Fabien Vidotto : « Les attentats ont changé le parfum de ce match »
La minute de silence observée avant le début du match donnait le ton d’une rencontre dans un contexte difficile, face à près de 500 spectateurs qui s’étaient déplacés pour l’occasion.
Le portier et capitaine de l’équipe de Gières, Fabien Vidotto, confiait que le matin du match, « il n’avait pas la tête au football, pas la tête à ça. On pense aux victimes : ces attentats ont complètement changé le parfum de ce septième tour ». Des propos que confirme son entraîneur, Jean-François Labartino, qui ne veut pas se servir de ces terribles événements comme excuses, mais qui souligne que les joueurs ont gambergé : « Les joueurs m’appelaient ce matin pour savoir si le match aurait lieu vu ce qu’il s’est passé. Je leur ai rappelé que ce n’était qu’un jeu et qu’on en ressortira grandi ».
Le technicien giérois a avoué être particulièrement bouleversé la veille de la rencontre, à l’instar de son joueur, bien connu dans le monde footballistique local, Aïssa Yahia-Bey : « Jusqu’à trois ou quatre heures du matin, peut-être par mauvaise curiosité, je suis resté devant ma télé pour voir ce qu’il se passait ». Profondément touché par les attentats, Aïssa Yahia-Bey est également revenu sur l’ambiance au sein du groupe avant la rencontre et livre un avis personnel sur la situation : « On sait qu’y a des gens qui ont perdu des proches : il faut qu’on ait de la compassion pour eux, on aurait pu tous y être. Qu’on soit musulman, catholique, bouddhiste ou juif, il faut faire front commun. De toute façon, le terrorisme n’a pas de visage ni de religion. Quand on ôte la vie de quelqu’un, c’est impardonnable. Dans l’équipe, il y a des gens de religions différentes donc ceux de confession musulmane se sentent obligés de prendre la parole parce qu’on doit se dédouaner de ça comme si c’était de notre faute : c’est malheureux. On a débattu à la collation, chacun a donné son point de vue mais c’est quelque chose de très grave ».
Les locaux, à l’image de l’ancien grenoblois, ont donc été assurément marqués par les attentats, mais c’est aussi le cas des joueurs et du staff de Annecy : « C’est toujours difficile de repartir après une telle catastrophe. C’était dans les têtes de tout le monde, avant le trajet, pendant le match… mais annuler, c’est leur donner raison » a confessé Stéphane Loison, président du club. La satisfaction de la qualification est bien là mais reste ternie par l’ambiance pesante du week-end. Pour le président, la priorité reste le championnat, mais ce dernier voit la coupe de France comme un beau bonus pour les joueurs et le club. La victoire de ce week-end a donc été la bienvenue pour l’équipe de CFA2 même si elle aura mis du temps à se dessiner. On souhaite une belle réussite au FC Annecy pour la suite de la compétition.