Gary Perrin : « A Seyssinet, j’ai trouvé une vraie famille »
Avant d’entamer, ce lundi, un stage comme kiné au…GF38, son ancien club, Gary Perrin, le portier d’un AC Seyssinet qui enchaîne les défaites, nous a accordé un long entretien au cours duquel il s’est confié sans langue de bois : son parcours, sa formation au GF38, son épanouissement au sein de l’AC Seyssinet, ses projets futurs…rien n’est oublié !
Gary, pour commencer, on t’a vu quitter le terrain en cours de match dans le derby perdu (3-1) face au FC Echirolles, comment vas-tu?
« Je me suis fait une déchirure au mollet droit qui m’éloigne des terrains pendant 3 semaines. J’ai marché avec des béquilles pendant 5-6 jours et là ça va mieux, j’arrive à marcher et je me soigne chez un kiné. J’espère revenir pour Ain Sud le 19 mars et si ce n’est pas possible, ça sera pour le match suivant programmé deux semaines après à Feurs. »
Malheureusement, tes coéquipiers ne sont pas parvenus à revenir dans le match (il est sorti à 2-0 et le score s’est terminé à 3-1) et ce sont les Echirollois qui sont sortis cette fois avec avec le sourire…
« C’est sûr que les derbys ne sont pas des matchs qui se jouent mais qui se gagnent alors il y avait de la déception de notre part. On se console un peu en se disant qu’on a gagné le match aller (2-1) et en se disant que ce ne sont que 4 points à la clé, comme tous les autres matchs. »
Avec 6 défaites de rang dont 3 sur les 3 premières rencontres de 2016, l’AC Seyssinet va mal…(et a perdu une 7ème fois de suite ce week-end, ndlr)
« Ça ne va pas fort effectivement…C’est difficile de perdre quand, pendant 2 ans, on a presque tout gagné et que tout nous a souri même quand on avait du mal. On a pourtant bien lancé la saison avec 2 victoires de suite, deux derbys, avant d’être dans le creux. On ne va pourtant pas lâcher et si on compte sur le fait qu’il y ait trois descentes en HR, on serait à 5 points de Montélimar, le premier non-relégable, à 11 matchs de la fin. »
Comment expliques-tu la situation?
« On en a parlé entre nous et le constat est que déjà, peu d’entre nous ont connu la DH. C’est un niveau d’exigence au-dessus de la DHR avec de très belles équipes et de très bons joueurs. Et pourtant, le groupe est toujours aussi soudé malgré les défaites. »
Le fait de n’avoir que très peu recruté cet été, en s’appuyant sur le groupe qui est monté de PHR à DH en deux ans n’était-il finalement pas un erreur?
« C’est possible, on en avait peut-être besoin. Mais le groupe vit tellement bien qu’on ne voulait pas de mercenaires qui arrivent et touchent de l’argent. Ensuite, il faut aussi dire qu’il n’y a pas eu énormément d’opportunités. On espérait qu’Aziz Bouzit signe mais il s’est finalement engagé au FC Echirolles, qui avait peut-être plus de garanties que nous. En tout cas, on verra tout ça en fin de saison. »
Quelles sont vos chances de maintien?
« On se dit que c’est encore possible de se maintenir. Il reste 11 matchs dont au moins la moitié qu’on ne devra pas perdre. Mais c’est dès maintenant qu’il faut commencer à prendre des points, sans attendre encore un ou deux matchs pour mettre fin à cette série de 6 défaites de suite. Le plus important sera de gagner nos matchs à domicile, ce qui nous ferait capitaliser même si on laisse des points à l’extérieur. »
A titre personnel, après deux années où vous avez terminé parmi les meilleurs défenses de vos championnats, tu as du « apprendre » à encaisser plus de buts (29 buts en 15 rencontres soit presque 2 par match), comment analyses-tu cette situation?
« En effet, sur les deux dernières saisons, je n’ai pas trop été sollicité et le titre de « meilleur gardien » qui prenait en compte le match joué et le nombre de but encaissé que j’ai reçu l’an dernier, je pense que ma défense le méritait plus que moi encore. Depuis la reprise, le niveau s’est élevé et j’ai minimum 4 ou 5 parades décisives à effectuer par match donc forcément, c’est plus intéressant. C’est pourquoi, si on se maintient, cette saison sera la plus belle pour moi au point de vue individuel. Sinon, c’est que, au même titre que mes partenaires, je n’aurais pas fait le nécessaire. »
Tu évoques le niveau Honneur. Toi qui a joué en PHR, HR (avec l’ACS) et CFA2 (avec le GF38, comment le juges-tu?
« En CFA2, je n’ai fait qu’une ou deux apparitions lorsque Brice Maubleu ne pouvait pas jouer. Et honnêtement, même si j’ai joué en U17 et U19 nationaux, tout change en Senior. Dans l’envie, l’impact mais aussi l’expérience, on voit la différence. En PHR, sans manquer de respect aux adversaires, on est monté assez facilement. L’an dernier, on a joué quelques matchs de bon niveau mais cette saison, c’est au-dessus.
Qui t’a le plus impressionné?
