Cyril Martin-Pichon, l’électron libre du FC Bourgoin-Jallieu

Cyril Martin-Pichon, l’électron libre du FC Bourgoin-Jallieu

Le jeune milieu de terrain, qui aura 23 ans en janvier prochain, est revenu dans le Nord-Isère en début d’année, après plusieurs saisons passées sous le maillot de l’AS Saint-Etienne. Un choix qu’il ne regrette pas. Il s’éclate en effet au sein d’une équipe de Bourgoin-Jallieu qui réussit un excellent début de saison avec une première place en championnat et une qualification pour le 6ème tour de la coupe de France. Portrait.

« On devra se servir de la défaite contre Saint-Étienne… Du match nul pardon ! ». Le lapsus est révélateur, Cyril Martin-Pichon s’en amuse. « Dans tous les cas on peut dire que ce sont deux points de perdus ».

Quelques jours après le dernier match de championnat, qui a vu le FCBJ partager les points avec la réserve de l’ASSE (3-3), la frustration est toujours présente. « On mène 3-0 avant cette double sanction en fin de première période (rouge + pénalty). Malgré tout on défend super bien au retour des vestiaires, on ne concède pas trop d’occasions mais on finit par se prendre deux frappes contrées en fin de match. C’est rageant. »

Peut être encore plus pour le milieu de terrain qui a passé plusieurs saisons dans la Loire, après avoir débuté à Nivolas-Vermelle, enchaîné à Bourgoin-Jallieu et connu petit passage à Sochaux. « Je ne garde que du positif de mes années à l’ASSE » explique l’Isérois. « C’était une belle expérience, j’ai pu apprendre le haut niveau, rencontrer de belles personnes, côtoyer le monde professionnel à l’entraînement ou sur des matchs amicaux. Peut être qu’il m’a alors manqué un petit quelque chose sur le plan mental pour franchir un cap, me remettre dedans après une contre-performance, mais je n’ai vraiment aucun regret. »

Chez les Verts il connaît notamment une montée en National 2 avec la réserve, sous la direction de Laurent Batlles, coiffant sur le fil cette saison là… le FC Bourgoin-Jallieu, qui avait pourtant fait une saison quasi parfaite. Pour l’anecdote, lors du match retour à Chantereine (0-0), que nous vous avions proposé en direct vidéo à l’époque, il avait été exclu à la 75ème minute de jeu.

Depuis, il s’est construit de meilleurs souvenirs dans l’antre des Ciel et Grenats, ainsi que du côté de Rajon, où se jouent désormais de nombreuses rencontres. « La décision de revenir à Bourgoin-Jallieu en janvier dernier n’a pas été compliquée. J’avais besoin de retrouver du temps de jeu, je ne jouais plus trop à l’ASSE où une nouvelle génération était arrivée au sein de la réserve. Je devais retrouver du plaisir, me ressourcer… Le FCBJ était le choix évident. »

Un plaisir qui a malheureusement duré peu de temps avec l’arrêt rapide des compétitions. Mais malgré plusieurs touches cet été, auprès de club de N2 notamment, Cyril a fait le choix de repartir dans le Nord-Isère cette saison. « Je voulais quelque chose de stable et pas partir et galérer à l’autre bout de la France. »

Sans pour autant tirer un trait définitif sur le « monde pro ». A seulement 22 ans, Martin-Pichon a le temps de rebondir et de suivre sa voie. « Je ne vais pas mentir, je vois ma « carrière » différemment qu’il y a deux ans. Mais des exemples récents, comme Flo Michel qui jouait à Bourgoin-Jallieu (et qui a signé pro l’an dernier à Grenoble, ndlr) montre qu’il ne faut jamais abandonner. Même si on m’a dit que c’était compliqué de repartir du monde amateur, je sais de quoi je suis capable mais je garde la tête sur les épaules. »

Avec déjà 5 passes décisives, 2 buts et un penalty provoqué en championnat, Martin-Pichon démontre justement ce dont il est capable sur le terrain depuis le début de la saison, à un poste de n°10 qu’il a su rapidement apprivoiser, profitant des libertés offertes par le duo Clément – Rugelj. « J’ai en effet un rôle d’électron libre, qui me permet de me balader entre les lignes. C’est une position qui me convient bien, j’aime bien me retrouver derrière des attaquants, faire la dernière passe, casser des lignes. Grâce à cette liberté, on se trouve super bien avec les autres joueurs offensifs, Jessim (Mahaya) en particulier. Si un jour on a besoin de moi plus bas ça ne sera pas un problème non plus mais c’est vrai qu’actuellement je prends vraiment un énorme plaisir sur le terrain. »

Et cela a un impact sur les résultats. Les Ciel et Grenat réalisent un bon début de saison en étant également toujours en lice en coupe de France. « C’est encore un peu tôt pour parler de saison réussie », tempère Cyril. « Pour les objectifs on les définira mieux à la fin de la phase aller. Mais on voit en tout cas qu’on a une équipe compétitive, qui produit plutôt du bon jeu. »

Pour parler de son futur, c’est également un peu tôt. Si Martin-Pichon aspire, logiquement, à évoluer plus haut, il sait que cela passe d’abord par enchaîner les bons matchs sous le maillot nord-isérois. Et puis qui sait jusqu’où peut aller ce bien séduisant FCBJ ?

Crédit photos : Eric Fache