Entretien exclusif avec Alain Pochat, le nouvel entraîneur de Bourg-Péronnas
Mis à pied le 29 janvier par Villefranche, nommé le 24 février à Bourg. Alain Pochat (crédit photo : Philippe Le Brech / Sports Média) n’a pas traversé la rue, mais presque ! La Basque n’a eu à parcourir que quelques kilomètres pour retrouver un banc de touche si cher à son cœur. Engagé pour six mois dans une mission sauvetage, l’ex-technicien caladois ne bafouera pas ses principes pour autant.
Fraîchement nommé, quelles sont vos premières impressions ?
Je connaissais déjà le club en tant qu’adversaire. J’avais également des retours d’anciens avec qui je bossais à Villefranche ou même de joueurs que j’essayais de faire venir à Villefranche (Rires). Les infrastructures sont magnifiques. En arrivant, on sent qu’on trouve un club très bien structuré, très professionnel. Le passage en Ligue 2 a vraiment fait du bien et a permis de le professionnaliser. Ici, le staff technique n’a à s’intéresser qu’au terrain. On ne s’éparpille pas et c’est un confort de travail appréciable.
C’est une reconnaissance pour vous d’avoir retrouvé un banc si « facilement » ?
Je pense que le club était dans l’urgence et cherchait quelqu’un de disponible, avec une bonne connaissance du National. C’était mon cas. Peut-être qu’aussi en tant que voisin, ils avaient des échos de mon travail. C’est toujours gratifiant. Rebondir, ça m’a fait du bien. Je n’ai pas eu le temps de broyer du noir.
Quelles sont les attentes du club ?
Se maintenir en National. C’est aussi simple.
Et les vôtres ?
Les mêmes. Je pense que si nous validons notre ticket et qu’on arrive à laisser le club en National, on aura rempli le contrat. C’est mon envie. Ce club a sa place minimum à cet échelon, voir en Ligue 2.
Vous êtes un coach qui a la réputation de faire jouer ses équipes. A Bourg, vous allez être armé pour.
Je connais très bien Karim (Mokeddem). Les joueurs qu’il a choisit, je les connais également. Beaucoup m’intéressaient. Il y a dans ce groupe des vrais joueurs de ballon capables de produire du très beau football. Maintenant, on a une échéance de maintien qui va peut-être nous obliger à mettre de côté nos principes sur certains matches. On va aller à la chasse aux points, c’est certain.
Vous avez un plan pour cette équipe ? Y aura t-il une rupture avec ce qu’il se faisait avant ?
Je ne peux pas aller contre ma nature. La situation dans laquelle se trouve cette équipe n’est pas dûe qu’à cause de ce qu’il se faisait avant. Il y a eu des aléas, des joueurs sur le carreau. Cette équipe, elle a aussi gagné des points grâce à son style de jeu. Même s’il faudra être sérieux défensivement, je pense qu’il faudra s’appuyer sur les joueurs de football du groupe.
Il ne faut donc pas s’attendre à une révolution ?
Non. Vous ne verrez pas à Bourg huit joueurs sur la ligne des seize mètres (Rires).
A la fin de saison, le club perdra son statut professionnel. Est-ce un problème pour vous ?
Pour moi personnellement non. Sans le Covid, ils l’auraient d’ailleurs déjà perdu. Globalement, cette année a été compliquée pour tout le monde sur le plan financier. Pro ou pas. Maintenant, je connais assez ce club pour vous dire que c’est une structure qui anticipe. L’arrivée des nouveaux investisseurs est là pour le dire.
Quel projet-club vous a t-on vendu ?
On ne m’a rien vendu. Je suis un salarié du club jusqu’au 30 juin. Ma mission, c’est de sauver l’équipe. Si on y arrive, je pense qu’on pourra s’asseoir à table et discuter plus sereinement.
Nous sommes à 13 journées de la fin du championnat. On peut parler de mission sauvetage.
Tout à fait ! Mais rien n’est impossible. Si j’ai signé, c’est parce que j’y crois. Il y a encore 39 points à distribuer. Il faudra capitaliser. Tout est très serré cette saison. Je pense même que la barre des 40 points ne sera pas dépassée pour obtenir le maintien. Pour nous, il faudra aller accrocher en 19 et 20 points pour se sauver.
Dernière question. Le 12 mars vous vous déplacerez à Villefranche. C’est anecdotique pour vous ?
Il n’y aura en tout cas pas d’esprit de revanche. A Villefranche, j’ai pris mon pied sur le terrain, avec ce groupe. Même si l’effectif a énormément bougé ces dernières saisons, les aléas du National, les joueurs qui composent le groupe aujourd’hui, c’est moi qui les ai choisis. Même à l’hiver, quand la situation a été compliquée, j’ai senti une solidarité. Cette équipe a encore beaucoup à faire. Ils sont capables d’aller voir plus haut. Maintenant, je viendrai en tant qu’adversaire, il y aura donc trois points à prendre.
Propos recueillis par Mario Cristobal