CFA2 GF38 – Propriano (2-0) : le cul entre deux chaises

Après quatre nuls consécutifs, le GF38 a renoué avec la victoire face à Propriano. Un succès logique et rassurant, Grenoble est de retour aux affaires.
Victoire laborieuse de l’équipe d’Olivier Saragaglia contre une faible équipe corse, entachée en outre de deux exclusions qui risquent de coûter cher lors des prochains matchs.

Le principe de l’article ci-dessous est simple : une version « ravi de la crèche » en vert, une version « grognon » en rouge.

Après quatre nuls consécutifs, le GF38 a renoué avec la victoire face à Propriano. Un succès logique et rassurant, Grenoble est de retour aux affaires.

Victoire laborieuse de l’équipe d’Olivier Saragaglia contre une faible équipe corse, entachée en outre de deux exclusions qui risquent de coûter cher lors des prochains matchs.

Le jeu et les joueurs
La patience est une vertue. Les coéquipiers de Perez l’ont encore démontré ce dimanche face à une équipe de Propriano venue uniquement pour défendre. Maîtres du cuir, les pensionnaires du Stade des Alpes se sont échinés à faire courir leurs adversaires pour les user. Sans précipitation, avec le soucis de jouer proprement. Le talent et la combativité des Alpins a ensuite permisde faire la différence au meilleur moment, en fin de première mi-temps.
Dans ses buts Maubleu n’a quasiment rien eu à faire mais l’a fait avec son talent habituel : relances parfaites, sorties rapides et efficaces. Le portier dauphinois reste invaincu en championnat. La défense, peu mis en danger, s’est montrée solide. Bengriba, égal à lui même, a en plus apporté toute sa hargne offensivement et est directement à l’origine du premier but. Lahaye est clairement monté en puissance depuis sa première prestation. Beaucoup plus présent sur le plan offensif, son expérience du haut niveau s’est exprimé sur quelques cas très précis (touches, replacement défensif sur les montées de Tissot-Rosset).
Au milieu, les axiaux ont fait le travail. Plus discret qu’à l’accoutumée, le capitaine Manu Perez a néanmoins abbatu un gros travail et a souvent servi de premier relais, jouant juste. Flo Michel a été le meilleur joueur du match : agressif dans la récupération, accélérateur dans le jeu et un des rares à apporter de la percussion.
Devant, Yahia-Bey, lui aussi égal à lui-même, a défendu, attaqué, provoqué, créé des espaces pour ses coéquipiers et a été passeur décisif. Chergui est également a crédité d’un bon match, au-delà de son ouverture du score. Souvent repositionné dans l’axe, il a montré que sa capacité d’élimination pouvait être un atout précieux utilisée à proximité des buts adverses. Quant à Lebbihi et Zoubir, ils sont sur le chemin de leur forme d’octobre dernier. Le premier manque sûrement encore un peu de rythme mais est monté en puissance au cours du match. Quant au second, le retour du beau temps et de bons terrains devraient lui permettre de mettre à profit ses grosses qualités techniques.
Les remplaçants ont fait une bonne rentrée avec mention spéciale pour Belladon qui pour sa première apparition a marqué
.

Que ce fut poussif ! Face à l’avant-dernier du classement, les joueurs du GF ont eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux, en atteste le nombre réduit de frappes, au cours du premier acte notamment. Comme face à Chambéry, les phases offensives de Grenoble ont plus de relever d’un match de hand que de football. Les Isérois ont fait tourner le cuir autour de la défense corse, ne parvenant presque jamais à la pénétrer. Une latéralité nécessaire pour écarter le système défensif très resserré de Propriano (4-5-1 évoluant très bas, ne permettant ainsi pas de jeu entre les lignes) mais beaucoup trop excessive. Grenoble a clairement manqué de percussion et de jeu axial plus direct. Les deux buts viennent d’ailleurs de situation de récupération et de jeu rapide vers l’avant. En phase plus « posée », Grenoble est aujourd’hui incapable de trouver des solutions face à une formation qui défend en nombre. Les raisons sont multiples (manque de rythme, lecture du jeu évidente pour l’adversaire même si il y a eu des petites innovations tactiques face à Propriano, joueurs offensifs parvenant plus difficilement à créer des différences individuelles…) et il va falloir rapidement les solutionner, notamment au Stade des Alpes où on toutes les équipes vont venir pour défendre et la plupart le feront sans doute mieux que Propriano.
En ce qui concerne le reste des joueurs : Maubleu n’a pas eu grand chose à faire mais l’a bien fait et la défense – même si elle compense largement par son métier – paraît parfois assez peu mobile ce qui pourrait poser problème face à des attaquants véloces et des situations de contre.

Le coaching
Gagnant ! Belladon a fait une entrée remarquable et remarquée avec un but et plusieurs situations intéressantes. Pouliquen et Marion ont apporté un peu de fraîcheur et densifié le milieu une fois le score acquis. La sortie de Yahia-Bey fut judicieuse à deux titres : elle a permis de faire souffler un peu le joueur alors que les matchs vont s’enchaîner et elle a donné un peu plus de temps de jeu à Lebbihi qui en a besoin pour retrouver du rythme après sa longue absence sur blessure.

Gagnant mais… En sortant son attaquant le plus remuant alors que le score n’était que de 1-0, Olivier Saragaglia a pris un petit risque. Les faits lui ont finalement donné raison, d’autant que Lebbihi a fait une très bonne fin de partie.

Les exclusions de Michel et Bengriba
Les Grenoblois ont du caractère. Ce n’est pas une surprise pour Bengriba. Le joueur est autant adorable en dehors du terrain qu’intraitable une fois sur la pelouse. Michel, qui est un des plus jeunes de l’équipe et pas le plus grand, a montré aussi qu’il ne se laissait pas marcher sur les pieds. Si une exclusion est toujours dommageable, c’est également bien de s’affirmer de la sorte dans un championnat où l’intimidation des joueurs plus « expérimentés » est également un facteur à prendre en compte. Pour rester sur les points positifs, le championnat est encore long, cela permettra à ces deux joueurs de souffler un peu avant la dernière ligne droite et cela donnera du temps de jeu à des joueurs qui ont donné satisfaction à chacune de leur entrée cette saison (Marion, Pouliquen…)

C’est le gros point noir de la rencontre. Le GF38 va être privé de deux pièces maîtresses sans doute pour plusieurs matchs. C’est d’autant moins pardonnable que le match était plié.

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Crédit photo : Alain Thiriet

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