Coupe de France : Valence – GF38 (3-2 ap), l’analyse
Première défaite de la saison pour les footballeurs grenoblois qui malgré d’incroyables ressources mentales se sont inclinés lors de la prolongation face à une formation valentinoise pas malheureuse sur le plan de l’arbitrage.
Première défaite de la saison pour les footballeurs grenoblois qui malgré d’incroyables ressources mentales se sont inclinés lors de la prolongation face à une formation valentinoise pas malheureuse des décisions arbitrales.
Que retiendra-t-on de ce derby à rebondissements ? Probablement la partition catastrophique et à quasi sens unique livrée par le trio arbitral. Sans doute aussi le retour de nulle part de Bengriba et consorts menés 2-0 et en infériorité (puis double infériorité) numérique. Également le fait, et ce n’est pas vraiment une surprise, que Grenoble a le niveau première partie de classement CFA.
Mais on peut surtout espérer que cette défaite soit fondatrice. Le parcours du GF38 est formidable à plus d’un titre depuis le début de la saison. Mais, hier soir, le GF38 et ses guerriers – à qui on avait jute envie de dire merci et bravo à la fin de la rencontre – est passé à une dimension supérieure. De celles qui augurent d’un avenir prometteur construit sur quelques bases solides. Peu importe le temps que mettra Grenoble à gravir les échelons. Tant que l’état d’esprit affiché à Pompidou demeurera, tant que la communion avec ce fervent public – encore plus de 400 à suivre leur formation dans la Drôme ce samedi – se poursuivra, le foot ne mourra pas dans la capitale des Alpes.
Et le « pire », c’est que la formation coachée par Olivier Saragaglia est loin d’avoir livré sa meilleure prestation de la saison. Toujours aussi lucide malgré une somme d’efforts impressionnante, Aissa Yahia-Bey admettait ainsi à l’issu du match avoir beaucoup de regrets quant à la qualité de jeu affichée, notamment sur la première période alors que Grenoble évoluait encore à 11. Dominés par le milieu valentinois en début de match – à l’exception d’un Flo Michel ultra combatif dès les premières minutes de jeu, les Isérois ont en effet semblé empruntés pendant la première période : aucune patience dans la construction, trop de ballons rendus immédiatement aux locaux et surtout la recherche trop systématique de Yahia-Bey dans la profondeur. C’est d’autant plus regrettable que dès que les Isérois ont cherché à poser le jeu et à utiliser les cotés, ils ont fait des différences, notamment grâce à un Malek Chergui intenable sur son aile gauche pendant toute la seconde période.
Les erreurs individuelles ont également été payées cash (2ème et 3ème buts), sans parler de la certaine « naïveté » montrée sur les cartons pris. On peut toujours débattre sur les deux exclusions qui semblent a priori très sévères (Tissot-Rosset ne fait que deux fautes dans le match, Chergui prend un de ses jaunes pour n’avoir pas arrêté son action au coup de sifflet) même si à chaque fois les jaunes en eux même ne sont pas vraiment critiquables. Mais quand un match très correct se finit à 10 contre 9, c’est qu’il y a quand même un certain soucis d’arbitrage… Au-delà de cet excès de zèle, le trio d’arbitre a multiplié les erreurs, notamment l’assistant qui a systématiquement signalé des hors-jeu imaginaires des attaquants grenoblois, certains étant vraiment très flagrants. On peut également parler d’un pénalty oublié sur Michel (qui a en plus pris un jaune pour simulation) ou du comportement borderline d’un M. Rainville, habitué de l’arbitrage en L1 mais pourtant limite méprisant et ne faisant pas vraiment preuve de psychologie dans ses décisions.
Le GF n’est pourtant pas passé très loin de l’exploit grâce à des ressources mentales impressionnantes et à un Maubleu parfois maladroit dans ses relances mais qui a sorti quelques parades hallucinantes pour retarder l’échéance.
Le tribut à payer va par contre être lourd avec deux joueurs automatiquement suspendus et quelques bobos à soigner (Villard, Marion). Qu’importe. Grenoble sera peut-être temporairement ralenti mais ces joueurs ont trop d’orgueil et de force de caractère pour ne pas remplir leur objectif en championnat.
Le très décevant public valentinois, pensant chambrer, s’est fendue d’un tristounet (étant donné les circonstances) « et ils sont où les Grenoblois ? ». Les Grenoblois ne seront pas en 32èmes de finale de la Coupe de France, certes. Mais les Grenoblois sont engagés dans une aventure humaine et sportive qui n’est encore qu’à ses balbutiements, qui se nourrira de cette défaite et qui fédère un engouement croissant autour d’elle. Alors les supporters grenoblois peuvent tranquillement laisser leurs homologues se gargariser de leur quart d’heure warholien. Les légendes, elles, se construisent dans le temps. Et ce GF38 là est bien parti pour durer.
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