Au niveau des équipes, c’est Vaulx-en-Velin car même si c’est Limonest qui est leader, on les a bien tenu. Mais dans toutes les équipes je vois des joueurs et me demande pourquoi ils ne jouent pas plus haut. Je pense à un défenseur latéral de Cruas, un milieu de terrain de Montélimar, un attaquant de Lyon-Duchère. Et même si je vais me faire haïr (rires), la ligne offensive du FC Echirolles, et notamment Aziz Bouzit, est impressionnante. »
Revenons à toi. A Seyssinet depuis 3 ans, tu sembles totalement épanoui…
« Oui, j’ai trouvé à Seyssinet une vraie famille au sein de ce groupe. Comme je le disais, malgré cette saison moins bonne où on a du se dire certaines choses, on reste toujours la même bande de potes. On prend plaisir à se voir à l’entraînement où est toujours une vingtaine mais aussi en dehors. D’ailleurs, quel que soit le résultat face à Ain-Sud, on a déjà programmé une sortie à l’issue du match. »
Des avantages qu’on ne retrouve pas forcément dans des niveaux plus élevés. D’ailleurs, ne songes-tu pas, un jour, à évoluer plus haut?
« Pas dans l’immédiat. Je ne voudrais pas jouer plus haut mais perdre les avantages de jouer avec des potes. On a d’ailleurs l’ambition de faire grandir le club de Seyssinet ensemble, donc j’exclu pour l’instant d’aller ailleurs, qu’on se maintienne ou non en fin de saison. Je ne me vois d’ailleurs pas dans un autre club de l’agglomération. »
Revenons sur ta carrière. Tout est parti de Forma Foot…
« C’est le club de chez moi, où mon frère Pierre-Louis joue toujours et qui j’espère montera en Promotion d’Excellence en fin de saison. Ils organisent d’ailleurs un tournoi international U15 chaque année qui vaut le coup. Je suis encore proche du club. »
Avant de t’engager avec le GF38…
« En 14 ans fédéraux. La première année, comme je n’avais pas encore l’âge pour intégrer le centre de formation, je faisais les aller-retour avec mon père. Ensuite, j’ai intégré le centre à partir de 15 ans. Je garde énormément de bons souvenirs et si je joue aujourd’hui en DH, même si ce n’est ni le monde pro ni même la CFA, c’est grâce à ma formation au GF38. Mais, si je peux donner un conseil aux plus jeunes, c’est de ne pas abandonner les études en parallèle. On me l’a reproché à Grenoble à l’époque mais quand je vois le peu de joueurs de ma génération qui vivent aujourd’hui du foot, je ne regrette pas mon choix (il est en dernière année de kinésithérapie)… »
Justement, de votre génération dorée « 92-93 », finaliste du championnat de France U19 en 2011 (défaite 2-0 en finale face au PSG), avec qui es-tu resté en contact?
« Cette saison restera marqué. C’est la plus belle équipe que j’ai eu et, surtout, on était une belle bande de potes. J’ai une anecdote à ce propos : l’année des 19 ans, on jouait en Corse, à Bastia il me semble. La veille au soir, on était tous ensemble, sans exception, réunis dehors à disputer et se marrer jusque tard dans la nuit. Le lendemain, on a gagné en plus (rires). Finalement, on termine premier de notre poule et on arrive jusqu’en playoffs face au PSG, que demander de plus? »
Parmi ce groupe, Florian Thauvin, même s’il n’est pas au sommet de sa forme à l’OM ou encore Ruben Aguilar, qui s’est imposé à l’AJ Auxerre et Julien Begue prête à Bourg-Peronnas (L2) par l’EN Avant Guingamp (L1) semblent être les trois qui ont le plus réussi à l’heure actuelle. Logique?
« Il y a aussi Saphir Taider (Bologne, en Série A) et Atila Turan (Stade de Reims, L1) mais c’est vrai qu’ils étaient déjà montés avec les professionnels à l’époque. Concernant Flo, on voyait déjà qu’il était au-dessus et c’était aussi ce que je pensais de Ruben même s’il n’était pas plébiscité par tout le monde au GF à l’époque. Pour « Ti’Begue », c’était plus difficile puisqu’il n’était pas indiscutable. Pourtant, il était très sérieux, à l’écoute et gros travailleur alors je suis super content pour ce qui lui arrive aujourd’hui. »
Dès lundi et ton stage de kinésithérapeute que tu effectueras au GF38, tu retrouveras quelques têtes connus…
« Oui pour le dernier stage de ma formation. Je serai au centre les jours où Damien Blanc, Matthias Barrie et Anthony Germinario, les 3 kinés, seront présents. Je reverrais donc quelques anciens coéquipiers encore là comme Brice Maubleu, Nathan Monti, Hamadi Ayari, Hugo Cianci ou encore Selim Bengriba. Dans le staff, il y aura aussi Michael Diaferia (préparateur physique), qui m’a mis en relation pour que j’effectue ce stage et bien sûr, Arnaud Genty, mon mentor (rires).
Vous aviez une relation particulière…
« A vrai dire, c’est ma meilleure rencontre et la personne qui m’a le plus marqué lors de mon passage au GF38. Il m’a énormément apporté dans ma façon de jouer mais aussi en tant que personne. Dès qu’on se recroise, on aime parler de foot ou autre. »
Suis-tu toujours le GF38?
« Oui bien sûr même si c’est d’un peu plus loin qu’avant. Le parcours est jusque-là très bon et l’objectif de retrouver le National toujours en cours. Une ville comme la nôtre mérite de jouer au minimum en Ligue 2. En espérant que cela arrive à nouveau et que le club se serve de ses erreurs passées pour arriver à se maintenir au haut-niveau. »
Crédits photo : Foot38