GF38 – Sochaux (2-0) : le jeu et les joueurs
Grenoble a produit sa prestation la plus aboutie de la saison, de l’avis même de son entraîneur Olivier Saragaglia. Solide défensivement face à une bien inoffensive réserve sochalienne (aucun arrêt à faire pour Jaccard), les Isérois ont dominé la rencontre d’un bout à l’autre.
Tout juste peut-on regretter une fin de rencontre un peu moins maitrisée sur le plan technique. Et encore. Cette constance dans la qualité est nouvelle, jusque là l’équipe alternant temps fort et temps faible plus fréquemment. Si le bloc équipe fonctionne bien depuis désormais quelques matchs, chaque sortie – et c’est finalement logique – voit les automatismes et l’équilibre de la formation s’améliorer. Le GF38 manque juste d’un peu plus d’efficacité devant les buts. Mais il n’y a pas lieu d’être inquiet. La remontée au classement se poursuit. Les troupes de Saragaglia sont désormais à une position plus conforme à leurs ambitions et à leurs qualités. Restent quelques marches à franchir. La montée en National ne sera peut-être pas au bout de cette saison. Mais si le GF poursuit sur sa lancée, il ne devrait pas être loin.
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Daniel Jaccard : pas grand chose à faire contrairement à son homologue sochalien. Son principal travail fut donc de rester concentré jusqu’au bout, chose dont il s’acquitta sans trop de soucis. Premier match sans prendre de buts à domicile. Une bonne soirée pour le portier alpin.
Julien Deletraz : avec Mikari dans son couloir, il s’était sans doute attendu à une rencontre plus mouvementée. Bon apport offensif, notamment en première période, ce qu’il lui a permis d’une nouvelle fois de montrer sa qualité de centre.
Mehdi Messaoudi : lors de son dernier match au Stade des Alpes, il quittait le terrain le tibia en sang. Même pas un mois plus tard, le guerrier est déjà de retour avec en prime son meilleur match à domicile de l’année. Impeccable défensivement, il aurait même mérité un petit quelque chose sur le plan offensif où il a fait valoir ses qualités athlétiques sur de nombreux coups de pied arrêtés.
Selim Bengriba : un match où il ne marque pas est un match raté. Plus sérieusement, il doit commencer à se dire qu’il est passé à côté d’une bonne carrière en défense centrale où sa faculté d’adaptation est épatante. Il n’a peut être pas la relance d’un Verlaat et les ballons chauds rejoignent sans l’once d’une hésitation les gradins quand nécessaire. Le capitaine invaincu est sans doute parti pour prolonger son bail dans l’axe…
Farès Hachi : …d’autant plus que le couloir gauche est solidement occupé. Ce n’est pas forcément la recrue que l’on attendait le plus mais Farès Hachi, de sortie en sortie, ne déçoit tout simplement jamais. Solide défensivement, d’une très grande disponibilité sur le plan offensif, peu de ballons perdus et une qualité technique qui lui permet de créer le danger à l’approche des buts adverses. Du temps de son passage à Échirolles, certains lui donnaient le titre officieux de meilleur latéral du département. On comprend mieux pourquoi.
Hamadi Ayari : il semble être là depuis toujours. Ce qui est un peu le cas si on oublie son année à Metz. Pour ceux qui l’ont connu quand il jouait avec la réserve – entrainé par Olivier Saragaglia – ce n’est pas une grande surprise : il couvre du terrain, il gratte des ballons et il les relance proprement. Petite nouveauté dans son arsenal : son apport offensif puisqu’il s’est finalement retrouvé souvent en position de conclure ou d’être décisif. Avec réussite puisqu’il est à l’origine du but de Marius M’Baiam.
Manu Perez : on ne dira pas plus que la plume d’Alexis Sandre dans le Dauphiné Libéré de ce samedi. Manu Perez revient à son meilleur niveau, petit à petit. Propre et avec une condition physique meilleure qui lui permet désormais de davantage participer au jeu. Le temps d’ajuster un peu la mire et il ne manquera pas de signer les mêmes jolies frappes que la saison passée, apportant à l’attirail offensif des Dauphinois une option supplémentaire. Remplacé par Jimmy Giraudon lors des dernières minutes.
Flo Michel : on oublierait presque le petit milieu vu la prestation de ses deux compères précédemment cités. Moins en vue, peut être, mais tout aussi excellent qu’à l’accoutumée. Grenoble ayant souvent eu le ballon, il a eu moins l’occasion de se montrer à son avantage dans la récupération. Pour le reste, ce fut du grand Michel. C’est désormais une habitude.
Abdellah Zoubir : difficile de sortir un joueur de ce collectif mais si on devait le faire Zoubir serait certainement celui ci. Dans un rôle d’électron libre, il a étincelé, notamment au cours d’une première demi-heure de très très haut niveau. Disponible, collectif, décisif. Un Zoubir comme on l’aime. Alexis Sandre, qui lui consacrera un article dans le DL de lundi, y a même vu son meilleur match depuis son arrivée. Remplacé par Romain Marion pour les dernières minutes.
Marius M’Baiam : on a eu l’impression de le voir jouer un peu à l’économie pour son retour de blessure ; il finit le match avec un but et une passe décisive. Cela résume assez bien Marius M’Baiam, peut être pas le joueur le plus flamboyant du monde, mais qui possède une intelligence de jeu supérieure à la moyenne. Sans compter qu’il perd très rarement le ballon et qu’il ne rechigne jamais aux tâches défensives. Remplacé par Fayçal Lebbihi pour le dernier quart d’heure qui s’est immédiatement mis au diapason, se signalant à plusieurs reprises.
Jean-Mathieu Descamps : il n’a pas marqué (ou en tout cas l’arbitre n’a pas validé un but pourtant valable). C’est à peu près tout ce qu’on peut reprocher à l’attaquant qui a pourtant eu pas mal d’occasions. Pour le reste il a largement été au niveau, gagnant de très nombreux duels, servant de point d’appui et de relais. Du très bon Descamps dans le jeu, que la réussite fuit pour le moment. Mais le bonhomme n’a pas l’air du genre à se décourager et on prend le pari qu’il aura marqué ses 15 buts à la fin de la saison.
Olivier Saragaglia (& son staff) : pas besoin de coaching décisif ce samedi soir, deux joueurs ne sont d’ailleurs entrés que lors des toutes dernières minutes. Le re-positionnement tactique de Zoubir sur ce match + le re-positionnement de Bengriba dans l’axe de la défense depuis Alfortville (qui a entrainé l’arrivée d’Hachi à gauche) sont en revanche des vraies décisions de coach. Cette année est aussi un test pour Saragaglia (& son staff) même s’il ne semble pas vraiment le vivre comme ça. Un test pas loin d’être réussi vu la situation de mini-crise dont il semble s’être tiré. C’est en tout cas le bilan que l’on peut tirer au soir de ce succès face à Sochaux : le GF38 joue bien et le GF38 gagne.
Crédit photo : Alain Thiriet