pressing collectif a permis une récupération rapide du ballon. Sur le papier, Chergui/Yahia-Bey d’un côté et Belladon de l’autre ont respecté les consignes en collant régulièrement à leur ligne de touche pour écarter le bloc visiteur. Zoubir commence à retrouver sa capacité d’élimination et le retour de beau terrain est globalement une bonne chose pour les bons manieurs de ballon isérois.
Pourtant, on a rarement ressenti une telle sensation d’impuissance cette saison. Les ersatz d’occasions que ce sont procurés les pensionnaires du Stade des Alpes en première période ne font pas illusion. Le GF38 a donné l’impression de pouvoir jouer des heures sans se montrer réellement menaçant. Grasse, qui a passé une bonne partie du match à 11 dans sa moitié de terrain, était il est vrai venue dans la capitale alpine uniquement pour défendre même si finalement elle n’a pas su pousser ce manque d’ambition à son paroxysme, nous y reviendrons.
Au banc des accusés, l’animation offensive grenobloise. On a retrouvé les maux habituels des dernières semaines et toujours pas de remède. Le jeu a ainsi clairement manqué de fluidité et de vitesse. Là où les Alpins auraient gagné à écarter rapidement, ils ont préféré insister dans l’axe, le plus souvent dans des actions solitaires. On a ainsi quasiment pas vu de transversales, on a peu vu de une-deux ou de dédoublements. Les Isérois ont en plus commis un peu plus de déchets techniques qu’à l’accoutumée et sont toujours aussi inoffensifs sur coup de pied arrêté. Une accumulation de points négatifs qui explique l’absence de situations dangereuses avec un nombre de ballons joués dans la surface adverse extrêmement réduit.
Olivier Saragaglia avait apparemment recadré les choses à la mi-temps. On ne peut pas savoir si son discours aurait porté ses fruits. Le GF a en effet rapidement marqué… sur un contre. Cela confirme que l’équipe est plus à l’aise dans une configuration où la vitesse et le jeu en profondeur des attaquants est mis à profit. Le premier but doit aussi beaucoup au talent individuel de deux joueurs : Brice Maubleu et sa relance parfaite et Aïssa Yahia-Bey et son adresse devant le but.
Quitte à manquer d’ambition, Grasse aurait par contre dû pousser le vice jusqu’au bout en restant tout le temps à 8 derrière (surtout vu comment étaient tirés leur coups de pied arrêtés) puisqu’ils se sont finalement faits punir sur une de leur première sortie.
Le constat est sans doute un peu sévère. Surtout que le GF38 vient de récupérer sa position de leader au classement, après le nul de Fréjus. Mais la saison est encore longue et ces difficultés offensives récurrentes pourraient finir par s’avérer préjudiciables. Et, surtout, quand on connaît la qualité des joueurs de l’effectif, dont la plupart ne feraient pas tâche à un niveau bien supérieur, et la volonté de proposer du jeu de leur coach, on ne peut être que frustré du spectacle proposé pendant une mi-temps ce samedi au Stade des Alpes.
Vous pouvez retrouver le compte-rendu détaillé du match ici et la réaction d’Olivier Saragaglia après la rencontre là
Crédit photos : Alain Thiriet