GF38 – Olivier Saragaglia, un homme pressé
En l’espace de quelques mois, l’entraîneur du GF38 s’est mué en sauveur du football grenoblois. Un costume qu’il a endossé naturellement. Pourtant, entre les responsabilités accrues, la pression supplémentaire et relationnel différent avec les différents acteurs qui l’entourent, c’est presque un nouveau métier auquel a dû s’adapter le technicien isérois.
Une année usante :
Olivier Saragaglia a terminé sa première saison en tant que responsable d’une équipe Une sur les rotules. « On bossait déjà énormément au centre de formation et je pense que l’investissement en temps de travail est globalement le même. Mais, aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de responsabilité. Avec la pression qui va avec. C’est le plus usant. ». Moins de temps de sommeil, une consommation de cigarettes accrue ; autant de petits signes qui ont accompagné son année, alors que les résultats ont pourtant été rapidement très bons. La fin du championnat n’a pas signifié la fin des activités puisqu’il a fallu notamment s’atteler au recrutement. Le coach alpin prendra quelques jours de vacances début juillet. Avant de s’atteler à un nouvel exercice qui ne devrait pas être moins fatiguant…
Un nouveau Saragaglia ?
Un gouffre sépare l’entraîneur de la réserve qui regrettait amèrement qu’on ne lui demande pas son avis et l’entraîneur de l’équipe première du Grenoble Foot 38, porté en triomphe en fin de saison par les supporters du club. Saragaglia considère pourtant ne pas avoir changé face à cette soudaine popularité. « Dans ma vie de tous les jours, ceux qui m’arrêtent sont toujours les mêmes (et il y en a apparemment beaucoup, dixit Arnaud Genty). Certains me regardent peut-être différemment. Mais de mon côté rien n’a changé. J’avance, je n’ai pas d’esprit de revanche. J’ai juste de la reconnaissance pour les personnes qui m’ont fait confiance.
Il y a également peut-être légèrement plus de sollicitations de la presse – avec des reportages pour France Football ou Téléfoot, mais, localement ce sont déjà ceux que je connaissais du temps de la réserve. »
Quand on lui demande s’il a dû apprendre à être « politicien » (en référence à ses remerciements pour Michel Destot, le maire de Grenoble, lors de la dernière journée du championnat), l’homme s’en défend. « Je ne fais pas de politique mais sans politique, on ne pouvait pas redémarrer. Je ne regarde pas la couleur politique mais la personne et j’ai de bons rapports avec Michel Destot. »
L’homme ne semble pas grisé par le succès de l’entraîneur. C’est sans doute aussi une des raisons de son succès cette année.
Quelle vision du métier ?
Entre entraîneur de jeunes joueurs dans un cadre post-formation et récupérer l’équipe première du GF38, les différences sont notables. Cela relevait d’une grosse envie de la part de Saragaglia, parti dans un premier temps du côté de Chambéry pour relever ce défi.
Un peu moins d’un an plus tard, quel est le bilan tiré par le coach alpin ? « Ce que je voulais avant tout, c’était la compétition. La préparation, les séances d’entraînement… Tout est axé compétition. Je suis donc plutôt satisfait de ce point de vue là. J’ai envie de continuer à exercer ce métier, pas jusqu’à mes 70 ans par contre (rires) et à Grenoble si possible où je me sens vraiment bien. Je ne ressens vraiment pas le besoin de connaître autre chose. Je me vois bien finir ici, pas forcément dans un rôle d’entraîneur d’ailleurs. Il peut y avoir d’autres perspectives. Après si le club ne veut plus de moi, c’est un autre soucis. »
Parmi les petites nouveautés, la gestion de joueurs « âgés » pouvaient poser question à l’entame de la saison. « C’était effectivement une interrogation. Ceux qui ont la trentaine étaient des copains depuis des années. Je me souviens que je jouais à la Playstation avec Selim Bengriba à l’époque ! Mais ce sont des garçons intelligents. Je ne les gère évidemment pas de la même façon qu’un jeune car ils se connaissent. Mais, sur le terrain, ils ont su mettre la distance nécessaire entre eux et moi. Ce qui n’empêchait pas d’aller boire une bière à la fin des matchs. »
Le CFA
Sans faire injure aux adversaires du GF cette saison, tout autre résultat qu’une montée aurait été un échec vu la qualité de l’effectif isérois. Le CFA va en revanche être une toute autre affaire… « Il y a un décalage CFA/CFA2, oui. Mais il ne faut pas en faire une montagne non plus, tempère Saragaglia.Sur notre expérience avec la réserve il y a quelques saisons, on avait été pas mal jusqu’à la trêve puis sans pros lors de la deuxième partie cela avait été bien plus compliqué. Cela joue plus, c’est surtout mieux organisé, avec un ou deux grands joueurs capables de faire la différence. »
Mais pas d’inquiétude excessive chez l’entraîneur qui, malgré la fatigue, a pourtant hâte de pouvoir en découdre à nouveau sur le pré. Olivier Saragaglia est un homme pressé.