GF38 : Une saison de Jean-Louis Garcia, la passion n’a pas suffi

GF38 : Une saison de Jean-Louis Garcia, la passion n’a pas suffi

jlg vs slnArrivé l’été dernier, Jean-Louis Garcia disputera avec le GF38 son dernier match ce samedi en fin d’après-midi, au Puy. L’occasion de faire un retour sur la saison du futur ex-entraîneur grenoblois.

Après trois saisons avec Olivier Saragaglia, le club grenoblois a pris une toute autre direction en décidant de faire venir un coach expérimenté ayant déjà côtoyé le niveau professionnel pour rapidement gravir les échelons. L’arrivée de Jean-Louis Garcia, saluée à l’époque, semblait être l’élément nécessaire pour enfin réussir là où le GF avait échoué à savoir terminer à la première place. Ses débuts d’entraîneur plaident en sa faveur : avec Toulon, il franchit les échelons un à un avant de rejoindre Angers où il réussit son pari de monter en Ligue 2.

Au vu des moyens du GF 38, l’objectif montée, le même depuis 2012, devait être, si ce n’est une formalité, plus qu’envisageable. Pourtant, Jean-Louis Garcia s’est à son tour cassé les dents sur un championnat bien plus dur qu’il n’y parait. À l’heure de dresser le bilan, forcément l’échec de la montée éclipse le reste. Comment défendre la saison alors que le seul objectif fixé n’est pas atteint ? C’est difficile.

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Le début de saison est pourtant très encourageant et l’on sent la patte Garcia se mettre en place petit à petit. On privilégie l’efficacité et le résultat même si le jeu est toujours présent, il est assurément moins flamboyant que les saisons précédentes. On se rappelle de matchs au score fleuve au Stade des Alpes contre Villefranche (6 – 1), Rodez (5 – 2), Auxerre B (7 – 0) ou Sarre-Union (6 – 0), trois adversaires que le GF aura joué cette saison sans jamais les battre par plus de 2 buts d’écart. Pour autant, Grenoble, sur ces mêmes trois rencontres, aura pris 12 points avec 3 victoires. La première partie de saison est même admirable, les matchs ne sont pas flamboyants mais Grenoble avance, Grenoble court même vers ce championnat de National qui lui tend les bras. Grenoble fait preuve d’une étonnante solidité, Grenoble sait fermer ces matchs pour ne pas encaisser. Finalement Grenoble est un leader presque intouchable. À l’entame du mois de février, Jean-Louis Garcia et ses hommes n’ont perdu que deux matchs depuis le début de saison dont un en Coupe de France. On se dit que ce n’est peut-être pas plus mal, qu’on n’aura pas d’affiche comme Marseille mais qu’au moins il y aura moins de matchs et que les joueurs se focaliseront sur un seul objectif : le championnat.

Moins de matchs, moins de fatigue et un objectif toujours plus proche. En janvier, ils étaient peu à douter de l’équipe et d’un coach qui a su souder son collectif autour d’un discours toujours positif. Les jeunes progressent, encadrés par l’expérience apportée par les plus anciens. Le groupe semble bien vivre, mieux que jamais, et sa solidité ne fait aucun doute. Et puis au mois de février tout s’enraye. Une première défaite contre Yzeure deux semaines avant le choc contre La Duchère donne un premier coup sur la tête du GF. Au début du mois de mars, les bleu et blanc craquent pour la première fois de la saison devant leur public face à leur dauphin qui peut ainsi leur reprendre la tête du championnat avec son match en retard. On connait la suite. Si le GF gagne au Puy, il n’aura remporté que 6 victoires sur la phase retour. Les années précédentes, c’était le bilan à l’extérieur qui était pointé du doigt, cette saison, c’est à domicile que le GF a laissé échapper la montée. Paradoxal quand l’on sait que Jean-Louis Garcia est aussi un homme de rendez-vous. Mais sur la phase retour, Grenoble n’a su gagner ni contre La Duchère, ni contre la réserve d’Auxerre ni face à celle de l’OL. Une série de quatre matchs consécutifs sans victoire douche les espoirs du club avant ce nul face à Montceau qui l’a définitivement condamné.

garcia cianci vs duche

« Dévasté » selon ses propres mots, Jean-Louis Garcia n’a pas à s’en faire pour sa situation personnelle : il rebondira à Troyes (Ligue 2) la saison prochaine. Le club, alors en Ligue 1, l’a officialisé au début du mois de mai alors que la rumeur était déjà présente. Pour certains, ce départ est l’une des raisons de l’échec. Très critiqué forcément depuis que l’on sait qu’il part, l’entraîneur grenoblois n’a pourtant jamais laissé le moindre doute concernant son professionnalisme. Jean-Louis Garcia est assurément un homme de caractère, avec tout ce que cela implique, et il est certain qu’il n’aurait souhaité qu’une seule chose : monter avec le GF et fêter un titre tant attendu avec les supporters. Cela n’arrivera malheureusement pas. Sur le terrain, on regrettera peut-être un manque de décisions fortes quand le GF n’avançait plus. Peut-être des changements radicaux. Pourtant, les joueurs n’ont que peu d’excuses : sans la Coupe de France, avec seulement un match à jouer par semaine, comment expliquer leur manque de jus criant en cette fin de saison ? Peut-être Jean-Louis Garcia n’a pas su trouver les mots dans le vestiaire. Peut-être, tout simplement, que La Duchère était plus fort cette année. Sur le terrain, Jean-Louis Garcia n’a pas réussi son pari avec le GF. En dehors, il a su rester fidèle à ses convictions : il a toujours protégé ses joueurs, s’est indigné, parfois peut-être injustement, quand le club était critiqué et a fait face à ses responsabilités. Il ne restera probablement pas, et on le regrette, dans l’histoire du GF. Mais le faire venir à Grenoble était tout sauf une mauvaise idée. Au club maintenant de ne pas se tromper, l’année prochaine se construira sans lui.

Alors bon vent à coach « Garcia » qui aura à cœur de réussir avec Troyes, en Ligue 2, comme il a eu à cœur cette saison de réussir avec Grenoble. Jusqu’au bout.