Fantasy League : tous les bookmakers s’y mettent !
Winamax a son « jeu de l’entraîneur », le PMU »la fantasy league PMU », le site Zebet a « house of coach »… La fantasy league est plus que jamais à la mode. Éclairage et explications sur ce phénomène qui séduit de plus en plus de joueurs et qui représente aujourd’hui un enjeu économique de taille, y compris pour les acteurs du monde du pari sportif.
Qu’est-ce qu’une Fantasy League ?
Avant d’expliquer son succès, il convient déjà de définir ce qu’est une Fantasy League. On pourrait la traduire par « ligue sportive virtuelle ». Le concept vient d’outre-atlantique, comme souvent, où il s’est développé considérablement il y a plusieurs années, générant depuis plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaire.
Plusieurs joueurs se retrouvent sur internet pour jouer le rôle d’entraîneur d’une équipe, avec un budget à gérer et des choix à faire (composition d’équipe, achat/vente de joueurs, choix tactiques…). Au sens large du terme puisque des ligues existent dans de très nombreuses disciplines, et pas forcément celle auxquelles on pourrait penser instantanément comme le football ou le basket-ball. L’été dernier, France TV a ainsi mis en place sur son site une Fantasy League spéciale Tour de France qui proposait de se mettre dans la peau d’un directeur sportif pour tenter de faire décrocher la victoire à un de ses coureurs lors de la Grande Boucle.
Les joueurs pouvaient ainsi s’affronter lors d’un classement général regroupant l’ensemble des participants mais avaient aussi la possibilité de s’affronter entre amis, dans un cadre plus privé.
L’objectif est de gagner des points après chaque journée (ou étape pour notre exemple cycliste) suivant les performances réalisées. In fine, l’objectif est évidemment de terminer premier à la fin de période prédéfinie de durée de la Ligue et d’ainsi obtenir le titre très convoité de « meilleur entraîneur ». En bonus, les joueurs se font souvent un plaisir de chambrer leur concurrent. Cet esprit convivial est un des gros arguments pour expliquer le succès rencontre par ce phénomène.
Qui dit succès dit en général très rapidement monétisation de celui-ci. Contrairement aux Etats-Unis, la France reste encore sur un modèle où la « gratuité » se taille la part du lion. Mon Petit Gazon, sûrement le site le plus populaire aujourd’hui en ce qui concerne les ligues virtuelles football, dispose de plusieurs options payantes (pouvoir faire des transferts tout au long de la saison, voir les notes de son adversaire, avoir un maillot personnalisé ou collector…) mais a aussi un mode de jeu complètement gratuit qui permet déjà une expérience de jeu excellente. D’ailleurs, signe de son succès croissant, il a développé de plus en plus de championnats jouables. Cette année la Ligue des Champions est ainsi venue se rajouter à la liste, déjà importante, des compétitions suivies.
Pour les sites de paris sportifs, le modèle est différent et clairement plus économique, parfois en collaboration totale avec les fédérations et ligues des sports proposés.
La Fantasy League PMU est par exemple accessible avec une mise minimum de 2€. En contrepartie, elle permet aux meilleurs joueurs de remporter des gains intéressants. On peut jouer sur une journée ou sur un match de football ou de NBA. Ce qui permet de multiplier les Ligues et donc les rentrées d’argent. Tous les bookmakers fonctionnent désormais sur le même principe. Et ça marche ! Le joueur est encore plus à fond que lors d’un pari classique. Car les joueurs qui jouent, c’est lui qui les a choisi, avec donc une implication émotionnelle plus élevée que sur une mise distanciée.
Les joueurs français restent encore loin de leurs homologues américains chez qui les Fantasy League sont complètement entrées dans la culture populaire, avec il est vrai des sports (basket, foot us) et une culture de la « statistiques » qui font de nos cousins d’outre-atlantique des cibles rêvées. Reste que le phénomène tend à se développer de plus en plus et permet en plus d’offrir de belles vitrines supplémentaires aux compétitions qu’ils proposent de gérer. Il n’est ainsi par rare de rencontrer un public éloigné de la Ligue 1 qui deviennent un vrai spécialiste des latéraux qui jouent à Dijon ou Strasbourg, juste parce qu’ils se sont mis à suivre intensément leurs prestations, histoire de dénicher une pépite à faible coup pour leur ligue virtuelle.
Aujourd’hui, plus d’un million de joueurs s’affrontent chaque week-end sur Mon Petit Gazon. On comprend mieux pourquoi les bookmakers ont décidé de s’y mettre aussi sérieusement.