GF38 – Sarre-Union (6-0) : le jeu et les joueurs

Le Grenoble Foot 38 a signé ce samedi 9 février sa plus large victoire en championnat de l’ère Saragaglia. Un succès net et sans bavure contre une bien pâle formation de Sarre-Union qui avait pourtant dominé les Isérois lors du match aller (1-0). Retour sur le match et sur la performance des footballeurs grenoblois.

Sarre-Union est ce qu’on a vu de plus faible cette saison au Stade des Alpes. Cela ne retire rien à la performance de Bengriba et ses partenaires, mais cela explique en partie la lourdeur du score. Les Grenoblois n’ont pourtant pas livré leur prestation la plus aboutie de la saison. Beaucoup d’imprécisions techniques ont émaillé la rencontre et pendant 45 minutes les pensionnaires du Stade des Alpes se sont contentés d’une gestion sereine mais pas franchement emballante.
Ce qui a fait la différence tient en un mot : l’efficacité. Et personne ne l’incarne mieux sur ce match qu’Aïssa Yahia-Bey qui a remporté ses quatre duels avec le portier adverse pour signer un remarquable quadruplé. Au-delà de son sens du but, l’ancien joueur de l’US Abbaye a pu faire apprécier son coup de rein et sa science du jeu en petit périmètre. Deux qualités dont il a fait montre à de multiples reprises lors du premier acte, profitant du coup de patte de Manu Perez pour la 1ère et de son entente avec M’Baiam pour la 2nde. Il a fait vivre un supplice à l’arrière-garde alsacienne et ses 4 buts en moins de 20 minutes sont un retentissant exploit. Ce serait toutefois très réducteur d’accorder le bénéfice de la victoire à la réussite d’un seul homme.

La vraie force du Grenoble Foot 38 est peut-être son milieu de terrain. Michel (20ans), Perez (21ans), Ayari (22ans) et Cianci (23ans) – qu’on peut tous placer dans ce secteur là même si ponctuellement ils ont pu être positionnés de manière plus offensive. Ils sont jeunes, pas avares d’efforts et très complémentaires.
Un nombre incalculable de ballons récupérés, une première relance toujours extrêmement propre et une projection offensive qui a failli payer : Hamadi Ayari ne verra sans doute pas son nom souvent apparaître dans les comptes-rendus mais mérite à nos yeux le titre de meilleur grenoblois du match.
On a déjà parlé de l’entente entre Perez et Yahia-Bey. L’ancien capitaine grenoblois a également offert le premier but à Cianci et sa palette de passeur en fait une arme redoutable quand ses partenaires lui offrent des possibilités. On peut regretter un peu de déchet sur cette rencontre mais sans fâcheuses conséquences.
Flo Michel a lui été égal à lui même un mélange de hargne et de technique qui lui donne un profil atypique et la possibilité de briller à différentes positions. Sa capacité à défendre debout – et de manière très efficace – lui a permis d’accélérer le jeu isèrois en plusieurs occasions.
Le doublé d’Hugo Cianci est quant à lui révélateur de ce que l’ancien boulonnais apporte depuis son retour au club. On a peut être moins vu sa qualité de percussion que lors des derniers matchs, mais son envie de se projeter vers l’avant (à bon escient) a été récompensé de deux buts. Par sa disponibilité offensive, il offre davantage de possibilités à ses partenaires. Et si on peut parfois regretter sa trop grande « générosité » (cf le jaune pris en fin de match), cela fait quand même plutôt plaisir de voir un joueur encore en Ligue 2 l’an passé se déchirer en CFA. Puisse-t-il tirer ses coéquipiers dans ce sens dans ce domaine là.

C’est en revanche plus difficile de tirer de grands enseignements de la prestation défensive des Alpins. Le pressing collectif a été très bon. L’équipe a bien défendu en bloc. Mais Sarre-Union s’est montré bien trop inoffensif même quand le GF38 lui a laissé les clés du jeu. Un mot tout de même sur deux joueurs. Jimmy Giraudon confirme ses dernières sorties et a réalisé son premier match satisfaisant au Stade des Alpes. Farès Hachi est lui devenu…indispensable ? Olivier Saragaglia peut en tout cas remercier Selim Bengriba de s’être découvert des talents de défenseur central sinon le choix de son latéral gauche aurait pu lui causer bien des tourments. L’ancien joueur de Niort a été un peu plus discret offensivement en seconde période mais son début de match a confirmé qu’il était un très gros plus sur son flanc gauche dans l’animation offensive tout en restant irréprochable défensivement.
Nathan Monti n’a pas eu grand chose à faire. On l’a senti un peu en difficulté sur les deux corner de Sarre-Union, sans doute le point qu’il va devoir travailler s’il veut franchir un palier. En attendant c’est aussi à ses défenseurs de lui facilité la tâche dans ce domaine là.

Pour finir sur le point le moins plaisant de cette rencontre, on peut ce soir légitimement se demander s’il y a un problème Jean-Mathieu Descamps au GF38. Quand un attaquant ne marque pas, il est bien évidemment en partie responsable. Par contre, sa tâche se complique quand il est systématiquement « oublié » par ses coéquipiers. Dès son entrée en jeu, JMD s’est montré disponible, a tenté de bonifier les rares ballons dont il a hérité mais à plusieurs reprises il n’a pas été servi, pourtant en bonne position. D’où des signes de découragement flagrant au fil des minutes. Simples faits de jeu ou soucis plus profond, on le saura sans doute au cours des prochains matchs. Mais cette rencontre était une excellente occasion pour relancer un attaquant en panne de confiance. Et un Descamps avec une dizaine buts de plus d’ici la fin du championnat ne serait sans doute pas du luxe si le GF38 ambitionne toujours de monter en fin de saison…

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Crédit photo : Alain Thiriet