Coup de projo sur sur Rodez Aveyron Football

Dans un groupe C de CFA bien indécis – les 10 premiers se tiennent en moins de 10 points – une seule équipe maîtrise encore son destin : Rodez.
En cas de sans-faute lors de leurs quatre derniers matchs (à Pau, à Nice, contre Marignane et contre Hyères), les joueurs du « RAF » (Rodez Aveyron Football) seront en effet certains de conserver la tête du classement, le GF38 pouvant au mieux obtenir le même nombre de points, mais étant de toute façon devancé sur le critère des confrontations directes (nul à Rodez et victoire des Ruthénois au Stade des Alpes).
Nous avons donc voulu en savoir plus sur cette équipe, qui évolua en National entre 2007 et 2011 et par où sont récemment passés les Grenoblois Julien Deletraz, Florent Gache, Marius M’Baiam et Paul Cattier.
Nous nous sommes donc adressés à Maxime Raynaud et Aurélien Parayre, deux journalistes du quotidien Centre Presse Aveyron qui suivent le RAF depuis plusieurs saisons.

Le RAF était-il candidat à la montée en début de saison
Maxime Raynaud : « Pas du tout ! Pour reprendre ce que disait le président, le RAF se voyait dans une saison de transition et rebasculer dans une « économie de CFA » en réduisant de plus de moitié les contrats fédéraux (de 12 à 5-6). L’objectif annoncé était le maintien. Un maintien rapide.

L’objectif National est-il aujourd’hui affiché
Maxime Raynaud : « Vu la position et alors qu’on est près de la fin du championnat, il est nécessairement dans un coin des têtes. Mais il y a un petit côté Guy Roux chez le staff (rires). D’où une certaine prudence affichée. Rodez préfère vivre caché. Les matchs seront abordés les uns après les autres. Il y a peut-être une petite peur de retomber dans les travers ou de voir les choses tourner dans le mauvais sens. L’équipe ne se voyait pas à cette place là à l’entame du championnat et ne sait pas s’il elle y restera. »

La fin du championnat
Maxime Raynaud : « On voit chaque week-end avec les résultats que c’est vraiment un championnat où tout le monde peut battre tout le monde. Le prochain match du RAF sera à Pau et tout le monde se rappelle ici que les Palois étaient venus l’emporter ici lors de la phase aller en décembre. Donc les joueurs et le staff évitent de se projeter au-delà de ce match là. »

Aurélien Parayre : « Je rajouterais que lors de la dernière journée la réception de Hyères s’annonce particulière. Déjà parce que les Varois pourraient toujours être dans la course au National. Ensuite il faut savoir que Rodez avait été battu là-bas mais avait vu le résultat inversé sur tapis vert. C’est sûrement un peu resté en travers de la gorge des Hyérois qui feront sans doute tout leur possible pour se « venger » en empêchant Rodez de monter s’ils en ont l’opportunité. »

La force du RAF
Maxime Raynaud : « Le collectif et l’état d’esprit. L’an passé l’équipe a été confrontée à pas mal de problèmes de comportement. Le groupe ne vivait pas forcément très bien ensemble. Là Franck Plennecassagne, l’entraîneur, a réussi à unir les joueurs autour d’un même objectif, à trouver un collectif. Tout le monde donne son maximum pour ses coéquipiers, l’équipe joue haut et plutôt bien. Je pense que Rodez est une des rares équipes de la poule à jouer tous les matchs avec 2 attaquants (4-4-2). Ce qui est aussi très impressionnant c’est qu’à chaque fois qu’un joueur sort du groupe, pour blessure ou suspension, son remplaçant se met au niveau immédiatement. On l’a constaté en attaque où on s’attendait à Mansour Boutabout dans le rôle du buteur en début de saison. Peu en réussite, il a été suppléé par d’autres joueurs. Ces derniers blessés ou moins en réussite Boutabout a complètement pris le relais. Et c’est comme ça sur toutes les lignes »

Aurélien Parayre : « Je vais confirmer ce que mon collègue a dit. La force du RAF, c’est son collectif avec des remplaçants qui se mettent au niveau dès qu’ils sont appelés à jouer. C’est une bonne émulation qui se fait dans une saine concurrence. Un des premiers critères de recrutement l’été dernier a été l’état d’esprit des joueurs qui ont été pris, souvent des anciens du club de retour. Quelques jeunes qui sont montés avec réussite également. C’est ce qui fait que l’équipe est dans cette dynamique là aujourd’hui, avec des victoires arrachées dans les dernières secondes. L’autre avantage c’est qu’on arrive en fin de saison sans que des joueurs soient cramés physiquement même si certains cadres jouent un peu plus que d’autres. La victoire aidant, la fraîcheur mentale reste également toujours présente. »

Le public :
Aurélien Parayre : « On s’approche petit à petit des affluences que le club connaissait avant sa montée en National où il faisait régulièrement entre 2500 et 3000 spectateurs par match, ce qui mettait Rodez en 2ème position au niveau des affluences en CFA à l’époque il me semble. Il faut savoir que l’an passé il y a même eu des matchs à 400 spectateurs donc ça avait vraiment baissé. Là, il y avait plus de 2000 supporters présents lors du dernier match face à Martigues. Et la communion a été belle avec les joueurs qui sont restés pour chanter avec le public à la fin du match plutôt que de le faire dans les vestiaires. Ce gros soutien populaire sera certainement une force supplémentaire lors des derniers matchs à domicile. »

Le point de pénalité infligé par la DNCG
Aurélien Parayre : « Deux points avaient été retirés dans un premier temps en janvier dernier (+ interdiction de recrutement et un encadrement de la masse salariale). Après appel, Rodez a finalement écopé d’un point de retrait, aujourd’hui comptabilisé au classement. Cela porte surtout sur les finances de la saison dernière. Cette année cela va beaucoup mieux à ce niveau là suite à la réduction de moitié des contrats fédéraux et à la réduction de 30% de la masse salariale. Il n’y aura pas d’appel devant le CNOSF effectué donc ce point de retrait est définitif. Compte-tenu de la victoire sur tapis vert face à Hyères on relativise ce retrait au RAF. »

Le RAF en chiffres :
1er avec 64 points en 24 matchs joués (11V, 8N, 5D), 31 buts marqués (4ème attaque), 24 buts encaissés (7ème défense).
Meilleurs marqueurs : Boutabout (8), Lorthioir (4), Coupin (4), Dieye (3).
Joueurs les plus utilisés : Chebake (milieu/défenseur, 28 apparitions), Boutabout (attaquant, 28 apparitions), Lorthioir (attaquant, 25 apparitions), Banor (milieu, 25 apparitions), Oliveira (défenseur, 25 apparitions), Rascle (gardien, 24 apparitions).
L’ancien grenoblois de l’effectif : Steven Inzerillo.

Crédits photo : RAF