FCG – Brive (12-12) : le jeu et les joueurs

FCG – Brive (12-12) : le jeu et les joueurs

Il faut parfois un peu de temps et de recul pour analyser une performance comme celle des Grenoblois contre Brive, samedi dernier, à Lesdiguières (match nul 12-12).

logo fcg

Du temps, ce n’est pourtant pas ce qui a manqué au FCG, après le carton rouge briviste du début de match qui offrit plus d’une heure de jeu en supériorité numériques aux locaux.
Du temps, qui n’a pas été pris par les Grenoblois pour placer de vraies attaques, avec une animation offensive décevante.
Du temps, enfin, c’est peut-être ce qui a manqué à un groupe victorieux la semaine dernière avec le bonus offensif à Biarritz, et qui n’a pas réussi cet enchaînement qui aurait pu…dû repousser un peu plus loin ces valeureux Brivistes au classement. Mais il convient de prendre du recul sur cette contre-performance, car dans un Top 14 toujours aussi dense, les Grenoblois totalisent 4 victoires et 1 nul pour 3 défaites, comme Toulon par exemple (sans les bonus).
D’autre part, la liste des blessés (qui va commencer à se réduire dans les prochaines semaines) ne permet pas une rotation et une mise en concurrence du groupe vainqueur de Toulon, du SF, de Bordeaux et de Biarritz. Les Grenoblois ont semblé manquer de fraîcheur physique et mentale contre Brive.
Enfin, ces derniers ne sont pas en reste dans ce résultat de parité. Les promus ont tout simplement joué avec la même envie que les Grenoblois contre Toulon. Avec un poil de chauvinisme, on pourrait dire que les Brivistes ont joué à la Grenobloise, version 2012-2013.

L’usure physique, c’est principalement les avants qui semblent l’avoir ressentie. Force et fierté des Grenoblois depuis le début de saison, le 5 de devant a beaucoup subi contre son homologue corrézien. Si CAMPO ramène enfin de la sérénité sur les lancers en touche, il surnagea sur sa première ligne, notamment EDWARDS, très utilisé cette année et qui semble avoir besoin d’un peu de repos.
ROODT et FARLEY ont beaucoup défendu, surtout le premier, dans un match où toute l’équipe aurait dû passer son temps à attaquer…
La troisième ligne dans son ensemble a réalisé un match correct, BEST sur des placages précieux, et surtout FAURE, encore très actif, qui porte l’équipe sur ses épaules depuis le début de saison. Il est sorti en seconde mi-temps, complétement lessivé. BERNARD a livré un match juste correct, à revoir peut-être en tant qu’impact player, où il semble apporter plus.

La charnière, elle aussi, montra des signes de faiblesse, peut-être plus psychologiquement et tactiquement que physiquement. COURRENT réalisa un 4/5 intéressant dans ses tentatives, mais manqua un peu de vitesse et de roublardise dans ses lancements de jeu. Tout comme STEWART, cible malheureuse d’une partie des spectateurs. Ceci ne l’aidera pas à retrouver sa confiance et à tenter plus de choses avec sa ligne de ¾, dans un match en supériorité numérique qu’elle aurait dû prendre à son compte.
Le meilleur exemple en est CAMINATI, avec une prestation dans la lignée de celle de la semaine précédente, sans trop de relief par rapport à son extraordinaire début de saison. Il voit de surcroit sa réussite dans ses tentatives de pénalités lointaines le quitter. MESSINA n’a pas été mauvais, sans avoir été bon pour autant, on attend plus de ce joueur passé par les plus grands clubs français. COETZEE lui non plus, ne créa pas de décalages dans une triste partie. THIERY semble confirmer, lui, qu’il pourra être important cette saison, avec des prises de balles intéressantes.
Enfin, GENGENBACHER se mit au niveau de son équipe sur ce match, avec quelques loupés inhabituels pour lui, mais à sa décharge, il était difficile pour n’importe quel joueur d’être en dessus, tant le collectif grenoblois, si puissant quand il le souhaite, semblait absent par moment dans ce match.

Un petit mot sur HEGARTY qui ne rassure toujours pas en touche (un premier lancer complétement manqué). Une bonne rentrée de HAND et surtout la première devant son public de RATINI, qui, un peu léger sur les premiers chocs (2 balles tombées), montra toute l’étendue de son talent et surtout de sa vitesse sur une des rares actions offensives de son équipe, à revoir.

Le fait du match, si on occulte les nombreux cartons ou encore l’erreur de l’arbitre trompé par le pilier briviste sur la dernière pénalité des promus ; pourrait être la prestation en demi-teinte du public grenoblois, capable de tellement mieux. Ce dernier ne devra pas perdre de vue que c’est sur ce genre de match que l’équipe a vraiment besoin de lui.