Ecran noir
On entend souvent dire que l’on vit dans un monde surmédiatisé, où l’information va de plus en plus vite. L’instantanéité d’un évènement n’a d’égal que la multiplication de son traitement.
On entend souvent dire que l’on vit dans un monde surmédiatisé, où l’information va de plus en plus vite. L’instantanéité d’un évènement n’a d’égal que la multiplication de son traitement. Les raisons en sont le fantastique développement technologique qu’a connu une partie de l’humanité ces vingt dernières années. Durant cette période de progrès incessants, on a connu l’augmentation exponentielle des chaines de télévision, la propagation d’un réseau internet de plus en plus grand et l’apparition d’une téléphonie mobile à grande échelle. Les moyens de communication sont immenses et nombreux. Les écrans deviennent de plus en plus plats, de plus en plus précis, de l’infiniment petit à l’indéfiniment grand. On pourrait raisonnablement penser que l’on peut tout voir, tout de suite et avec une qualité à couper le souffle. Tout, sauf le sport à Grenoble apparemment.
En effet, pour ne citer que les trois disciplines qui ont le plus d’impact médiatique, il est pratiquement impossible de suivre à la télévision les matches et les performances du GF38, du FCG et des Brûleurs de Loups. On parle pourtant là de football, de rugby et de hockey sur glace. On parle pourtant là d’équipes professionnelles. Certes, le GF et le FCG n’évoluent pas dans l’élite nationale et il n’est nullement question ici de déplorer l’absence d’une couverture à l’échelle du pays. Les clubs professionnels ne sont pas en effet propriétaires de leur image, cette dernière est l’affaire de la ligue dans laquelle ils évoluent. A cet égard, les atermoiements de la L.F.P. quand à la création de sa propre chaine de télévision pour la Ligue 2 de football sont lamentables et prouvent une fois de plus l’incompétence de son président, de sa moustache et de sa coupe en bois. A vouloir chercher le profit à tout prix, il prive ainsi des milliers de supporters la possibilité de suivre leurs équipes favorites. Quant au rugby et au hockey, on se demande pourquoi une compagnie comme France Télévisions préfère dépenser vingt millions d’euros pour diffuser une rencontre de la Cup entre West Ham et Bolton, plutôt que de financer les stations régionales pour la retransmission de ces championnats. De même, on s’interroge sur l’absence d’une chaine sportive depuis l’apparition de la T.N.T. Nul besoin indispensable de disposer de vingt-cinq caméras pour filmer une rencontre de foot, de rugby et de hockey. Et pourtant, le seul moyen en 2010 notamment de suivre le GF, le FCG ou les Brûleurs de Loups est d’aller au stade ou d’écouter la radio. Comme en 1950 finalement.