Dans les vestiaires avec… Jean-Marc Gullino (FC 4 Montagnes)
Chaque milieu de semaine, en association avec Footisere, retrouvez la rubrique « Dans les vestiaires avec… » avec une interview d’un joueur, dirigeant ou président d’un club qui nous parle de sa carrière, de son équipe et du football. C’est Jean-Marc Gullino et le FC 4 Montagnes que nous allons découvrir aujourd’hui.
Jean-Marc, premièrement peux-tu nous parler de ton expérience personnelle en tant que coach?
Mon expérience de coach au sein du FC4M débute en 1998, je revenais alors sur le plateau du Vercors après 3 ans passés sur Paris. Mon but était de m’investir dans la vie sociale de ma région. Étant déjà formé à la pédagogie de l’enfance et à l’enseignement du ski, je m’oriente malgré tout vers le football, qui pour moi est une discipline plus populaire et un sport collectif. Dés le début de l’année 1999, je suis une formation au District de l’Isère et me voit attribuer un groupe de jeune de 9-10 ans au sein du club du F.C.4.Montagnes. Au cours des 15 années passées en tant qu’éducateur, j’ai pu inculquer des valeurs que je pensais justes et importantes pour le développement des adolescents et de la socialisation des plus jeunes.
Avec le temps j’ai fini par devenir plus coach qu’éducateur en prenant en charge le groupe des seniors. Le fait d’avoir eu la chance d’être éducateur des plus jeunes et maintenant coach de ces jeunes adultes m’apporte énormément de confiance en moi et de fierté.
Peux-tu nous raconter l’histoire du F.C.4.Montagnes ?
L’histoire du FC4M est digne d’un des scénarios de film de sport. Le club est né de la fusion des clubs d’Autrans et de Lans en Vercors. Quelques passionnés de foot, ennuyés de la suprématie et du monopole du ski et du hockey sur le plateau, ont décidé de créer un club unique, le premier club intercommunal du plateau. La création de ramassage en navette dans chaque commune a permis à chacun de pouvoir participer et d’adhérer au club. La volonté de pratiquer un prix de licence le moins cher de tout le département a permis aux moins aisés de pouvoir pratiquer leur passion et aux skieurs souvent désœuvrés à la fin de l’hiver de prendre une licence et rejoindre les footballeurs. Cela nous a même attiré les foudres de certains pouvoirs publiques qui voyaient en nous une menace pour les clubs de ski.
Mais lors d’une crise interne, une scission s’est produite et un club dissident s’est crée faisant perdre toute crédibilité au club par rapport aux pouvoirs publiques. Mais aujourd’hui, grâce au soutien des jeunes et des fidèles, le FC4M est de nouveau présent dans toutes les catégories mais aussi au lycée avec des classes foot très actives.
Si tu devais déjà tirer un bilan sur la saison en cours de ton équipe ?
Même s’il est un peu trop tôt pour tirer un bilan de la saison, je dirais d’ores et déjà qu’elle est compliquée à tous les niveaux. J’ai voulu faire un large recrutement, et avec 32 joueurs nous avons la chance de traverser l’hiver avec un effectif plus que correct. Pour la première fois de son histoire le club a participé à la Coupe de France et franchi le premier tour.
Après un très bon début de saison, nous étions dans le haut du classement. Mais une décision administrative quelque peu injuste nous a vu retiré 10 points. L’année dernière nous sommes montés en division supérieur, cette année nous nous maintiendrons malgré l’adversité.
Le bilan est simple, un groupe soudé qui avance et se construit et qui a soif de victoire et de plaisir.
Quels sont les réels objectifs pour le futur de ce modeste club ?
L’année dernière nous avions pour objectif d’accroitre le nombre de licenciés en améliorant notre enseignement du football par de la formation de jeunes éducateurs. Cette année l’objectif est de fidéliser les licenciés des petites catégories et de permettre à nos U15 de s’envoler vers des horizons plus structurés avec de vrais moyens de s’épanouir en ligue ou en départemental.
Pour ma part, mon objectif serait de pouvoir ouvrir une deuxième équipe senior.
Vous évoluez avec une équipe senior très jeune, n’est-ce pas un handicap ?
Notre équipe est la plus jeune du championnat cela ne nous a pas empêché de monter d’une division l’année dernière.
Après je dirais que nous avons les défauts de nos qualités. De la fougue, de l’inconstance, un manque de physique, un manque de maturité face à l’adversité. Mais voilà, nous sommes jeunes, nous apprenons vite, chaque joueur a la perspective d’une longue carrière et ne pourra que progresser dans tous ces domaines.
Le terrain est basé à Autrans, comment faites-vous l’hiver avec la neige ?
Les infrastructures, malgré les efforts des pouvoirs publiques, restent notre gros point faible. Le fait d’avoir implanté le stade à Autrans, capitale européenne du ski nordique, entraine beaucoup de complications pour nos joueurs.
Mais grâce à la qualité et au contenu des séances mise en place par nos éducateurs, nous tirons notre épingle du jeu et sommes capables de rivaliser avec des très bonnes équipes bien plus riches en infrastructures que nous.
Quant à l’équipe senior, vous n’imaginez pas la volonté et l’énergie qu’ils sont capables de développer pour s’entrainer. Dans le noir, sur des terrains qui ne nous sont pas consacrés, tout est bon pour qu’ils continuent à progresser.
Quelles sont les valeurs principales de ce club ?
Les valeurs de notre club vous l’aurez compris, c’est la solidarité, l’entraide, le travail. Et c’est savoir gagner avec humilité et perdre dans la dignité.
As-tu un message particulier à faire passer à tes joueurs pour la fin de saison ?
Je fais partie de ce groupe avec un poste comme un autre, je me sens l’égale de chacun d’entre eux. Je suis bouleversé par le respect que ces jeunes me témoignent. Je crois en eux, et ils me portent autant que je les soutiens. Chaque discours dans les vestiaires est une déclaration de tout l’amour que j’ai pour eux. Je veux leur donner force et tendresse.
« Tu tombes, on tombe ». Merci à vous tous.