Florian Faure (FCG) : « Le rugby n’est pas une histoire de hasard »

Florian Faure (FCG) : « Le rugby n’est pas une histoire de hasard »

faure un oeil sur ses collegues du pack alpinAprès l’exploit face à Toulon samedi (28-26), le troisième ligne du FC Grenoble Florian Faure revient sur son début de saison, la victoire au Stade des Alpes et la semaine chargée qui s’annonce avec les quatrième et cinquième journées de Top 14.

Trois titularisations en trois matchs, c’est une marque de confiance selon toi ?

« Oui, d’autant plus que j’avais fini la saison dernière blessé, donc la reprise avait été un peu compliquée. En plus, j’ai attaqué la préparation physique en retard ; au lieu de recommencer avec le groupe j’ai fait trois semaines en individuel avec les préparateurs physiques. Ce n’est jamais pareil de faire la prépa tout seul dans son coin qu’avec l’équipe. Je suis arrivé en petite forme… Premier match amical contre Biarritz je ne joue pas, le coach me dit que je jouerais les suivants, sauf que j’ai fait trente minutes contre Montpellier et quarante contre Oyonnax. Et j’enchaîne sur le Stade français, directement quatre-vingts minutes. Là, pour un premier match, ça a été très dur. Petit à petit ça va s’améliorer, plus on joue et plus le physique va suivre. Ca va déjà mieux, je tiens un peu mieux… Espérons que ça continue, tant qu’on joue on est heureux. »

Comment s’annonce cette nouvelle saison, par rapport aux exploits réalisés la saison dernière, qui seront peut-être plus difficile à réitérer cette année ?

« Un exploit, on en a encore fait un samedi soir contre Toulon. Comme je le dis tout le temps, ça va être difficile, ça va être la guerre. J’ai même presque aussi peur d’Oyonnax que de Toulon, parce que contre Oyonnax ce sera très compliqué… Dans ce championnat on ne peut prendre aucun match à la légère. On ne peut pas dire qu’on avait pris Castres à la légère, mais on avait dit qu’on voulait faire quelque chose là-bas, s’accrocher, et on a pris quarante points. Le moindre relâchement, le moindre manque de concentration ou d’effort de la part de l’équipe dans la semaine se paye cash. Avant Castres, on a fait une semaine d’entrainement pas terrible, et ça s’est ressenti sur le match. Là, on a fait une super semaine d’entraînement, tout le monde était concentré, appliqué. Il y avait un peu de peur, sûrement, mais ça paye à la fin. »

Toulon avait réservé un petit coup de pub pour le match de samedi, avec l’arrivée de Bryan Habana sous ses couleurs. Est-ce plus difficile, plus intimidant de recevoir une équipe comme le RCT qui en plus d’être une des meilleures d’Europe est aussi très médiatisée ?

« Non, on les connaît, on sait comment sont les Toulonnais, leurs dirigeants… C’est toujours plus médiatique que d’habitude, mais nous, on se focalise sur nous-mêmes, pas sur ce qui se dit, et le plus important c’est ce qui se passe sur le terrain pendant le match. C’est pour cela que le travail de vidéo que l’on fait toute la semaine est important. Analyser leurs lancements de jeu, leurs touches, leurs mêlées… On a super bien bossé cette semaine. Il n’y a pas de secret, le rugby ce n’est pas une histoire de hasard, il n’y a que le travail qui compte, et on l’a encore montré ce soir. Même si à la fin, on aurait pu avoir le match nul, si la transformation passait… Mais je pense que même avec un match nul, on aurait été heureux. »

La semaine qui arrive va être compliquée, avec un déplacement mercredi puis une réception dimanche… Comment allez-vous la préparer ?

« Ca fait trois matchs en huit jours ! Il s’agit déjà de bien récupérer, parce que les Toulonnais nous ont proposé un sacré combat. On va essayer de bien se reconcentrer et de se remettre tout de suite au travail. Je pense qu’il va y avoir un peu de turn-over pour le déplacement à Perpignan… Il ne faut pas lâcher, tous ceux qui vont affronter l’USAP devront être concentrés comme on était concentrés pour le RCT, même si on a moins de jours de préparation. Et il faudra rester concentrés toute la semaine, car Bordeaux arrive derrière, et ils viendront pour gratter des points. L’UBB a un peu le même planning que nous au niveau du maintien. A nous de tout faire pour rester invaincus à domicile, de récupérer des points, partout où on pourra les prendre. »

L’infirmerie bien remplie du FCG se ressent-elle sur le terrain, sur certains postes où les mêmes joueurs sont souvent sollicités ?

« Ca se ressent, bien sûr. On va tirer un maximum sur certains, Naude (Beukes) par exemple, il n’est plus tout jeune, moi non plus je ne suis plus très jeune… En troisième ligne on n’est pas nombreux, en ce moment on n’est que cinq à ce poste à l’entraînement, à cause de nombreux blessés : Chaplain, Sowerby, Vanderglas, Alexandre… Ce sont des joueurs importants. C’est compliqué. On va aller à Perpignan, et certains vont être obligés de jouer trois matchs. C’est le calendrier qui veut ça maintenant, ce sont des cadences infernales. Les piliers aussi sont touchés, ainsi que la deuxième ligne… Et même derrière, c’est un casse-tête pour les coachs.

Pourtant, malgré les blessures, depuis le premier match amical, on remarque une certaine efficacité des avants… Autant en attaque qu’en défense.

« Samedi soir, même si c’est Roland (Bernard) qui marque, on ne peut pas vraiment dire que ce soit un essai d’avant, ça vient d’une relance de trois-quarts. Mais sur les matchs amicaux, c’est vrai, on a beaucoup travaillé sur les ballons portés. On en a fait un peu moins samedi soir, on s’était dit qu’il fallait en faire, mais on n’a pas non plus eu trop de touches donc c’était compliqué. Mais c’est vrai que c’est un de nos points forts. Dans le rugby, il n’y a que des vérités, et la vérité c’est que ce sont les avants qui font gagner le match et les trois-quarts qui décident du score. Tant que les gros avancent, on a une bonne mêlée, des bonnes touches, et normalement ça marche ! »

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