Hakim Malek (GSMH-GUC) : « On n’a rien à perdre »

Au club depuis sa plus tendre enfance, Hakim Malek, 28 ans, fait figure d’ancien au sein du vestiaire du GSMH-GUC, leader de N1. A 48 heures du match peut-être décisif à Nice, son dauphin, l’ailier évoque le passé, le présent mais aussi le futur de son club de cœur. 

Le sourire déborderait presque de son visage. Comme très souvent, Hakim Malek a la joie-de-vivre et le sens de la vanne. Bon, pas de quoi affirmer pour autant que le numéro 7 tende l’autre joue si on lui effleure la première. Oui, il peut parfois être sanguin. A son honneur, il est en tout cas entier. Pas de langue de bois à suivre, donc. « Ce match à Nice n’est pas le match de l’année non plus mais c’est un choc, oui. Le gymnase sera plein, il y aura l’ambiance particulière du sud de la France et il faudra y aller en guerriers« .

Depuis samedi dernier et sa victoire à Bagnols (27-37), les sud-isérois ont chipé la première place aux Azuréens, tenus en échec…à Saint-Egrève (23-23). « Et ils auraient même pu perdre puisqu’ils perdaient de deux buts à une minute de la fin. C’est très, très serré entre eux et nous » analyse le Grenoblois. Au match aller, pourtant, les pensionnaires du gymnase Pablo-Neruda s’étaient logiquement imposés (29-25). « C’était un bon match de notre part mais pas forcément le meilleur depuis le début de saison. On avait surtout été bons défensivement et profité de leurs blessés. Cette victoire avait confirmé nos ambitions » se rappelle le joueur formé au club.

Pourtant, si la montée est aujourd’hui dans toutes les têtes, rappelons qu’elle n’est pas l’objectif prioritaire du club cette saison. « On s’est sauvés lors du dernier match l’an dernier alors on aurait signé pour finir dans le top 5. Nice a lui clamé ses ambitions de finir premier et ce n’est pas illogique comme on parle du plus gros budget de la poule« .

De quoi aborder ce choc sans pression? « Il n’y a vraiment pas de pression chez nous car on n’a rien à perdre. La semaine a été normale, on s’est entraîné lundi, mardi, mercredi et jeudi pour un départ vendredi, dans la sérénité habituelle« .

Dans ce sens, la large victoire à Bagnols samedi dernier (37-27) a permis au GSMH de parfaire ses gammes : « On a eu quelques pépins en revenant de là-bas où certains dont moi avons été surpris par le sol qui était du béton et donc très dur. Sinon, sur le match, on a fait l’essentiel à la mi-temps (19-7) pour ensuite gérer et permettre au coach de faire de la rotation au sein de l’effectif« .

Avec 7 buts inscrits, Hakim Malek a d’ailleurs terminé co-meilleur buteur de la rencontre. « Sur ce match, Yannis Jourdan et Walid Bensemra ont subi des marquages individuels alors les pivots comme Nemanja Nesovanovic ou les ailiers comme moi avons eu plus d’espaces » analyse-t-il, sans en faire plus que ça. « Marquer c’est bien mais le principal est que l’équipe tourne« .

Depuis le début de saison, elle fait bien plus que cela et se même à rêver de Pro D2. « L’ancienne équipe dirigeante voulait rester en N1 car il aurait été trop dur d’assumer une montée en terme de structures ». Depuis l’an dernier, tout est encore plus carré. Le lundi, on reçoit un planning de la semaine et on sent vraiment que le club met les joueurs dans de bonnes dispositions« .

Pour lui, l’apport d’Aziz Benkahla, l’entraîneur, est indéniable : « C’est sa première expérience comme coach depuis son arrivée l’an dernier. Il a pris ses marques, appris et ça l’a servi cette saison notamment dans son recrutement« . Plus que de fortes individualités, c’est un collectif qui se dégage : « J’en ai eu des groupes au cours des saisons écoulées et celui-là est pour moi un des meilleurs. Les anciens et les jeunes se mélangent parfaitement, ce qui n’est pas toujours le cas. Les recrues se sont bien intégrées, les Serbes notamment et le seul regret est d’avoir perdu trop vite Ivan Lazic (ligaments croisés) qui nous aurait encore plus apporté« .

Pour lui, il est également important que les jeunes aient une place importante. « Je les suis de près et ils me rappellent moi à l’époque. Ils ont encore du mal à éclore mais ont du potentiel donc je leur dis de s’accrocher, surtout que j’ai vu grandir les Diam Ly, Maxence Mussot, à qui je souhaite un bon anniversaire (né le 10 mars) et Farid Raimi« .

Hakim Malek, qui connaît son club sur le bout des doigts aurait pu parler encore des heures. « Mais je dois me préparer, dernier entraînement de la semaine« . Une dernière question avant de le quitter : Ou voit-il son club dans…3 ans? « Je vois le club installé en Pro D2 et qui a, pourquoi pas, l’ambition de jouer la montée en LNH. Quand on voit que des villes comme Chambéry ou encore Chartres y jouent, on peut espérer faire de belles choses quand on est Grenoble« .

Dans ce sens, la rencontre de demain, à Nice, pourrait être un des plus importants dans l’histoire du GSMH-Guc. On croise les doigts.