Entretien avec Guy Midjo, Directeur Technique du FC Voiron Moirans
Après un parcours riche, Guy Midjo occupe depuis désormais quelques saisons le poste de Directeur Technique du FC Voiron Moirans (FCVM). Il nous a accordé un entretien cette semaine où il revient sur sa méthode de travail et sur le projet de développement du club isérois qui a fait des jeunes une de ses grandes priorités.
Guy, pouvez-vous d’abord nous expliquer en quoi consiste votre rôle de directeur technique ?
Je m’occupe de l’ensemble du pôle sportif du club. C’est-à-dire que j’organise des réunions techniques. Avec le coach référant de chaque équipe, nous fixons le projet de jeu pour la saison et nous mettons en place un projet de formation. C’est donc moi qui recrute et nomme les éducateurs. Je tente aussi d’attirer certains joueurs, adultes ou enfants.
Avec mon expérience, j’essaie de mettre en place des choses que j’ai vues à des niveaux plus hauts. Par exemple, de U10 à U13 nous avons instauré trois entraînements par semaine.
Quels sont les objectifs à atteindre dans les années à suivre pour le Football Club Voiron Moirans ?
La volonté du club est simple. On a pour ambition d’avoir toutes nos équipes qui évoluent au niveau régional.
Quand vous êtes revenu dans la région grenobloise, en 2015, vous avez coaché des équipes jeunes et seniors du club de Saint-Geoire-en-Valdaine. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?
Ce fut une magnifique aventure humaine, j’ai beaucoup apprécié mon passage dans ce club.
« Mon équipe doit être belle à regarder »
Quelle est votre méthode concernant le coaching ?
Tout d’abord, je peux vous dire que je suis un amoureux du football donc j’aime le beau jeu. Peu importe le niveau technique des équipes que j’ai eu, j’ai mis en place du jeu au sol avec une relance depuis l’arrière. Pour cela, la répétition des exercices à l’entraînement est indispensable. D’abord on l’effectue sans opposition, puis avec. Le but est que cela devienne automatique et qu’on puisse le reproduire en situation de match. Je suis donc un adepte de la défense à trois. Je pense que c’est le mieux pour relancer. Quand je ne peux pas aligner trois centraux, je joue à quatre en défense mais avec un milieu reculé afin d’aider à la construction.
Plus que le résultat, j’aime la manière. Mon équipe doit être belle à regarder, notamment pour satisfaire le spectateur. C’est pour cela qu’en tant que directeur technique du FCVM, je demande aux éducateurs en charge de l’école de foot (U6-U9) de compter les passes par match, l’objectif est d’en avoir environ 20 par rencontre.
Actuellement, quelles sont les tâches que vous effectuez pendant cette période de confinement ?
J’ai transmis des consignes à mes éducateurs. C’est-à-dire que chaque coach doit rester en contact avec son équipe. Cela se traduit par le biais de séances vidéo, de visio, ou encore d’échanges sur des groupes privés avec les réseaux sociaux. Franchement, nous sommes mieux organisés qu’au premier confinement. J’ai également créé un programme de sport que les joueurs doivent suivre. Je pense qu’on va retrouver des joueurs prêts physiquement. Ce qui est une bonne nouvelle.
« La volonté de faire progresser le club »
La formation des jeunes joueurs semble très importante pour vous. Vous êtes notamment le président de l’Academy Foot de Douala. Un centre de formation au Cameroun parrainé par Henri Bedimo et en partenariat avec Le Montpellier Hérault SC, vous pouvez nous en parler ?
Cette académie est d’abord un encadrement social. En effet, nous accueillons environ 70 jeunes entre 14 et 19 ans. Nous les hébergeons et leur fournissons une éducation scolaire. Tout est gratuit. Mais ensuite, il y a une ambition sportive. Nous les formons également en tant que joueur de football. Le but est qu’ils signent des contrats professionnels en Europe. Deux de nos joueurs sont professionnels à Montpellier. C’est une fierté.
Et concernant vos ambitions personnelles, quels sont vos projets pour les années à suivre ?
Pour l’instant, je suis en poste avec Voiron et j’ai vraiment la volonté de faire progresser le club. Ensuite, je suis en train de passer mes diplômes d’entraîneur. En effet, le poste d’entraîneur est quelque chose que j’apprécie. Ce rôle est notamment moins prenant que celui de directeur technique. J’aimerais entraîner des catégories U15 ou U17 au plus haut niveau. Ou alors, à terme, une équipe senior, peut-être celle du FCVM. J’ai un regret dans ma carrière de joueur c’est de ne pas avoir été professionnel, je peux peut-être réaliser cela en tant qu’entraîneur.
Entretien réalisé par Germain Dye
Le parcours de Guy Midjo
Guy Midjo a eu un parcours footballistique extravagant. Joueur international camerounais en U17, il fait d’abord un essai non concluant au PSG. Puis en 1999, le GF38 le repère et l’intègre à son centre de formation. Mais 4 ans plus tard le club ne lui propose pas de contrat professionnel et Guy Midjo décide de tenter sa chance ailleurs.
Il entame alors un tour de France. L’attaquant joue un peu de partout dans l’Hexagone. Avec, à chaque fois des contrats semi-professionels. Parallèlement, Guy fait des essais à l’étranger, notamment en Italie, en Roumanie ou encore en Suisse. Mais il n’est jamais retenu.
En perte de motivation et harcelé par les blessures, il rebondit en 2005 à Voiron, le club évolue alors en D1. Malgré une baisse de niveau notable puisque l’attaquant camerounais est habitué à jouer au niveau national, il apprécie particulièrement ce séjour. Bien accueilli, il lie des amitiés avec de nombreux membres du club.
Guy Midjo reviendra ensuite dans son club de cœur en 2015, d’abord comme joueur puis comme directeur technique.
Son travail et ses efforts paient puisque le club connaît une progression notable, notamment en senior avec trois montées en trois ans.